1.3- LES ACTIVITES SOCIOECONOMIQUES
La population de Fara exerce deux types d'activités
à savoir l'agriculture et l'élevage d'une part et le commerce
d'autre part, tandis que l'agriculture demeure l'activité principale
à Guido.
1.3.1- Les modes traditionnels d'accès à
l'eau et à la terre
Sur l'ensemble du bassin hydrographique du Mouhoun, le droit
de « possession » de l'eau est associé à celui de la
terre. C'est un « droit collectif » et d' « accès libre
». Chaque village a sa tranche de fleuve et/ou de marigot, ses mares, etc.
Les procédures coutumières de contrôle et de partage des
ressources halieutiques sont analogues à celles du régime
foncier. Le mode d'exploitation des terres et les pratiques culturales ont
organisé l'espace en auréoles concentriques constituées de
champs de case et de champs de brousse. Le village de Fara connait une forte
pression foncière due à la fertilité des sols. Selon les
autorités coutumières, le contrôle des attributions de
champs leur échappe de nos jours. Cependant, elles sont
interpellées pour trancher certains litiges liés au foncier.
La ressource eau se fait rare du fait de la croissance des
besoins et de la multiplicité des sollicitations. Les infrastructures
hydrauliques modernes (bornes fontaines et forages) ne suffisent pas à y
faire face, d'où la sollicitation des puits traditionnels et surtout des
barrages. L'accès libre à l'eau auquel la population est
habitué s'oppose à toute réglementation en vue
d'harmoniser les prélèvements, d'où l'anarchie autour des
points d'eau.
1.3.2- L'agriculture
Elle occupe 60 à 70% des ménages à Fara
contre 90% à Guido. Cela s'explique par le fait que Fara est plus
urbanisé que Guido. En plus de l'agriculture pluviale, on note
l'existence de quelques pratiques agricoles en saison sèche grâce
à l'irrigation.
Les cultures de saison pluvieuse sont axées sur les
productions céréalières (sorgho, mil, maïs, riz) et
les cultures de rente (coton, arachide, niébé etc.). La
production céréalière est le reflet des habitudes
alimentaires des populations locales. A Guido les terres sont très
pauvres et se prêtent peu à la céréaliculture.
Le coton, principale culture de rente dans la Région de
la Boucle du Mouhoun, ne semble pas intéresser les populations de Fara
et de Guido contrairement au maraîchage qui reste dominant malgré
les difficultés liées à l'indisponibilité de l'eau
de production en toute saison et la divagation des animaux. Les principales
spéculations maraîchères sont: le chou, l'oignon, la
tomate, l'aubergine, le piment et le gombo.
La prédominance des systèmes culturaux
traditionnels (cultures sur brûlis, utilisation de la daba...) montre que
l'agriculture reste encore très archaïque,
caractérisée par une extension
26
continue des superficies emblavées. Ces systèmes de
culture rudimentaires entraînent une destruction importante du couvert
végétal. Les sols se trouvent alors dénudés,
fragilisés et à la merci de l'érosion.
A titre indicatif, le tableau ci-dessous montre
l'évolution des superficies emblavées dans les deux
départements entre 1992 et 2002.
Tableau 2 : évolution des superficies cultivées sur
les deux départements entre 1992 et 2002
Départements
|
Superficies en 1992 (Ha)
|
Superficies en 2002 (Ha)
|
Evolution de 1992 à 2002
|
Réo
|
4
|
208
|
250,5
|
5
|
900
|
780,4
|
+ 169 252,8
|
|
|
|
|
|
|
|
(4,02%)
|
Fara
|
|
118
|
202,6
|
|
160
|
955,1
|
+ 42 752,5
|
|
|
|
|
|
|
|
(36,16%)
|
Source : Base de Données sur l'Occupation des Terres
1992-2002 (Institut Géographique du Burkina)
L'extension des superficies exploitées suppose la
destruction de la végétation et les sols ainsi exposés au
soleil, à la pluie et au vent sont très vulnérables face
à l'érosion qui les décape et entraîne les
particules arrachées dans les dépressions, en occurrence les
retenues d'eau.
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