1.2.2.2 Un rôle considérable dans les
activités commerciales au Sénégal
De manière générale, les migrants
commerçants mourides restent très attachés à leur
pays d'origine où ils investissent dans des commerces, dans l'immobilier
ou dans l'agriculture. Certains grossistes possèdent parfois plusieurs
commerces au Sénégal gérés, le plus souvent, par
des membres de leurs familles. Pour la plupart des migrants mourides, la
famille est intervenue au financement de l'aventure commerciale. Aussi, elle
est la première sollicitée quand le commerçant veut
créer, diversifier ou développer des activités marchandes
ou non marchandes au Sénégal. Les boutiques ouvertes par les
migrants commerçants dans les marchés sénégalais
tels que Sandaga (le plus grand marché du Sénégal),
Marché HLM (Dakar), Marché Occas (Touba), Marché
Ndoumbé Diop (Diourbel), etc. constituent pour les membres de sa famille
(frères, cousins, neveux...) des antichambres pour les départs
futurs vers la France ou l'Italie, l'Espagne et les Etats-Unis,
c'est-à-dire les principaux pays de destination. Les migrants
expédient régulièrement des marchandises diverses pour
approvisionner le marché sénégalais. Dans le même
sens, ils introduisent aussi des produits sénégalais sur le
marché français, européen, voire un peu partout à
travers le monde. Certains grossistes sénégalais en France
permettent à certains de leurs compatriotes grossistes restés au
Sénégal de trouver et de nouer, de temps en temps, des relations
de partenariat avec des grossistes européens, maghrébins ou
asiatiques. Ainsi donc, les migrants commerçants s'avèrent
être à leur manière de véritables entrepreneurs, des
créateurs d'emplois dans leur pays d'origine. Ils jouent de ce fait un
rôle important de régulateur social. Dans un contexte de crise de
l'emploi dans le pays d'installation, le commerce devient, pour certains
étudiants, un secteur favorable à l'acquisition de moyens
financiers permettant de financer les études en France.
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