· B- Les exclus du pouvoir.
Le club de Bamina se partage le pouvoir au prorata de
l'effort consenti pour son acquisition. Pendant ce temps, bon nombre de
citoyens, mais surtout d'officiers de l'armée nationale, sont mis
à l'écart. Cette mise à l'écart conduit un groupe
d'officiers majoritairement issus du sud du pays à signer une lettre
ouverte dans laquelle ils indiquent leurs principales revendications.
Celles-ci concernent l'avancement des militaires sur la base de
l'ancienneté, l'abolition d'un décret datant d'Hisseine
Habré favorisant les maquisards au détriment des militaires de
carrières, la restauration de l'équilibre sociale entre les
éleveurs et les agriculteurs et enfin l'instauration d'un
fédéralisme accordant une large autonomie aux départements
méridionaux.
La pétition fut mal perçue par le nouveau
régime qui la considéra comme une tentative de coup
d'état. Il en résulta que les officiers initiateurs de cette
lettre ouverte furent arrêtés. Certains perdront leurs postes
voire même leurs grades. Devant cette répression qui s'abattait de
manière disproportionnée sur ces officiers, bon nombre d'entre
eux préférèrent prendre la route du maquis.
L'élément déclencheur de ce départ pour le maquis
fut l'attaque du poste de police de Chagoua par les hommes conduit par
Kétte Nodji Moïse.
Ainsi vont se succéder les formations et coalitions
rebelles qui auront pour seul et unique objectif de reverser le régime
d'Idriss Deby.
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