I.2. L'impact des techniques sur l'humidité du
sol
En freinant le ruissellement, les ouvrages augmentent
la durée de séjour de l'eau sur la parcelle. L'eau s'infiltre
plus en profondeur. Les paysans interrogés soulignent la persistance de
l'humidité pendant les courtes périodes de sécheresse.
Cette humidité permet aux plantules de résister aux poches de
sécheresse (15 jours environ) qui peuvent subvenir en pleine saison des
pluies. Elle permet également de semer très tôt et
d'éviter les insuffisances de pluies en fin de saison.
L'impact des ouvrages en pierres sur l'humidité
du sol a été mis en évidence par des tests menés au
cours de l'hivernage 1995 par l'INERA dans les villages de Nioniongo et Kirsi
dans le Passoré. Les résultats de cette étude montrent
que, l'humidité est plus importante dans les 25 premiers mètres
en amont des cordons de pierres. Elle est plus élevée au niveau
du cordon de base. L'augmentation du taux d'humidité des sols a permis
de diversifier les cultures et faciliter la maturité des cultures
traditionnelles à long cycle.
111
Le taux d'humidité moyen par parcelle est
d'autant plus élevé que l'espacement entre cordons est plus
faible. L'humidité du sol en amont immédiat des cordons pierreux
est plus importante que sur le reste du champ (ZOUGMORE et al.,
2000).
I.3. Impact sur la régénération des
ressources ligneuses et herbacées
Les paysans de la zone d'étude sont unanimes
sur l'impact positif des aménagements sur la
régénération des ressources ligneuses et herbacées
dans leurs parcelles de cultures. L'émergence spontanée
d'espèces adventices surtout en amont des ouvrages est très
remarquable en saison pluvieuse. Avec la rareté de Andropogon
gayanus, les paysans laissent certaines espèces le long des
dispositifs (cf. planche photographique n° 16 photo n° 2, page 112).
L'espèce la plus conservée est Pennisetum
pedicelatum.
La présence de toutes ces espèces est
liée à trois facteurs principaux que sont : - le ruissellement
qui véhicule les graines ;
- la sédimentation et l'humidité des
parcelles aménagées, offrent aussi des conditions favorables
à la germination et à la croissance des plantes ;
Une étude réalisée par Souleymane
GANABA de 1999 à 2003 dans la zone nord soudanienne et en zone
sahélienne a montré que les aménagements de demi-lunes, de
cordons pierreux, les digues filtrantes, le sous-solage et le scarifiage, ont
eu un impact positif sur la reconstitution de la végétation
herbacée et ligneuse Cassia obtusifolia colonise les
micro-bassins des demi-lunes, les abords immédiats des cordons pierreux
et des digues filtrantes et concurrence les autres plantes, notamment les
ligneux. Les aménagements favorisent également l'apparition et le
développement d'une végétation pérenne de
Acacia nilotica, Acacia tortilis, Balanites aegyptiaca,
Leptadenia hastata, Ziziphus mauritiana, Piliostigma
reticulata et Combretum glutinosum, (cf. planche photographique
n° 17 photo n° 1, page 114).
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