1.3.3- L'élevage
L'élevage constitue une des principales ressources des
deux provinces et environ 90% des producteurs l'associent à
l'agriculture. Il constitue la seconde activité après
l'agriculture et comporte deux composantes :
? Un élevage sédentaire pratiqué par les
agriculteurs Lyélé, Mossi, et Nouni. Les ménages
possèdent du bétail (bovins et asins) destiné à
l'agriculture attelée auquel s'ajoutent les ovins, les caprins, les
asins, les porcins et la volaille. A Guido, la production porcine joue un
rôle particulièrement important. Elle est pratiquée par les
femmes qui composent 51% de la population et ne rencontre aucune contrainte
d'ordre socioculturel contrairement aux ruminants dont l'élevage n'est
pas permis à tout le monde. En effet, un jeune Lyélé ne
peut posséder des ruminants avant que ses parents n'en aient. Ce qui y
réduit les effectifs du bétail dans ce village.
? Un élevage transhumant pratiqué par les Peuhls
dont les troupeaux sont constitués essentiellement de zébus. Mais
ils se sédentarisent progressivement pour éviter les nombreux
conflits qui ont lieux lors des déplacements du bétail. Ce type
d'élevage est très présent à Fara où les
effectifs sont plus importants qu'à Guido.
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Tableau 3 : Effectifs du cheptel des provinces des Balés
et du Sanguié en 1989 et 2004
|
Espèces
|
Provinces
|
Années
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Camelins
|
Equins
|
Asins
|
Balés
|
1989
|
57 820
|
79 090
|
104 582
|
0
|
--
|
17 286
|
2004
|
60 863
|
80 704
|
107 817
|
0
|
103
|
18 389
|
Sanguié
|
1989
|
90 424
|
173 423
|
270 378
|
--
|
--
|
22 990
|
2004
|
95 183
|
176 962
|
278 740
|
0
|
0
|
24 457
|
Source : Enquête Nationale sur l'Effectif du Cheptel au
Burkina Faso : phase I et II
On constate une augmentation des effectifs au fil des
années dans les deux provinces dont les conséquences sont la
destruction du couvert végétale, la fragilisation des sols par le
piétinement des animaux et l'augmentation des besoins en eau. Cela
accentue les effets de l'érosion et l'envasement des retenues d'eau.
1.3.4- Le commerce
Le secteur du commerce occupe une place importante dans les
activités économiques de la commune de Fara, en raison de sa
position sur la route du Ghana et de sa proximité de la mine d'or de
Poura. On note la présence de commerçants du Ghana
(frontière à 60 km), de Boromo (à 45 km), de
Bobo-Dioulasso, de Koudougou, et de Ouagadougou. Par ailleurs, les mineurs
constituent un marché potentiel pour l'écoulement des produits
frais. Les produits maraîchers et des cultures irriguées sont
pratiquement écoulés sur place.
A Guido par contre, l'activité commerciale se limite
à la vente des produits maraîchers pendant la saison
sèche.
La vente des porcs, du bois énergie, des produits de la
pèche, de la cueillette (amandes de karité) et de l'artisanat
procure des revenus non négligeables aux populations en toute saison.
Au terme de ce chapitre, il ressort que les facteurs physiques
tels que les fortes températures, les vents et la
précarité de la pluviométrie, joints aux facteurs
géologiques et morpho pédologiques des bassins versants des
retenues limitent considérablement la disponibilité des eaux de
surface. Par ailleurs, les comportements des sociétés
bénéficiaires de ces retenus bien que quelque peu
différents d'une localité à l'autre, ne sont pas de type
à favoriser la continuité et la durabilité de la
satisfaction des besoins en eau. En effet, face aux conditions agroclimatiques
moins favorables à Guido on observe un important engouement pour l'eau
à des fins agricoles par rapport à Fara. Toujours est-il que les
barrages sont en proie aux mêmes conditions d'exploitation qui
hypothèquent leur durabilité.
La situation est alarmante et interpelle plus d'un quant on
sait que les prévisions en matière d'eau (aussi bien au niveau
national qu'international) sont inquiétantes vue la croissance
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continue des besoins face à une ressource qui
s'amenuise au fil du temps. Fort de ce constat, il convient de prendre
urgemment les dispositions nécessaires à une gestion convenable
des ressources en eau afin de relever les défis futurs. Dans un tel
contexte, il importe de prime abord, de connaître l'environnement de la
gestion de l'eau au niveau national.
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