5. LES ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DES TA.
L'analyse que nous faisons des aspects
socio-économiques des TA prend en compte, dans un premier temps, la
question des transferts, et dans un second, les effets sur la production, les
échanges et la consommation.
a). La question des transferts
Nous avons déjà considéré la
problématique des TA comme étant d'abord celle des pays du Nord
avant d'être celle des pays du Sud. La question du transfert de
technologies nous situe au centre de ce débat. Mais plutôt que de
focaliser le débat sur le mouvement lui-même qui est à sens
unique, nous nous intéressons ici aux acteurs des deux camps et aux
mobiles du transfert.
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Les protagonistes du transfert de TA sont en amont, du
côté occidental comme des pays en développement, des
individus (généralement des ingénieurs, des
commerçants), des institutions (les Centres de recherche technologique)
et des associations (les ONG). Les Etats complètent cette liste par leur
rôle de facilitation du transfert. En aval, nous avons les
bénéficiaires constitués des populations des pays du Sud,
et plus particulièrement de la catégorie paysanne ou rurale. La
configuration présente d'un côté des offreurs (ou
vendeurs), ceux qui ont les moyens, et de l'autre des demandeurs (ou
acheteurs), ceux qui sont démunis et «
sous-développés ». Les objectifs des TA, où se
trouvent leurs aspects socio-économiques, seront différents selon
les sous-groupes de population. Pour le sous-groupe féminin par exemple,
il s'agit, ainsi que l'indique Christine Pomerleau (986 : 36) d'«
alléger leurs travaux, améliorer leur bien-être et celui
des membres de leurs familles en termes d'hygiène, santé et
nutrition, aussi bien qu'augmenter le temps consacré par les parents aux
besoins physiques, intellectuels ou émotionnels de leur famille
entière à l'intérieur de leur communauté ».
Ceci montre que les aspects socio-économiques des TA sont liés
aux conditions de vie des bénéficiaires et aux intentions des
promoteurs.
Les mobiles ne sont pas toujours connus de façon
claire. Michèle Odéyé-Finzi 1996 : 11) qui s'est
intéressée à la question écrit : « Ces
machines pour les autres restent un moyen privilégié de
concrétiser son souhait d'être solidaire des populations du Sud.
(...) Derrière ce souhait général d'être solidaire
des plus démunis, les motivations des promoteurs de technologies
appropriées restent du domaine du non-dit. Tant dans les motivations
classiquement non dites que dans l'idéologie portée par les TA,
il y a cette idée de relier les hommes par l'intermédiaire de la
technique ». Ainsi donc, les aspects socio-économiques des TA vont
plus loin que ce qui apparaît. Et les populations
bénéficiaires n'en perçoivent qu'un aspect : l'aide. Seuls
les promoteurs de TA , au regard de leurs situations personnelles, peuvent
déclarer les vraies intentions qui les animent.
Une réalité est certaine, c'est que les TA ont
des effets intéressants sur chacun des groupes cibles en ce qui concerne
la production, les échanges et la consommation.
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