2.3. Effet de la salinité sur la physiologie de la
plante
2.3.1. Effet de la salinité sur le
développement et la croissance de la plante
La salinité retarde le développement des
feuilles et le tallage, mais elle pousse la plante vers la maturité
(Munns et Rawson, 1999 ; Maas et Poss, 1989). L'observation des changements de
développement de l'apex, lors de la croissance végétative
jusqu'à la phase reproductive, a permis à ces auteurs de
constater que la salinité accélère la phase reproductive.
Ces auteurs ont constaté aussi que la phase terminale de la formation
des épillets se produit environ deux semaines plus tôt chez le
blé soumis à un stress par rapport aux non stressé. Ainsi
que l'anthèse a lieu plus tôt pour les plantes sous stress, mais
le tallage a été retardé de plusieurs jours. Grieve et al.
(2001), ont découvert que le stress augmente le phyllochrone
(l'intervalle entre l'apparence des feuilles successives sur la tige principale
en fonction du temps thermique) et réduit le nombre des feuilles
engagée sur la tige principale.
2.3.2. Effet de la salinité sur les
échanges gazeux et la photosynthèse
La salinité affecte l'activité physiologique de
la feuille, et plus particulièrement la photosynthèse, qui
présente la cause principale de la réduction de la
productivité végétale (Alem et al., 2002). Selon
Munns et Tester (2008), la réduction de la photosynthèse est
liée à la diminution du potentiel hydrique foliaire, qui est
à l'origine de la fermeture des stomates (Price et Hendry, 1991 ; Allen,
1995), qui cause la réduction de la conductance stomatique
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(Orcutt et Nilsen, 2000). La diffusion du CO2 à
l'intérieur des stomates devient alors limitée et sa fixation au
niveau des chloroplastes diminue (Graam et Boyer, 1990), par conséquence
la régénération du RuBP (Ribulose Biphosphate) devient
limitée (Gimenez et al., 1992). Le contrôle et la
régulation stomatique fait intervenir la turgescence cellulaire mais
également des signaux racinaires, comme l'acide Abscissique (ABA) (Zhang
et Davies, 1989 ; Davis et al., 1994). La turgescence cellulaire
intervient de manière plus ou moins directe au niveau du chloroplaste :
directement par le maintien du volume du chloroplaste, et indirectement, par
son effet sur l'ouverture stomatique, qui contrôle la conductance, et
conditionne l'utilisation de l'énergie photochimique (ATP, NADPH) dans
les chloroplastes (Gupta et Berkowitz, 1987).
2.3.3. Effet de la salinité sur la physiologie
de la reproduction
La salinité réduit le taux de croissance de la
plante du blé et ces organes reproducteurs (Hu et al., 2005).
Khan et Abdullah (2003), ont étudié l'effet de la salinité
sur la physiologie de la reproduction, ils ont constaté que le nombre du
pollen dans deux différents types de cultivars de blé a
été réduit de 24 à 37%. L'effet de l'accumulation
du sel dans le méristème de blé sur la reproduction et le
développement ont été étudié par Munns et
Rawson (1999), Ils ont constaté que les courtes périodes de
stress salin pendant l'organogenèse peuvent avoir des
conséquences irréversibles sur la fertilité de
l'épi de blé, elle provoque l'avortement des ovaires.
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