WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les rébellions sous le régime d'Idriss Déby (1990-2008)

( Télécharger le fichier original )
par Eugène Le-yotha NGARTEBAYE
Université Jean Moulin Lyon 3 -  Master 2 sciences politiques, option: sécurité et défense 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

§2- Les facteurs exogènes.

Il n'est de doute aujourd'hui pour personne qu'il existe une connexité entre l'instabilité politique au Tchad et la guerre qui sévit au Darfour55(*). Cette connexion s'explique tant par des raisons démographiques, historiques et politiques. Mais surtout par la posture de Déby dans la gestion de la crise soudanaise (A) qui trouve échos du côté du gouvernement du Soudan (B).

· A-La posture d'Idriss Déby dans la gestion de la crise du Darfour

Ayant bénéficié du soutien logistique et financier du régime de Khartoum lors de sa conquête du pouvoir en 1990, Idriss Déby, en guise de reconnaissance, est resté un allié loyal du régime soudanais jusqu'au début du conflit du Darfour. Cette loyauté s'est traduite par le refus opposé par ce dernier lorsque les groupes de rebelles du Darfour et du sud soudan ont sollicité son concours56(*).

Mais à partir de 2003, Déby n'était plus en mesure d'empêcher les deux mouvements rebelles du Darfour, l'armée de Libération du soudan (SLA) et le mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), de faire du Tchad une base arrière, de lever des combattants et de rechercher le soutien des Béri tchadiens.

Malgré ses nombreux gestes de fidélité (l'envoi en 2003 des troupes tchadiennes pour lutter contre le SLA et le JEM, l'arrestation par les autorités tchadiennes de deux leaders57(*) pour les livrer au Soudan, l'acceptation de jouer la carte de Khartoum en créant des divisions au sein de JEM), Deby ne bénéficie plus de la sympathie de Khartoum. Il est plus que jamais pris en étau entre son alliance avec EL Bechir et sa solidarité avec les Béri soudanais, les deux camps qui lui ont permis d'accéder au pouvoir. Cette situation fait planer le doute sur un double jeu possible58(*).

En 2005, Idriss Déby ne résiste plus et cède à la pression Béri pour accorder aux rebelles zaghawa du Darfour des équipements et le droit de se servir du Tchad comme base arrière. Ce revirement place Idriss Déby dans la catégorie des anciens alliés devenus encombrants et qu'il faut remplacer ; d'où le soutien de Khartoum aux rebellions en prise avec le pouvoir de N'djamena.

* 55 Lire la Revue Outre Terre le numéro 20/3 2007. Dans ce numéro plusieurs articles traitant la crise du Darfour donnent d'importants liens de connexions du conflit tchadien et soudanais.

* 56 Tanner, Victor et Jérôme Tubiana, Divided they fall. The fragmantation of Darfour's rebel group, HSBA working paper n°6, 2007.

* 57 Bachar Idris Abu Garba le numéro deux du mouvement (vice président et secrétaire général), et Jamal Idris-ed-Din, tous deux zaghawa du Soudan.

* 58 Il faut observer que bien des documents font état du soutien financier de Daoussa Déby, le grand frère de Idriss Deby, au JEM. Khalil Ibrahim, responsable de JEM est lié à Timan Déby par sa mère. Cf. International Crisis Group, Tchad. Vers un retour de la guerre ? Op. cit. ET Jérôme Tubiana, la guerre par procuration entre le Tchad et le Soudan, op. cit.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore