La dynamique de la petite et moyenne entreprise: moteur du développement économique du Katanga ( RDC).( Télécharger le fichier original )par Emile Christophe MOTA - NDONGO K Université de Lubumbashi RDC - Doctorat en sciences économiques 2000 |
I.2. Evolution de la production du cotonI.2.1. Le coton-graine et le coton fibreLa Province du KATANGA possède deux principaux producteurs, à savoir : la Société Cotonnière et Agricole (ESTAGRICO) et la Cotonnière du LUALABA (COTOLU) qui encadrent plusieurs planteurs sur de petites superficies de plus ou moins un hectare ayant un rendement variant entre 75 à 100 kg/Ha. La production issue de ces plantations est transformée pour les usines textiles, de filatures et les huileries ; telles que : AMATO, SOLBENA, FILTISAF, DIANA et SINTEXKIN pour les textiles et filatures, et HUILZA et AMATO pour les huiles. Selon les normes de ces entreprises, l'on retrouve un moniteur agricole A3 pour 300 paysans, un agronome A2 pour 8 moniteurs agricoles et un ingénieur Agronome A0 ou A1 pour 4 agronomes A2. Notons aussi que pendant la période coloniale, le système LEPLAE instauré en 1971, consistait en des impositions culturales avec emblavures déterminées pour chaque homme adulte valide (H. A. V.). Autrement dit, le système de cultures obligatoires exigeait que chaque homme adulte valide, occupé dans l'agriculture, cultivât une superficie déterminée, exprimée en ares pour chaque culture imposée. Le but de ce système était "d'éduquer" les Africains en leur inculquant des méthodes de cultures rationnelles pour les plantations mises en valeur et en leur enseignant la pratique des cultures nouvelles(24)(*). Ce système a prouvé son efficacité de 1933 à 1960, mais avait un aspect tellement contraignant qu'il a créé auprès des autochtones, le dédain de tout travail de la terre, qu'il soit salarié ou non. C'est ainsi qu'après l'indépendance, il y eut un relâchement total de cette culture. Le tableau ci-dessous, démontre l'importance qu'avait cette culture dans l'industrie manufacturière du Katanga. En effet, devant habiller plus de 50.000 ouvriers en tenues de travail, le coton occupa une place de choix parmi les cultures imposées par le colonisateur et représentait une part non négligeable dans les exportations des produits agricoles. Aussi longtemps que le colonisateur avant l'indépendance, avait obligation de faire respecter la loi, la culture du coton a connu une croissance. Cet élan fut brisé par les désagréments provoqués par les effets de l'indépendance et de l'autodétermination des peuples à pouvoir se prendre en charge. C'est ainsi que pour les années 1960-1966, la production du coton a connu une baisse sensible de plus de 40% par rapport aux autres années antérieures. Entre la période couvrant les campagnes agricoles de 1967-1974, on enregistra une reprise de cette production due essentiellement aux encouragements des pouvoirs publics. Par contre, après cette période jusqu'en 1995, cette culture a perdu tout soutient de la part des pouvoirs publics. Les effets de zaïrianisation ont anéanti tous les efforts de la Petite et Moyenne Entreprise du secteur. Tableau n° 19 : Evolution de la production du coton (en tonnes)
** : Production du coton dans le LUALABA, dont les pays sont soit encadrés, soit la production est achetée principalement par COTOLU. *** : Production du coton dans le TANGANIKA, dont les paysans sont soit encadrés, soit la production est achetée principalement par ESTAGRICO N. D. : Non disponible. Tableau n° 19 : Evolution de la production du coton (en tonnes) suite.
Source : Département de l'Economie et de l'Industrie, conjoncture économique 1979 - 1995. Service de la production Agricole ESTAGRICO 1977 - 1995. Le Congo possède cinq usines de filature et tissage de coton dont trois se trouvent au KATANGA ; il s'agit de SOLBENA(*)(*), AMATO (SINTEXKIN) et FILTISAF. Notons à l'issue de cette étude que la Province du KATANGA, renfermait à elle seule quinze (15) usines de traitement de Coton en 1958, tandis que trente- trois années plus tard il ne reste que deux usines : celle de la COTOLU dans le LUALABA et ESTAGRICO dans le TANGANYIKA. Comme l'indique le tableau ci-dessous, le colonisateur n'avait pas choisi au hasard les sites d'implantation de cette culture ; c'est surtout dans le Nord du Katanga et dans le Lualaba, où les populations ont la tradition de l'agriculture et où il y a une situation climatique favorable, due à la présence des grandes plaines et d'une steppe très fertile. Tandis que les usines étaient implantées dans le sud du Katanga, à proximité des grandes unités de consommation. Tableau n° 20 : Usines d'égrenage du coton de 1958 à 1995 au KATANGA.
Donnée : Division Provinciale de l'Agriculture. Tableau n°21 : Filatures et tissages du KATANGA (En nombre de broches et métiers)
Source : Département de l'Economie et de l'industrie, Conjoncture économique 1979-1995. (2) CEROTEX a vécu une année et redevenu AMATO-FRERES (3) AMATO : Société liquidée et redevenue SINTEXKIN en 1987 (4) FILTISAF : Société Filatures et Tissages Africains a été fondée en 1947. Ce groupe textile comprend les sociétés soeurs suivantes : BONAF, TEXCO et TEXINDAF Tableau n°22 : Livraison du coton local aux filatures (en Tonnes)
Source : Conjoncture économique, op cit. Tableau n° 23 : Evolution de la production des filatures et tissages (En milliers).
Source : Département de l'Economie et Industrie, conjoncture économique 1960 - 1995. (*) Cette rubrique comprend les chemises, éponges et confections diverses. Tableau n° 24 : Evolution de la production des filatures et tissages (En milliers)(suite)
Source : Département de l'Economie et Industrie, conjoncture économique 1960 - 1995. (*) Cette rubrique comprend les chemises, éponges et confections divers. * (24) JEWIESCKI B., Historique économique et sociale du Zaïre Moderne, une conception citée par MANDJUMBA MWANYIMI, in Cahier Economique et sociale IRES, Vol. XXII n? 3-4 juillet - décembre 1984, pp. 315-320 * (*) SOLBENA : Société fermée et liquidée depuis 1992. |
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