1.2
COMPOSITION SOCIODEMOGRAPHIQUE
La composition sociodémographique d'un territoire
donné est l'ensemble des données relatives à sa
population. Ces données portent généralement sur la taille
totale de ladite population, les principales activités de la population
et sur les infrastructures du territoire. En ce qui concerne notre zone
d'étude, il nous semble important de présenter l'historique de la
création des quartiers Gambara II, Burkina et
Jérusalem avant de passer aux données relatives à
leur composition sociodémographique.
1.2.1 Historique de la
création des quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem
La création des quartiers de notre zone d'étude
s'est faite dans l'ordre chronologique suivant : on a assisté
d'abord à la naissance de Burkina, suivi de Gambara II et de
Jérusalem qui ont vu le jour d'une manière
désordonnée.
1.2.1.1 Burkina
Les quartiers du Sud-Est de la ville de
Ngaoundéré sont nés suite à l'implantation du
studio de la radio ``Sawtu Linjiila'', qui veut dire ``Voix de
l'évangile'' en langue peul. Cette radio est l'une des structures
de l'Eglise Evangélique Luthérienne du Cameroun en
abrégé EELC. Le studio de radio est installé à la
périphérie méridionale de la ville de
Ngaoundéré au cours de l'année 1966. Face aux besoins
pressants en logements, les responsables du studio vont entreprendre dès
1967 la construction des premières maisons d'habitations de ses
employés dans le secteur. Ces derniers vont avec l'aide des responsables
de la radio créer un pont reliant ce nouveau quartier au reste de la
ville. La cité ouvrière ainsi mise sur pied abrite dès
lors des personnes d'origines diverses notamment du Cameroun, du Bénin,
du Nigéria et du Tchad. Cette cité a connu successivement 4 noms
à savoir : Siona, Camps Studio, Nden Mbé et
Burkina. Et pour mieux comprendre son histoire, il faut noter que
Siona veut dire en langue peul Sion du fait de la présence à la
lisière du quartier d'une montagne considérée comme la
colline sainte de Dieu ou la cité de Dieu.
Trois années plus tard, le nom Siona est
remplacé par ``Camp studio'' qui désigne le camp des
employés du studio Sawtu Linjiila. Le noyau primaire du quartier, en
pleine évolution spatiale, doit son troisième nom au cours d'eau
Nden Mbé qui le traverse. Ce nom en dialecte est Mboum qui signifie
``ce cours d'eau nous a dépassé''. Selon les premiers
habitants du quartier, Nden Mbé aurait causé, à plusieurs
reprises, des pertes en vies humaines et matérielles lors des
périodes de crues. La décennie 80 est déterminante dans
l'histoire de la toponymie du quartier. En effet, entre 1983 et 1984, il se
déroule au quartier Nden Mbé de multiples agressions qui,
très tôt, donnent une image négative dudit quartier dans
toute la ville de Ngaoundéré. Cette mauvaise réputation du
quartier Nden Mbé va coïncider avec les faits politiques et
révolutionnaires qui se sont déroulés au Burkina Faso
d'où la transposition du nouveau nom de la Haute-Volta à ce
nouveau quartier de la ville. C'est ainsi que le nom Nden Mbé se voit
substitué par Burkina. A partir de 1985, les extensions du
quartier Burkina se forment, on assiste alors à la naissance
désordonnée de Gambara II, Sékabara, New-York et
Jérusalem. Les sources orales nous révèlent que
le quartier Gambara II qui se trouve dans notre zone d'étude, est le
prolongement du quartier Gambara I qui est situé près du Lamidat
de Ngaoundéré (Mvu Nguofeyuom, 2001).
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