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Inventaire des techniques de lutte anti érosive dans le degré carré de Ouahigouya au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Abdoulaye RABDO
Université de Ouagadougou Burkina Faso - Maà®trise en géographie 2006
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Grâce à la recherche et à la valorisation des savoirs et savoirs faire des paysans, la zone d'étude, dispose actuellement d'une panoplie de techniques pour restaurer les sols dégradés. Cependant, même si les différentes techniques observées présentent des atouts, il n'en demeure pas moins que des limites subsistent.

Les avantages des techniques mécaniques concernent essentiellement l'augmentation des rendements agricoles, la conservation de l'eau et la régénération du tapis herbacé et ligneux.

Les limites à l'expansion de ces techniques sont, entre autre, la rareté et l'éloignement des pierres, une forte demande en main d'oeuvre et l'absence de moyens de transport, la disponibilité limitée de la matière organique et l'augmentation des temps de travaux. Les exigences en main d'oeuvre à elle seules rendent difficile la mise en valeur de grandes superficies.

Les avantages des techniques biologiques concernent principalement la régénération du couvert végétal et la réduction du ruissellement et de l'érosion.

Cependant, la mise en défens, n'est pas une mesure appropriée pour les surfaces nues et encroûtées (MANDO et al. 1999).

La faible disponibilité en paille et la distance de transport sont également des contraintes du paillage.

Les avantages des techniques agroforestières concernent principalement la protection du sol contre l'érosion, la restauration du couvert végétal, la stabilisation des ouvrages physiques de CES, la production de biens et services. Les inconvénients sont entre autre, la concurrence avec les autres activités agricoles, la disponibilité limitée des souches d'herbes, la mauvaise qualité des plants, les aléas climatiques, la divagation des animaux, la lenteur des cycles de développement des plants utilisés.

En raison des difficultés de mise en oeuvre du travail du sol en saison sèche en traction motorisée, et de la disponibilité limitée des tracteurs, le sous-solage, comme moyen de travail, est rarement appliqué.

Les inconvénients de la méthode sont la fréquence des croûtes presque après chaque pluie et l'augmentation du risque d'érosion (Nicou et al. 1987).

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CHAPITRE CINQUIEME : IMPACT ET CONTRAINTES DES TECHNIQUES

I - IMPACT DES TECHNIQUES DE LUTTE ANTI-EROSIVE

Les observations de terrain, les enquêtes menées auprès des paysans et les résultats publiés par des chercheurs, nous ont permis de dresser un bilan de l'impact des aménagements.

I.1. Impact sur l'érosion et le ruissellement

Interrogés sur les avantages des ouvrages, les paysans répondent : « ils ralentissent la vitesse de l'eau et le décapage du sol ». Après une pluie on constate la présence d'eau sur les parcelles aménagées en pierres et un dépôt de sédiments et de débris à l'amont. On note également une différence de niveau entre l'amont et l'aval d'un même dispositif. Ces observations sont confirmées par les résultats de plusieurs chercheurs (SANOU D.C, 1981 ; KABORE R., 1991 ; KABORE O., 1992 ; KABORE R, 1996 ; ZOMBRE et al., 1999 ; ZOUGMORE R., 2000).

La sédimentation en aval des ouvrages apparaît comme le premier indicateur de l'efficacité des aménagements. En effet, les barrières constituées par les ouvrages et la réduction de la vitesse de l'eau sont à la base de cette sédimentation. On a une sédimentation progressive à la suite de laquelle se sont comblées certaines ravines. Par contre, il n'y a pas de sédimentation à l'amont immédiat des ouvrages. On observe une différence de niveau entre l'amont et l'aval (cf. planche photographique n° 16 photo n° 1, page 112).

Des études réalisées par SANOU D.C (1981) à Sirgui, ont révélé que sur une parcelle cultivée sans aménagement anti-érosif, on pouvait avoir une ablation de 5587, 05 kg/ha de terre en une vingtaine de jours de pluie. Par contre cette ablation est de 3948,90 kg/ha sur une parcelle aménagée en bourrelets anti-érosifs. Cela donne une différence de 1638,15 kg de terre emportée par hectare. Il y a donc une rétention significative des matériaux sur les terres aménagées.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote