1.2- LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES
La présentation de la population à travers son
histoire, sa dynamique, sa structure et sa localisation permet de comprendre
les activités socioéconomiques auxquelles elle se livre et leurs
relations avec les retenues d'eau.
1.2.1- Les mouvements de la population des deux
villages
La population du village de Fara connaît une croissance
rapide : de 5398 habitants en 1985, ce nombre est passé à 7808
habitants en 1996. Mais en 2006, ce village comptait 2572 habitants. Cela est
dû au fait que certains quartiers de ce village en 1996 sont de nos jours
érigés en villages administratifs. Le village enregistre un grand
nombre d'immigrants attirés par le commerce avec le Ghana, la mine d'or
de Poura et l'orpaillage traditionnel. Guido par contre relevait de Bonyolo en
1985 qui comptait 5377 habitants à l'époque. Erigé en
village
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administratif, il avait 2112 habitants en 1996 et 2627
habitants en 2006. En comparaison à Fara, la population de Guido croit
moins vite.
1.2.2- La structure et la densité des populations
des villages
La grande partie de la population de Fara est très
jeune. Les moins de 14 ans représentent 48% de la population totale. La
population active (15 à 64 ans) représente 36%. Le sexe ratio est
en faveur des hommes avec 1298 hommes contre 1274 femmes. L'immigration en est
la principale raison. Au vu des résultats du recensement
démographique de 2006, la densité moyenne communale
s'établi à 52 habitants /km2.
Par contre à Guido, la jeunesse de la population
s'exprime à travers les chiffres de 49% de 0 à 14 ans, 45% de 15
à 64 ans, on compte 1422 femmes contre 1205 hommes pendant que la
densité moyenne communale atteint 121 habitants /km2. Ce
département abrite le cinquième de la population provinciale. Ce
chiffre affecte peu le village de Guido qui se situe seulement à 11 km
de Réo.
1.2.3- Les ethnies en présence sur les deux
sites
Le village de Fara a été fondé par des
Bobo-dioulas venus de Baré (village de la province des Banwa) à
la recherche de l'or. De nos jours, ils ont été absorbés
par des immigrants Moosé venus de Koudougou (Province du
Boulkiemdé) attirés eux aussi pour la plus part, par l'or et les
bonnes conditions agro climatiques. Les autres ethnies en présence sont
Nouni, Dagara, Kô, Bwaba, etc. Les exploitants du site du barrage sont
à 98% Moosé et 2 % de Dagara. On note une absence des autres
ethnies. Cela pourrait s'expliquer par le fait que le village enregistre une
écrasante majorité de Moosé par rapport aux autres ethnies
qui en plus de leur minorité, sont relativement éloignées
de la retenue.
Le Village de Guido crée par les BAYALA venus de
Nébou près de Boromo, est exclusivement peuplé de
Lyélé, lesquels regroupent les grandes familles BAYALA et BABINE.
Ces deux familles ont comme dialecte le Lyélé.
Les exploitants permanents de la retenue d'eau sont donc
à 100% des Lyélé autochtones de Guido et des villages
voisins, auxquels s'ajoutent des exploitants temporaires que sont les
orpailleurs. Dans ce dernier cas, il s'agit des Mossé.
On peut retenir de l'analyse démographique que le
barrage de Fara est exploité par des immigrants tandis que celui de
Guido est exploité par des autochtones. Ce qui pourrait induire des
différences de comportement face à la ressource.
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