La Province du KATANGA devait faire
face non seulement à la crise provoquée par les
phénomènes de la zaïrianisation et de la
rétrocession, mais aussi par les deux guerres du KATANGA et la fermeture
du chemin de fer de BENGWELA.
La production du cuivre a connu pendant cette période
un accroissement de 9,3 % et de 4,4 % pour le cobalt par rapport à
l'époque précédente.
Du point de vue monétaire le rattachement du
Zaïre-monnaie au DTS en mars 1976, n'a pas produit les effets
escomptés. Il eut, au contraire, pour conséquence une
dévaluation sans précédent de la monnaie.
Par contre, malgré un accroissement de la production
des métaux, l'économie de la Province a été
touchée en 1975 - 1976 par la faiblesse du cours du cuivre sur le
marché mondial. Nonobstant une perte en valeur de 39,4 %, les produits
miniers ont participé à 75 % des valeurs au total des
exportations(41)(*).
Il est à noter aussi que, c'est au courant de cette
période que fut lancé le deuxième plan quinquennal de la
GECAMINES avec pour objectif d'atteindre 570.000 tonnes de cuivre par an et
20.000 tonnes de cobalt en 1979. De nombreuses sociétés, telles
que la Société de Laminoirs, Tréfilerie et Câbleries
(LATRECA), la Société pour le Commerce et la Fabrication des
câbles électriques (CABELCOM), la Société
Industrielle des Matériaux Plastiques de LIKASI (INDUPLAST), la
Société Industrielle et Métallurgique (SIMETAL), la ferme
MALOBA, VAN EYLL et SWANEPOEL, furent confiés à la GECAMINES en
1975.
En 1976, la GECAMINES s'est vue confier la gestion de
l'hôtel KARAVIA pour une assistance technique. Les deux guerres du
KATANGA, comme nous l'avons indiqué ci-haut, ont provoqué un
ralentissement de l'économie de la Province en 1977 - 1978. En outre,
les années 1980 -1986 ont été marquées par une
accélération de
53 % du coût des importations (42)(*).
Dans le domaine industriel, la Province a connu un
accroissement de grandes cultures industrielles, telles que le tabac dans les
zones de KISENGE et KANIAMA, la culture extensive du maïs dans
l'Hinterland Minier du KATANGA, avec des superficies allant de 580 hectares en
1974 - 1975 a une superficie record de 4.593 hectares en 1980 - 1981 pour
retomber à 1.500 hectares en 1989-1990(43)(*).
La production est passée de 560 tonnes en 1970 à
16.658 tonnes en 1980 tandis que le taux de rendement passait respectivement de
0,9 t/ha à 4.8 t/ha entre 1970 et 1980(44)(*).
Cette période est caractérisée par un
effet d'assainissement de l'économie à partir de 1980, avec la
relance de certaines activités restées en veilleuse après
la zaïrianisation/rétrocession. C'est ainsi que la production
minière de la GECAMINES attint son niveau le plus élevé
depuis sa création en 1911, avec en 1986, 476.000 tonnes de cuivre et
14.500 tonnes de cobalt. L'effondrement des cours des métaux a
provoqué une réduction des exportations du cuivre et des
métaux associés de 90,2 % à 79,2 % entre 1986 et
1990(45)(*).
Du point de vue économique, la période allant de
1975 à 1983 correspond à une période de crise de
l'économie congolaise et se caractérise par des fluctuations
légères du PIBC dont le résultat global est une baisse
annuelle moyenne de 1,8 % soit environ -5,0 % par an et par habitant. La
récession extérieure déclenchée par la crise du
pétrole et la perte de confiance des investisseurs privés sont
les causes premières de cette crise. Ces deux facteurs sont à la
base de la rupture des équilibres fondamentaux : offre et demande,
balance des paiements, finances publiques, prix et revenus.
Le volume négligeable d'investissements productifs
privés au cours de cette période a eu pour conséquence le
non-déclenchement des investissements publics qui le réalisent
dans un processus de croissance et de développement économique.
C'est ce qui explique le paradoxe d'un investissement, sans croissance, qui a
caractérisé la période.
Cette situation a eu pour conséquence le ralentissement
et la stagnation de l'ensemble de l'économie, la baisse du niveau de vie
et du pouvoir d'achat, la consommation des ménages dans le PIBC passant
de 44 à 21 %. La baisse de la demande intérieure a
constitué un frein à l'augmentation de la production dans les
secteurs de l'industrie manufacturière (6,6 %), du bâtiment, des
travaux publics (4,7 %) et des transports.
Dans le domaine des produits vivriers, tels que le maïs
et la farine de froment, la période de 1986-1990 a connu un
accroissement des importations de l'ordre de 8,9% par rapport à la
période précédente de 1980-1985 (46)(*).
Il est à noter aussi que la production des minoteries a
connu une réduction de 160.000 tonnes en 1980 à 48.000 tonnes en
1990 (47)(*).
Suite au phénomène de zaïrianisation,
l'élevage du gros bétail, ELKUN, ELGYMA, GRELKA, etc. a connu,
pour l'ensemble, une diminution de cheptel de 12,8 % suite au manque de
produits phytosanitaires et aux maladies telles que la Brucellose et la
Trypanosomiase (48)(*).
L'industrie manufacturière du KATANGA, telle que
l'industrie textile, a connu la fermeture de l'usine textile AMATO et sa
revente à la SINTEXKIN en 1987.
En ce qui concerne le PNB en dollars entre 1980 et 1990, il a
été fixé par l'Institut National des Statistiques à
220 $ US par habitant, tandis que le taux d'inflation à 32,2 % (49)(*). Dans le domaine des transports, le
secteur ferroviaire a connu une forte dégradation, diminuant ainsi le
trafic minier et des autres marchandises.