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Analyse de l'offre et de la demande du jus de bissap au Bénin:étude du cas de la ville de Cotonou.

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par Kouakou Steve HODA
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maitrise en sciences économiques 2009
  

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2. Demande et consommation

Selon Dadié (anonyme), la théorie microéconomique néoclassique et marginaliste confond la consommation et la demande d'un bien, confondant ainsi la destruction d'un bien avec l'intention d'achat qui dépend du prix.

Selon cet auteur, la demande est une intention d'achat d'une certaine quantité d'un bien ou d'un service pour un prix donné. On parle alors de demandes virtuelles, idéales, notionnelles et rationnelles.

La demande de marché est une demande solvable car elle indique la quantité de biens et services qu'un agent peut acheter. La relation entre le prix et la quantité demandée est telle qu'une augmentation de prix entraîne une baisse de la demande pour un revenu donné, et inversement une diminution du prix entraîne une augmentation de la demande. Cette loi formulée par Cournot (1838, cité par Dadié, op.cit) a néanmoins des exceptions : l'effet Giffen qui s'applique aux biens inférieurs ; l'effet d'anticipation ; l'effet de snobisme et d'imitation. Ces deux derniers effets impliquent cependant une hétérogénéité des produits disponibles pour satisfaire le même besoin fondamental. Deux produits de même apparence, mais de prix différents par la fonction d'information seront considérés comme différents. Il se peut donc que le produit le plus cher soit le plus demandé par le jeu de l'effet de snobisme ou par le jeu de la sélection adverse compte tenu de l'asymétrie de l'information (demandeur moins bien informé que l'offreur).

Selon J. Boncoeur et H. Thouément, cités par Dadié (op.cit.) la notion de demande dans la théorie économique fait très souvent appel au prix pendant que celle de consommation fait plus souvent appel au revenu, le prix des biens étant fixé.

3. Élasticités

Les élasticités sont dérivées directement de la fonction de demande ou de la fonction d'offre. Elles mesurent la sensibilité des acheteurs et des vendeurs à une variation dans les conditions du marché et permettent alors d'analyser l'offre et la demande avec une plus grande précision. « Étant des nombres sans dimension, les élasticités permettent des comparaisons entre classes et par conséquent l'énoncé de jugement de valeur quant à l'effet des politiques étatiques » (Savadogo, 1990). Par exemple, lorsque le revenu par tête augmente, que se produit-il sur le marché du bissap? Quel est l'effet des changements des conditions de marché sur les producteurs ? Et si l'effet s'amplifie, quel serait l'impact pour l'économie globalement? Pour analyser ces questions, Savadogo (1990), précise que l'on doit disposer d'une « connaissance des réactions à la marge des agents économiques, au changement des variables sous le contrôle du décideur ».

Il existe quatre (4) types d'élasticités, l'élasticité-prix de la demande, l'élasticité-revenu, l'élasticité-prix croisée de la demande et l'élasticité-prix de l'offre.

v Élasticité-prix de la demande et l'élasticité prix de l'offre

L'élasticité-prix exprime la variation relative de la demande ou de l'offre induite par une variation relative du prix, toutes choses égales par ailleurs. L'élasticité-prix directe fournit la variation que subira la demande ou l'offre en réponse à la variation de 1 % du prix.

Dans le cas de la demande, les élasticités-prix directes sont négatives puisque la plupart du temps une augmentation du prix entraîne une diminution de la consommation (exception faite des biens de « Giffen» dont la consommation augmente avec le prix). C'est-à-dire que lorsque son prix monte, la quantité demandée diminue (Bazoche et al, 2005). Selon Ravelosoa, et al(1999), en moyenne à Madagascar une hausse de 1 % du prix de riz entraîne une baisse de sa consommation de 0,8 %.

Les élasticités-prix directes sont positives dans le cas de l'offre, puisque contrairement à la demande, une augmentation du prix entraîne dans la plupart du temps, une augmentation de l'offre.

Les produits dont l'élasticité (en valeur absolue) est supérieure à 1 sont fortement sensibles au prix ; cela indique qu'une augmentation de 1 % du prix fera diminuer la consommation ou fera augmenter l'offre de plus de 1 %. Ainsi, la variation de la consommation et celle de l'offre sont plus que proportionnelles à la variation du prix. Ceux dont l'élasticité (en valeur absolue) est inférieure à 1, est inélastique et est donc peu sensible aux prix.

v Élasticité-prix croisée de la demande

La consommation d'un bien peut être influencée par le prix d'autres biens et l'on parle alors d'élasticités croisées. À Madagascar, par exemple, dans certaines régions le prix du riz influe fortement sur le niveau de consommation du manioc (Ravelosoa, et al, op.cit). Ce type d'élasticité permet de distinguer les biens complémentaires des biens concurrents.

Un bien est dit « complémentaire » si l'augmentation du prix diminue la consommation du bien initial, alors que le prix de celui-ci est resté inchangé. Un bien est considéré comme « substituable » si une diminution relative de prix de celui-ci implique une diminution relative de la consommation du bien initial.

L'évaluation de l'impact de la variation du prix d'un bien substitut permet de déterminer à quel point ces deux substituts sont proches du point de vue du consommateur.

v Élasticité-revenu

Elle mesure la variation en %, de la quantité demandée d'un bien suite à une variation de 1 % du revenu des consommateurs. Les élasticités par rapport au revenu sont des informations essentielles pour prévoir les structures de la demande des consommateurs à mesure que l'économie croît et que les gens deviennent plus riches.

Ainsi, la consommation d'un bien « inférieur » diminue avec l'augmentation du revenu. Celle d'un bien « normal » augmente moins que proportionnellement avec le revenu, la consommation d'un bien de « substitution » augmente plus que proportionnellement avec le revenu. Les différents types d'élasticités sont présentés dans le tableau 2.1 ci-dessous.

Tableau 2. : Les différents types d'élasticité prix

Élasticité prix de la demande

Élasticité = DQ% / DP% (en valeur absolue)

Si élasticité prix < 1, la demande est inélastique

Si élasticité prix > 1,la demande est élastique

Élasticité revenu de la demande

Élasticité = DQ% / DR%

Si élasticité revenu < 0,il s'agit d'un bien inférieur

Si élasticité revenu ( entre 0 et 1), il s'agit d'un bien normal.

Si élasticité revenu > 0, il s'agit d'un bien de luxe

Élasticité croisée de la demande

Élasticité = DQa% / DPb%

DQ% : pourcentage de variation de la demande

DP% : pourcentage de variation du prix

DR% : pourcentage de variation du revenu

DQa% : pourcentage de variation de la demande du bien a

DPb% : pourcentage de variation du prix du bien b.

Si élasticité revenu est négative, les biens a et b sont complémentaires

Si élasticité revenu est positive, les biens a et b sont des substituts.

Source : Réalisé par l'auteur

Exemple. Si le prix du jus de bissap augmente de 10% et que la quantité baisse de 30%, l'élasticité prix de la demande = 3. Donc on peut dire que la demande de jus de bissap est élastique (i.e. Sensible au changement de prix).

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard