2- Le Mouvement pour la
Démocratie et le Développement - Forces armées
Occidentales (MDD FAO)
Vu comme l'héritier de FAO-IIIe armée des
années 70-80 en raison de sa zone d'implantation (le Kanem et la
région du lac Tchad) et de son milieux de recrutement ethnique (les
Kanembou et les Boudouma), le MDD FAO apparaît au
début de l'année 1991. Il dispose de bases arrières au
Niger, au Nigeria et au Cameroun. Il opère dans les régions de
Baga Sola et de Tchoukou-Hadjer et dans certaines îles du Lac Tchad. Il
est dirigé par Moussa Medella et Ibrahim Mallah et compte un
demi-millier de combattants. Compte tenu de sa proximité
géographique avec la capitale N'djamena, Idriss Deby entreprit des
négociations avec le mouvement qui échouèrent36(*). Nonobstant son poids et sa
position géographique favorable, le mouvement connut des dissensions
internes : querelles de personnes entraînant la scission en deux
tendances, celle de Moussa Medella et celle de Brahim Mallah. Cette
dernière tendance prit le nom de MDD- MPLT37(*).
A cette division interne s'ajoute l'absence de moyens
financiers. En effet, il faut rappeler que le financement de MDD FAO provient
essentiellement de la Diaspora tchadienne vivant au Nigeria et en Arabie
Saoudite. Au cours des années 1996-1998, le mouvement replié au
Niger et au Nigeria ne cessera de se déliter au profit des alliances. Sa
disparition définitive interviendra peu après l'arrestation de
Moussa Medella et de son état major38(*)
3- Le Front National du Tchad/Front de Libération
du Ouaddaï (le FNT/FO).
Cette formation est née sous les cendres d'un
mouvement fondé dans les années 80 par Mahamat Nour adam Barka et
se situe dans les confins soudano-tchadien. Elle regroupe plus d'un millier
d'hommes repartit entre les hommes du Ouaddaï, des
Zaghawa tchadiens et soudanais. Elle a été active au
début de 1992 dans les régions d'Abéché et
d'Adré ainsi que dans le Darfour. Le docteur Haris BACHAR en assure
théoriquement la direction. Mais cette formation va très
rapidement se dissoudre suite aux accords39(*) conclu avec le gouvernement ayant abouti au
ralliement de Haris BACHAR et de ses partisans.
Cependant, les accords de paix ne vont pas être
respectés par le gouvernement. La question de l'intégration et
l'insertion des anciens rebelles et de leur casernement à
Abéché va constituer la principale pomme de discorde. La lenteur
et la mauvaise foi gouvernementale dans l'exécution de cet accord va
pousser le docteur Haris Bachar à reprendre le chemin des maquis.
Toutefois, depuis octobre 1994 une faction du mouvement dirigée par
Mahamat Souboune a signé avec le gouvernement. Le FNT/FLO est
scindé en plusieurs branches dont le plus représentatif est le
Front National du Tchad-Rénové de Adoum Ahmat alias
« Bazooka ».
* 36 Echec de l'accord de
Libreville du 24 juin 1992 et celui de Niamey du 11 décembre de la
même année.
* 37 Mouvement populaire de
libération du Tchad.
* 38 Les autorités
nigérianes ont arrêté le leader Medella et son état
major qu'ils ont transféré à N'djamena en février
1992. Ils auraient pour la plupart été exécutés.
Pour amples informations, lire Ngarléjy Yorongar, Le Tchad, le
procès de Déby, témoignage à charge, Paris
L'harmattan, 2003.
* 39 Les accords
d'Abéché du 5 septembre 1992 et celui d'El-Geneina du 31 octobre
1992.
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