2.1.1.2. Le mouton : un sous-produit de
l'élevage bovin
C'est une des habitudes fortement enracinées dans la
tradition Rwandaise que la brebis est gardée avec les vaches, que
l'élevage ovin exclusif est plutôt anormal. Cette association
vache-mouton relève des habitudes pastorales « les moutons
jouant un rôle plutôt décoratif dans le troupeau des vaches
dont il assure la pérennité par le pouvoir socio-magique qu'on
lui accorde » (Alexis NGIRUWONSANGA, 2001).
25
La vérité de cette assertion est bien
confirmée par le fait que lors de notre enquête aucun de nos
informateurs n'a affirmé posséder seulement de moutons comme
objet de son élevage ; on les grade soit avec des vaches, soit avec des
chèvres et toujours en nombre plus petit par rapport à ces autres
troupeaux.
2.1.1.3. La chèvre : un animal qui s'adapte aux
conditions actuelles d'élevage
La chèvre semble résister à la
pénurie des pâturages. Elle se nourrit de peu et ainsi, elle ne
demande pas de passer beaucoup d'heures à pâturer si bien qu'elle
se présente comme une bête idéale pour un élevage
pas trop exigeant. Pourtant, cette facilité d'élevage caprin n'a
pas arrêté la réduction progressive du troupeau individuel
durant ces dernières années. Ceci tient du fait que dans cette
région, les habitudes alimentaires de la population prennent la viande
de la chèvre comme l'idéal des fêtes et sa brochette est
à la mode mais, curieusement, cette demande n'incite guerre les
éleveurs à multiplier leurs exploitations ; continuant toujours
à pratiquer cette activité de façon artisanale.
En effet, on verra plus tard dans ce travail que la
modernisation de cette élevage est plutôt timide (seulement 2
animaux de race améliorée dans tout le secteur) et curieusement,
nous avons remarqué une tendance générale d'une
attribution de cette élevage aux enfants, le chef de la famille ne se
considérant pas digne d'élever des chèvres.
2.1.1.4 .L'élevage porcin : une activité
a ses débuts
L'élevage porcin a toujours été une
activité immanquablement corollaire de l'affiliation religieuse de ses
pratiquants. En effet, ce sont les missionnaires catholiques qui ont introduit
cet animal là où ils s'implantaient et la suite logique a
été le fait que ce sont ces régions environnantes des
grandes missions catholiques qui ont vu cette activité fleurir. Par
contre, beaucoup d'églises protestantes se montrèrent hostiles
à la consommation du porc et les musulmans eux, le font un
sacrilège.
26
Tous ce ci, eut des répercussions directes sur la
répartition de l'élevage porcin et, dans le cas de la zone de
notre étude, les faits se montrèrent malheureusement à
l'encontre de tout développement de cette activité. En effet, 92
% de la population du secteur de Rubengera sont des protestants,
majoritairement presbytériens (RGPH, 2002) et malgré leur faible
proportion, les musulmans qui se concentrent dans le quartier Giswahili dans le
centre urbain de Rubengera exercent une influence disproportionnée sur
les zones environnantes. Ainsi, le cheptel porcin dans le secteur Rubengera est
quasiment nul à l'exception de quelques associations progressistes comme
l'AJEMAC, qui tentent d'initier le développement de cette
activité dans cette région.
|