2.1.2.3. Systèmes et modes d'élevage
Par système d'élevage, on veut signifier le
degré de modernité et de scientificité, avec lequel
l'élevage est fait. Dans ce cadre, l'élevage dans le secteur de
Rubengera se subdivise en élevage traditionnel, élevage
amélioré et élevage moderne.
L'élevage traditionnel se caractérise par une
utilisation à peu près nulle ou faible des moyens favorisant la
productivité, les faibles intrants d'élevage et les performances
négligeables. Même si ce type d'élevage est essentiellement
extensif, l'on remarque que même avant l'introduction de la politique de
l' ESP, quelques exploitants , faute de disponibilité du pâturage,
menaient leur élevage en stabulation totale mais dans la plupart des
cas, c'est la stabulation semi-permanente qui dominait.
L'élevage amélioré consiste à
recourir à l'utilisation de certains intrants d'élevage
(médicaments par exemple) et à l'application de certaines
techniques comme l'insémination artificielle et les taureaux
améliorés. Il est pratiqué surtout par les éleveurs
progressistes, surtout les établissements scolaires comme l'ENP/TTC
Rubengera, la mission presbytérienne de Rubengera, l'AJEMAC,...
Récemment, l'Etat a tenté à plusieurs reprises à
améliorer le rendement de l'élevage par la mise à la
disposition des habitants des mâles (taureaux, boucs, béliers) de
races améliorées et par l'insémination artificielle
à bas prix afin de les aider à améliorer leur cheptel.
Enfin, l'élevage moderne se caractérise par une
utilisation systématique d'intrants vétérinaires et
zootechniques et le recours aux normes scientifiques de conduite des troupeaux.
Les techniques auxquelles on fait recours le plus souvent sont entre autres,
l'utilisation du matériel génétique performant,
l'alimentation équilibrée, mise en place des programmes de
prévention et de contrôle de maladies,...
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Comme ce type d'élevage ne peut se rencontrer que chez
les éleveurs ayant fait de l'élevage une activité de
rente, les éleveurs modernes sont encore peu nombreux dans le secteur
Rubengera en raison surtout du coût élevé des
investissements requis par cet élevage en matériel,
infrastructures et main d'oeuvre.
Pour le cas du mode d'élevage, il faut savoir qu'il
concerne la façon dont l'activité d'élevage est
menée. Ainsi, avant l'introduction de la politique d'ESP, les modes
d'élevage qu'on pratiquait dans le secteur de Rubengera étaient
le pastoralisme intégral extensif et intensif, la stabulation
semi-permanente et la stabulation totale (permanente).
A cause de l'exiguïté des pâturages
corollaire de la forte densité démographique dans cette
région , le seul type de pastoralisme qu'on y rencontrait était
celui du paddocking consistant à faire pâturer le bétail le
jour, le conduire vers les abreuvoirs publiques (amariba) dans
l'après-midi et le faire passer la nuit dans un paddock construit au
sein de la ferme.
La stabulation semi-permanente était de loin le mode
d'élevage le plus pratiqué dans le secteur de Rubengera, et
continue d'exister malgré son bannissement surtout dans le cas
d'élevage du petit bétail. Ce mode consiste, en effet, à
faire paître l'animal sur un pâturage durant une partie de la
journée suivi d'une alimentation plus ou moins importante à
l'étable le soir.
La stabulation totale ou permanente quant à lui
correspond au degré d'intensification plus poussé de
l'élevage. Elle se caractérise par le maintien des animaux
à l'étable avec leur affouragement à l'auge. L'animal
reçoit aussi des sous-produits agro-industriels (communément
appelés des concentrés) ainsi que d'autres additifs alimentaires
comme le sel gemme. Mis à part son imposition réglementaire comme
le seul mode d'élevage admis aujourd'hui, il faut remarquer que ce mode
était déjà pratiqué depuis longtemps par quelques
éleveurs progressistes dans ce secteur de Rubengera.
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