SYNTHESE
La lutte pour la survie à la fin des années 80 a
fait naître un commerce de type particulier et nouveau au
Bénin : le commerce des véhicules d'occasion. Ce commerce a
très tôt évolué et constitue aujourd'hui un des
secteurs vitaux de l'économie béninoise. Parmi les pays
participant à ce commerce en Afrique de l'Ouest, le Bénin vient
en tête, dépassant de loin le Togo, son concurrent direct. Le
commerce des véhicules d'occasion est devenu une
spécialité béninoise. Il est alors nécessaire pour
les autorités béninoises de porter une attention
particulière sur ce commerce en vue de connaître le rôle
qu'il joue dans la lutte contre la pauvreté.
La contribution du commerce de véhicules d'occasion
à la lutte contre la pauvreté au Bénin que nous avons
étudiée à travers une analyse descriptive, nous a permis
d'apprécier l'apport réel de ce commerce à réduire
la pauvreté au Bénin. Ainsi, ce commerce, qui fait intervenir
16 grandes catégories d'acteurs aussi bien publics que
privés, génère d'importantes ressources financières
à l'Etat béninois et des centaines d'emplois directs et
indirects, touchant toutes les classes sociales. En effet, sur la
période 2000 à 2004, notre étude a montré que
996.476 véhicules d'occasion faisant l'objet de vente
ont été importés au Bénin dont environ 99
648 véhicules endommagés lors du déchargement,
ont été réparés dans les garages et ateliers
béninois. Ce qui contribue au développement de petits
métiers et à l'amélioration de revenus de ces artisans.
Plus de 33% de la population béninoise se retrouvent
dans la filière des véhicules d'occasion; soit environ 2
millions de personnes qui gravitent de façon fructueuse autour
de la vente de ces véhicules. Le port, la douane, les importateurs et
les gestionnaires de parcs de vente des véhicules d'occasion sont les
principaux acteurs de la filière en terme de création d'emplois
et de richesses. Les recettes issues des véhicules d'occasion
représentent en moyenne 6% du PIB au Bénin.
Vu l'importance de ce commerce dans la création de
richesses et donc dans la lutte contre la pauvreté, nous avons
formulé des recommandations au Gouvernement béninois. Il devrait
promouvoir cette filière et en faire une des bases de la croissance
économique. Il ne s'agit pas pour lui de se substituer aux acteurs
privés, mais de créer l'environnement institutionnel favorable,
d'assurer l'encadrement et la régulation nécessaire au
développement de la filière sans perdre de vue la pollution
inhérente à la pratique de ce commerce.
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