CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE RECHERCE
I-1 PROBLEME DE
RECHERCHE
A la fin des années 1980, tous les efforts de
développement du Bénin se sont révélés
insuffisants. L'inadéquation des politiques économiques, la
mauvaise gestion des affaires publiques, et l'interventionnisme quelque peu
maladroit de l'Etat ont été à la base des
difficultés. Dans la recherche des mesures correctives et de
redressement de la situation, l'Etat béninois a été
appuyé par ses partenaires au développement à travers les
programmes d'ajustement structurel (PAS) à partir de 1989. Mais les
conditionnalités de ces programmes ont plus contribué à
l'aggravation de la situation, notamment:
- le licenciement d'un nombre important d'agents suite aux
privatisations,
- le départ volontaire à la retraite mal
organisé des fonctionnaires,
- la réduction des dépenses publiques surtout
les salaires.
A partir de 1990, le PAS est apparu comme l'origine de la
situation de misère que vit la population béninoise. Le bilan
économique et social de 2004, fait apparaître une situation
très précaire, caractérisée par une recrudescence
de la pauvreté: 49 à 50% de la population vivaient avec moins
d'un dollar par jour (CNUCED, 2004).
C'est dans le cadre de recherche de solutions pour sortir de
la misère au Bénin que le commerce des véhicules
d'occasion est né vers la fin des années 1980.
Commencé timidement, ce commerce va connaître
très rapidement un essor prodigieux et le trafic s'est
considérablement accru pour atteindre 251.405 véhicules en 2001;
donnant naissance à une véritable filière. De 1989
à 2001, ce trafic a connu une croissance régulière avec un
taux moyen annuel de 31% (Statistiques du Port de Cotonou, 2004). On parle
aujourd'hui de véritable filière parce qu'au fil des
années, ce commerce s'est ramifié en plusieurs activités
annexes exercées par divers acteurs très nombreux aussi bien
privés que publics. En effet, cette filière regroupe les
activités telles que: l'importation, le transit, la consignation,
l'acconage, le gardiennage, la vente, le regroupement, le convoyage jusqu'aux
frontières avec les pays voisins destinataires et bien d'autres
activités connexes. Ce commerce a drainé et continue de drainer
des flux financiers relativement considérables. Il génère
plus de 300 milliards de francs cfa pour l'ensemble du secteur (Benfrech A.,
2000). Tous les acteurs s'accordent à reconnaître que les
quantités de VO qui font l'objet de transactions commerciales sont
très importantes et méritent qu'on s'y penche
sérieusement.
Malgré ce poids non négligeable, ce secteur
d'activité florissant demeure encore inorganisé au Bénin.
Ainsi, l'insuffisance de la réglementation, l'inapplication des textes
en vigueur et l'anarchie qu'on observe actuellement dans la filière
dénote d'une mauvaise appréciation des avantages réels que
procure ce commerce et sa capacité à réduire la
pauvreté au Bénin.
En effet, l'Etat béninois n'a jamais mesuré
à sa juste valeur le nouvel enjeu économique que constitue la
filière des véhicules d'occasion pour le pays.
Voilà autant d'avantages mal perçus et qui
suscitent beaucoup d'interrogations quant à la rentabilité et
l'avenir de ce commerce. Il est donc nécessaire de porter une attention
particulière sur cette filière pour évaluer sa
contribution à l'amélioration des conditions de vie des
Béninois. C'est pourquoi nous avons estimé qu'il n'est pas sans
intérêt de porter nos réflexions sur ce sujet à
travers le thème : « Contribution du
commerce des véhicules d'occasion à la lutte contre la
pauvreté au Bénin ».
Il s'agit pour nous, de mettre en évidence les effets
positifs du commerce des véhicules d'occasion dans le cadre de la lutte
contre la pauvreté au Bénin.
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