Qui dit développement dit forcément
l'amélioration des conditions de vie des populations,
l'élévation du niveau de vie, du niveau d'instruction, de
l'état de santé et de l'égalité des classes, qui
sont autant d'éléments constitutifs du développement
économique. La croissance économique est essentielle à un
développement mais le développement ne saurait se ramener
à la croissance économique.
La finalité des politiques de développement est
l'amélioration des conditions de vie des populations. La
pauvreté et l'incertitude doivent être le leitmotiv du
développement. Il s'ensuit que les Petites et Moyennes Entreprises les
plus intéressantes seront celles qui augmenteront le plus efficacement
la production économique de la Province et qui offriront donc à
la consommation un produit national accru. Il faut que ce genre d'entreprises
s'adapte bien, d'une part, aux besoins et à la demande dans la Province
et, d'autre part, à l'état de ses ressources, y compris les
ressources matérielles, humaines et sociales.
Or, au milieu des divers changements qui sont survenus dans la
conduite des affaires de l'Etat , à savoir : le changement de
système politique, de dirigeants et de mode de gestion des affaires
politiques ; les Petites et Moyennes Entreprises ont fait preuve d'une
remarquable pérennité. Créées, transformées,
détruites en fonction de différents contextes, elles n'en
contiennent pas moins d'exister en grand nombre dans tous les coins du globe.
On les trouve aux côtés de grandes entreprises
nationalisées et privées, remplissant souvent des rôles
accessoires ou complémentaires. Partout, des Petites et Moyennes
Entreprises présentent un taux élevé de croissance et de
disparitions, tout en manifestant de remarquables capacités d'adaptation
et d'innovation. Les Petites et Moyennes Entreprises sont continuellement en
mouvement, avec des créations, des expansions, des contractions, et des
extinctions. Elles s'adaptent à l'expansion et à la contraction
de la grande Industrie et agissent à la fois sur les causes et sur les
effets de la transformation structurelle de l'économie.
De ce fait, il faudrait encourager, à chaque stade de
leur développement, des entreprises judicieusement choisies qui sont
vraiment adaptées à la situation de la Province ; permettre
d'économiser les ressources et accélérer
l'élévation du niveau de vie, la création de nouvelles
sources de richesses, l'accroissement de la productivité et
l'augmentation du pouvoir d'achat. Si elles sont mal choisies, l'effet est
inverse, l'expérience montre que quand les courants commerciaux ne sont
pas trop entravés par des tarifs, des contingentements et des
restrictions de change, les provinces qui produisent les plus grandes
quantités de produits manufacturés pour elles-mêmes sont
aussi les meilleurs acheteurs des produits manufacturés d'autres
provinces. Ceci est dû à leurs revenus plus
élevés.
Le problème est de savoir comment établir les
grandes lignes d'un programme de développement provincial. Tous les pays
en voie de développement doivent résoudre le problème de
la meilleure utilisation de ressources assez limitées. Non seulement
l'épargne, les devises étrangères, la main-d'oeuvre
qualifiée et les matériaux sont généralement peu
abondantes, mais aussi il y a insuffisance de temps, d'énergie et du
nombre relativement réduit d'hommes capables de servir comme
administrateurs, chefs d'entreprises et techniciens.
Pour élever le plus efficacement possible le niveau de
vie de la Province, quelle part de ses maigres ressources doit-elle affecter
à l'amélioration de l'éducation et de la santé ;
quelle part réserver aux transports et aux voies de communication ?
Quelle part à la mise en valeur de l'énergie, aux mines, au
développement du commerce, aux services financiers et quelle part au
développement d'entreprises industrielles ?
Le problème consiste alors à établir une
liste des entreprises appartenant à la Province et de les classer
à peu près selon le rôle qu'elles joueront dans la
promotion économique du pays et le bien-être de la population.
La Petite et Moyenne Entreprise ne
peut se développer que si elle prétend à une quelconque
industrialisation. Dans ce cas, nous pouvons définir cette
industrialisation, prise dans son sens large, comme le développement de
tout un système de production dont les principales
caractéristiques sont :
- l'utilisation de machines mues par moteurs;
- une technologie développée ;
- d'importants investissements ;
- la spécialisation et la division du travail
poussée.
Le système de production repose sur des marchés
et des sources d'approvisionnements importants et une organisation complexe
à grande échelle des rapports humains. Par conséquent,
nous pouvons également énumérer ces facteurs essentiels
à l'industrialisation et qui sont :
- une économie monétaire ;
- des moyens de transport et des voies de communications
efficaces;
- un système politique capable d'assurer l'ordre public
et les services indispensables à l'industrie et au commerce ;
- une population évoluée(sur le plan mental
).
L'industrialisation est en partie, une conséquence
d'un revenu accru. C'est ainsi que si les revenus augmentent, la demande des
produits manufacturés et divers services urbains augmentera aussi. Ceci
est une expérience universelle, une fois que les revenus ont
dépassé le niveau nécessaire pour assurer les besoins
alimentaires indispensables, il se dégage l'apparition d'un
marché des produits manufacturés, outils, matériaux,
engrais, ustensiles de ménage, électroménagers, et
également chaussures, textiles et radios.
En d'autres termes, un rendement agricole plus grand permet
d'avoir moins d'ouvriers agricoles.