CONCLUSION PARTIELLE
Grâce à la recherche et à la
valorisation des savoirs et savoirs faire des paysans, la zone d'étude,
dispose actuellement d'une panoplie de techniques pour restaurer les sols
dégradés. Cependant, même si les différentes
techniques observées présentent des atouts, il n'en demeure pas
moins que des limites subsistent.
Les avantages des techniques mécaniques
concernent essentiellement l'augmentation des rendements agricoles, la
conservation de l'eau et la régénération du tapis
herbacé et ligneux.
Les limites à l'expansion de ces techniques
sont, entre autre, la rareté et l'éloignement des pierres, une
forte demande en main d'oeuvre et l'absence de moyens de transport, la
disponibilité limitée de la matière organique et
l'augmentation des temps de travaux. Les exigences en main d'oeuvre à
elle seules rendent difficile la mise en valeur de grandes
superficies.
Les avantages des techniques biologiques concernent
principalement la régénération du couvert
végétal et la réduction du ruissellement et de
l'érosion.
Cependant, la mise en défens, n'est pas une
mesure appropriée pour les surfaces nues et encroûtées
(MANDO et al. 1999).
La faible disponibilité en paille et la
distance de transport sont également des contraintes du
paillage.
Les avantages des techniques agroforestières
concernent principalement la protection du sol contre l'érosion, la
restauration du couvert végétal, la stabilisation des ouvrages
physiques de CES, la production de biens et services. Les inconvénients
sont entre autre, la concurrence avec les autres activités agricoles, la
disponibilité limitée des souches d'herbes, la mauvaise
qualité des plants, les aléas climatiques, la divagation des
animaux, la lenteur des cycles de développement des plants
utilisés.
En raison des difficultés de mise en oeuvre du
travail du sol en saison sèche en traction motorisée, et de la
disponibilité limitée des tracteurs, le sous-solage, comme moyen
de travail, est rarement appliqué.
Les inconvénients de la méthode sont la
fréquence des croûtes presque après chaque pluie et
l'augmentation du risque d'érosion (Nicou et al. 1987).
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CHAPITRE CINQUIEME : IMPACT ET CONTRAINTES DES
TECHNIQUES
I - IMPACT DES TECHNIQUES DE LUTTE ANTI-EROSIVE
Les observations de terrain, les enquêtes
menées auprès des paysans et les résultats publiés
par des chercheurs, nous ont permis de dresser un bilan de l'impact des
aménagements.
I.1. Impact sur l'érosion et le ruissellement
Interrogés sur les avantages des ouvrages, les
paysans répondent : « ils ralentissent la vitesse de l'eau et le
décapage du sol ». Après une pluie on constate la
présence d'eau sur les parcelles aménagées en pierres et
un dépôt de sédiments et de débris à l'amont.
On note également une différence de niveau entre l'amont et
l'aval d'un même dispositif. Ces observations sont confirmées par
les résultats de plusieurs chercheurs (SANOU D.C, 1981 ; KABORE R., 1991
; KABORE O., 1992 ; KABORE R, 1996 ; ZOMBRE et al., 1999 ; ZOUGMORE R.,
2000).
La sédimentation en aval des ouvrages
apparaît comme le premier indicateur de l'efficacité des
aménagements. En effet, les barrières constituées par les
ouvrages et la réduction de la vitesse de l'eau sont à la base de
cette sédimentation. On a une sédimentation progressive à
la suite de laquelle se sont comblées certaines ravines. Par contre, il
n'y a pas de sédimentation à l'amont immédiat des
ouvrages. On observe une différence de niveau entre l'amont et l'aval
(cf. planche photographique n° 16 photo n° 1, page 112).
Des études réalisées par SANOU
D.C (1981) à Sirgui, ont révélé que sur une
parcelle cultivée sans aménagement anti-érosif, on pouvait
avoir une ablation de 5587, 05 kg/ha de terre en une vingtaine de jours de
pluie. Par contre cette ablation est de 3948,90 kg/ha sur une parcelle
aménagée en bourrelets anti-érosifs. Cela donne une
différence de 1638,15 kg de terre emportée par hectare. Il y a
donc une rétention significative des matériaux sur les terres
aménagées.
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