I.3.3.1.2. Analyse
Le risque de crédit constitue l'essentiel du risque de
l'activité bancaire. Son appréciation est la
responsabilité essentielle du banquier, lui qui prend la décision
d'accorder un crédit ou d'acheter un titre. Cette appréciation
diffère selon la contre partie :
- Si le destinataire du crédit est une entreprise, la
banque évalue le risque grâce à un diagnostic financier des
instruments d'analyse financière : ratios, tableaux de flux, etc.
Toutefois, la relation de long terme complexie cette analyse.
- Lorsque le destinataire du crédit est un particulier,
l'appréciation du risque est plus difficile faute de documents
comptables reflétant la situation financière de l'emprunteur. Les
informations simples comme le revenu ou l'ancienneté dans l'emploi sont
utilisées. Pour les particuliers, l'analyse du risque est souvent
formalisée grâce à l'usage du crédit scoring.
- Dans le cas d'un marché, la banque analyse le risque
par elle-même ou utilise les notations des agents de "rating" sur le
risque présenté par l'émetteur d'un titre.
La prévention du risque de crédit consiste en de
principes simples mais difficiles à mettre en pratique :
- La prise de garanties, qui, d'une part peuvent être
réelles sous forme d'hypothèque ou de nantissement et d'autre
part personnelles sous forme de cautionnement ou d'aval, est
décidée de façon facultative par le banquier lors de
l'accord du crédit ou en cours de réalisation.
- La division du risque conduit la banque à repartir
les crédits entre un grand nombre de bénéficiaires ou
d'émetteurs de titres pour réduire la probabilité de non
remboursement. Il est périlleux de concentrer tous ses crédits au
financement exclusif de gros bénéficiaires, d'un secteur
d'activité ou d'une zone géographique car la banque s'exposerait
à des risques élevés en cas de récession de ce
secteur ou zone.
- La limitation des risques consiste, pour une banque,
à fixer les plafonds de crédit ou titres par emprunteur, par
secteur d'activité ou zone géographique.
- L'adossement et le provisionnement sont des moyens autres
pour amortir le choc d'une crise lié au risque de crédit.
I.3.3.2. Le risque de
liquidité
Le terme des ressources d'une banque étant plus court
que celui de ses emplois, le risque de liquidité se manifeste ;
d'une part par l'incapacité de la banque de faire face à une
demande massive et imprévue de retraits de la part des déposants
pris par la panique en cas de crise systémique : risque
d'illiquidité ; d'autre part, le risque de liquidité
résulte d'une modification progressive du terme des emplois qui
s'allonge alors que celui des ressources demeure inchangé ou
s'abrège.
Toutefois, la banque peut souffrir d'une illiquidité
tout comme elle peut subir une surliquidité ; mais, le premier cas
est plus difficile à guérir que le second.
La mesure du risque de liquidité se matérialise
par une comparaison des termes des actifs et des passifs. Elle indique la
position de liquidité de la banque et fait apparaître la
discordance des échéances des actifs et des ressources.
La mesure de la liquidité d'une banque est un
préalable à une bonne maîtrise du risque; et le respect des
ratios prudentiels ne supprime pas pour autant le risque de
liquidité.
En cas de risque ou de crise d'illiquidité, la banque
peut recourir à l'endettement sous ses multiples formes :
- l'emprunt bancaire à court terme ;
- l'emprunt bancaire à moyen et long terme ;
- le refinancement interne ou auprès de la banque
centrale ;
- l'émission de titres.
L'excédent de liquidité est mis en placement en
prenant en compte certains critères, entre autre, le montant du
placement, la liquidité du placement, la durée du placement, le
risque de signature et de contrepartie, l'anticipation d'évolution des
taux d'intérêt et la fiscalité d'un placement.
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