Le marché mondial du carbone : la problématique de la mise en œuvre des projets du mécanisme pour un développement propre en Afrique sub-saharienne.( Télécharger le fichier original )par Esso-Sam AGRIGNAN Université de Cocody d'Abidjan ( Côte d'Ivoire)/ Programme de formation en gestion de la politique économique - Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) :hautes études en gestion de la politique économique 2009 |
3.2 Inégale répartition géographique des projets MDPLe MDP est un mécanisme de marché basé sur la réalisation des projets. Cela suppose outre la dimension environnementale des projets, le caractère « mercantiliste » (rentabilité de projets, financement pour un type de projet) anime les investisseurs de ses projets. Dans cette perspective, le développement du marché des crédits de réduction issus des projets MDP montre clairement que la plupart des projets s'orientent vers les pays les plus attractifs pour les investissements étrangers, qui d'ailleurs sont souvent les plus émetteurs de GES et les plus développés parmi les PED. La figure 4 montre clairement cette disparité géographique des projets MDP. L'Afrique subsaharienne ne parvient pas encore à attirer les investissements potentiels. Figure 3 : répartition des projets MDP par région
Source :http:/cdm.unfccc.int (octobre 2008) La répartition des projets MDP par pays montre aussi les disparités assez éloquentes. En Afrique, 28 projets ont été enregistrés, avec une localisation géographique correspondante aux économies les plus compétitives soit, 12 projets en Afrique du sud, 3 en Egypte, 4 au Maroc, 2 en Tunisie. La Chine, l'Inde et le Brésil sont les principaux vendeurs et occupent presque les 2/3 de tous les projets enregistrés.la figure 4 en est une parfaite illustration. Figure 4 : répartition des projets MDP par quelques pays hôtes. Source : L'auteur à partir des données de la CCNUCC / http:/cdm.unfccc.int Au regard de ce qui précède et afin d'encourager la participation au mécanisme de Kyoto des pays les plus pauvres, le Secrétaire général des Nations Unies, lors de la conférence des parties de Nairobi (Novembre 2006) a annoncé la création d'un nouveau plan dénommé « Cadre de Nairobi » qui devrait en principe aider les pays africains à s'insérer activement dans ce marché de crédit carbone. Toutefois, le gap y demeure. En ce qui concerne la participation au marché MDP en termes monétaires, le marché est « dominé à 80% par 4 pays : la Chine, le Brésil, L'Inde et la Corée du Sud. Parmi ceux-ci, la Chine domine le panorama mondial avec une participation de 43.55% en moyenne annuelle sur la totalité des URCEs (fig. 5). Durant l'année 2008, la Chine dominait la vente des URCEs avec une participation de 61 % sur la totalité des transactions enregistrées. Ceci s'explique par le fait qu'elle accueille des projets de taille considérable, notamment en matière de réduction de hydro fluorocarbures (HF3). Or, le potentiel en matière de génération des crédits issus des projets de réduction de HF3 est assez attractif pour les investisseurs car chaque tonne de HCF23 évitée est équivalente à 11,700 tonnes de CO2, donc 11,700 URCEs. Il faut souligner que le potentiel de réchauffement31(*)(PR) des GES dépend de la nature et de la composition de chaque gaz. Figure 5 : Participation en termes de génération d'URCEs . Source : l'auteur à partir des données de la convention http:/cdm.unfccc.int : octobre 2008 * 31 Chaque gaz avec son PR : CO2(1), CH4(21), NO2(310), HFC(6500), PFC(9500) ; SF6(23900) :ce qui signifie que l'émission d' une tonne de CH4 évitée équivaut à l'émission de21 tonnes de CO2. |
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