I.3.2.3.1. La banque,
origine de la crise systémique
C'est dans l'exercice de la fonction d'intermédiaire
financier que des chocs peuvent apparaître, liés aux risques de
crédit et de liquidité auxquels les établissements de
crédit sont exposés.
Dans toute relation de crédit, le risque de non
remboursement ne peut être supprimé. Malgré une parfaite
analyse des informations fournies par les emprunteurs, malgré la
stabilité des relations avec la clientèle et les garanties
prises, la probabilité de défaut de l'emprunteur n'est jamais
nulle. Et, lorsque l'insolvabilité se manifeste, la banque subit des
pertes pouvant compromettre sa pérennité. Cette
appréciation imparfaite du risque conduit les banques, soit à
majorer le coût de crédit d'une part, ce qui poussent les bons
emprunteurs, pénalisés injustement, à renoncer à
leurs projets d'investissement, et de là, naîtra la crise ;
soit d'autre part, à minorer les coûts de crédit, sujet
à une augmentation de la masse monétaire avec ses effets qui sont
très nombreux.
Une crise de confiance peut gagner une banque sur laquelle
pèse un risque de liquidité faisant que la plupart des clients
à dépôts à vue créent une situation de
panique bancaire en s'alignant aux guichets pour retrait. Tous les
déposants sont par la suite gagnés par cette panique
d'anticipation et rejoignent les files d'attente devant les guichets de banque
du système qui est enfin atteint dans son ensemble.
I.3.2.3.2. La banque, canal
de transmission de la crise systémique
Les banques sont des agents majeurs de propagation de la crise
systémique en tant qu'intervenants actifs et quelquefois exclusifs sur
les marchés de capitaux. Le défaut d'un intervenant dans
l'imbrication des positions débitrice et créditrice met en
difficulté les autres y compris les banques et peut engendrer une
réaction en chaîne.
De même, une diminution brutale des cours des actifs
négociés sur certains marchés des capitaux ou encore, une
crise immobilière détériore la qualité des
garanties sur lesquels sont gagés les crédits et, en
réaction, les banques rationnent le crédit.
I.3.2.3.3. La banque,
victime de la crise systémique
A l'évidence, toute crise systémique affecte les
établissements de crédit : crise de liquidité,
perturbation des mécanismes de compensation, augmentation du nombre
d'entreprise en difficulté. Et, la banque à structure
financière fragile est alors amenée à la cessation de
paiement. La faillite d'une banque, surtout si elle est de grande taille, est
un événement désastreux à même de mettre en
cause la stabilité d'une économie : défaillance en
cascade de banques et entreprises, retraits massifs des dépôts
bancaires et fuite de capitaux vers l'étranger, désorganisation
du système des paiements, etc. C'est pour éviter des tels
déséquilibres que les pouvoirs publics justifient la surveillance
du secteur bancaire.
I.3.3. Les risques
spécifiques à l'activité bancaire
I.3.3.1. Le risque de
crédit
L'expérience a mainte fois prouvé qu'il n'y a
pas de crédit totalement exempté de risque, quelles que soient
les garanties dont il est assorti. Le simple retard dans le remboursement peut
être préjudiciable pour un établissement qui travaille avec
des fonds empruntés. Le bénéficiaire du crédit,
quel qu'il soit, entreprise, particulier, établissement de
crédit, collectivité territoriale, Etat, n'est à mesure
d'assurer confiance totale de rembourser les crédits qui lui ont
été consentis.
Les causes classiques d'insolvabilité des clients de
banques sont généralement diverses. C'est entre autre le risque
professionnel, celui général susmentionné et le risque
propre à l'emprunteur : le plus fréquent et difficile
à cerner. Il est récemment apparu un risque pays aussi
appelé risque souverain lié a la situation politique,
économique et géographique du pays hôte de l'emprunteur.
Selon Pierre DUPUCH, « le risque de
crédit est le risque de voir un emprunteur ne pas s'acquitter de ses
obligations de paiement d'intérêt ou de remboursement du principal
d'un crédit ». D'après le même auteur, plus le
risque est important, plus la rémunération du prêt est
élevée.
Le risque de crédit peut être analysé sur
le plan de crédit simple ou de titre sur des montants
élevés ; il est couramment appelé risque de
contrepartie dans le premier cas et risque sur le marché dans le second.
A ce second type de risque correspond un risque de livraison de titre.
|