II.1.2.1. La mise en défens
La mise en défens est un ensemble de techniques
mise en oeuvre dans un espace défini en vue de sa protection et de sa
régénération. En d'autres termes, la mise en défens
est la protection d'un terroir ou d'une parcelle contre l'homme et/ou les
animaux domestiques. C'est donc une jachère protégée
contre les formes de pressions liées aux activités humaines
(pâturage, feu de brousse, coupe de bois, etc.).
Les différentes zones d'application des mises
en défens sont : les périmètres de restauration, les bois
et bosquets sacrées, les forêts villageoises.
Par ailleurs, l'installation d'une mise en
défens requiert un processus plus ou moins long de négociation
entre les communautés riveraines, de la zone à
protéger.
II.1.2.2. L'association de cultures
L'association de cultures consiste à cultiver
simultanément deux cultures au moins sur la même parcelle. Elle
améliore la densité des cultures. S'il est vrai que
traditionnellement les paysans appliquent cette technique pour diversifier la
production, il n'en demeure pas moins qu'elle reste une technique de
conservation à encourager. Les cultures traditionnellement
associées dans la zone d'étude sont : sorgho/niébé
et mil/niébé. Sous l'angle de la conservation du sol,
l'association de culture fertilise le sol par un apport d'azote.
Les résultats de deux années d'essai
(par ZOUGMORE R et al. à Saria) ont montré que l'association
sorgho-niébé permet une réduction du ruissellement de 20
à 30 % par rapport à la culture pure de sorgho et de 5 à
10 % par rapport à celle du niébé. L'association
sorgho-niébé entraîne une réduction de
l'érosion de 80 % par rapport à la culture pure de sorgho et de
45 à 55 % par rapport à celle du niébé. Selon
l'étude, l'association sorgho-niébé est
bénéfique en terme de production agricole car le rendement de
l'association est le double de celui obtenu en culture pure de sorgho ou de
niébé (cf. tableau n° 14 page 97).
97
Malgré les performances et les techniques et
recommandations faites par les chercheurs, les paysans de la zone continuent
à pratiquer l'association de cultures sous sa forme traditionnelle.
L'association de cultures leur permet de diversifier leur production et
d'obtenir au moins une certaine quantité de production en cas de
sécheresse.
Tableau n° 14 : Rendement en grains par traitement
à Saria, années 1994 et 1995
Traitement
|
Rendement grains 1994 (kg/ha)
|
Rendement grains 1995 (kg/ha)
|
LER 1994
|
LER 1995
|
Ss
|
876
|
625
|
-
|
-
|
SMs
|
618
|
729
|
-
|
-
|
Ps+c
|
1 783
|
1 479
|
1,7
|
1,6
|
Ps
|
1 089
|
771
|
0,8
|
0,9
|
Pc
|
1 018
|
1 182
|
0,9
|
0,7
|
Source : Fiche technique n° 3 INERA, SARIA
/PS-CES/AGF
Ss : Grattage à la daba + sorgho, SMs :
Paillage + sorgho, Ps+c : Labour + association sorgho-niébé, Ps :
labour + sorgho, Pc : Labour + niébé, LER : Land Equivalent Ratio
: ratio du rendement de la culture en association sur le rendement de la
même culture en pur.
II.1.3. Les techniques d'agroforesterie
L'agroforesterie est l'association des arbres aux
cultures et/ou à l'élevage. Les paysans pratiquent depuis
longtemps cette technique. Mais, compte tenu de l'exploitation intensive des
terres dénaturées, les paysans épargnent de moins en moins
d'arbres sur pieds dans les champs.
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