2. Construction des lignes
de transport
Pour les réseaux de transport Camerounais
projetés en 2010 - 2020, le niveau de tension 225 kV pourra être
conservé pour les scénarii S0 et S1 sans volonté
d'exportation ni d'interconnexion aux pays voisins.
Pour le scénario S2, le niveau de tension 330 kV (ou
plus) est bien adapté car il permet :
§ Un transport d'énergie sur des distances
suffisantes pour le réseau camerounais sur les 30 prochaines
années ;
§ D'éventuelles interconnexions avec les pays
voisins, même avec une ligne longue de 1 000 km en vu d'exporter à
long terme prêt de 500 MW ;
§ Des transits de puissance très importants (2 GW)
sur des distances de l'ordre de 250 km.
Un niveau de tension supérieur pourrait être
envisagé, mais il se traduirait par un surcoût sur les
interconnexions avec les pays voisins. Il est à noter que les
infrastructures en 330 kV peuvent être utilisées en 225 kV pendant
une période transitoire.
Une des contraintes fortes du réseau, pour le
scénario S2 est d'avoir des alimentations en n-1 pour les lignes
alimentant les sites de production d'aluminium / alumine / bauxite. Cette
contrainte implique une structure du réseau en boucle. Une boucle dans
le réseau permet également d'augmenter la sécurité
d'exploitation.
En tenant compte de la synthèse de la projection de la
demande en période de pointe, des 3 scénarii décrits et
des niveaux de tension retenus, les lignes projetées sont les
suivantes.
2.1 Échéance
2010
Kribi - Edéa, 225 kV, 2x1140 (100 km) simple terne
pour scénario S0,
Kribi - Edéa, 330 kV, 2x1140 (100 km) simple terne
pour scénario S1, double terne pour le scénario S2,
Nachtigal - Yaoundé, 330 kV, 2x431 double terne (75
km) pour les scénarii S1 et S2.
2.2 Échéance
2020
Nachtigal - Yaoundé, 330 kV, 2x431 double terne (75
km) pour le scénario S0 (éventuellement 225 kV),
Kribi - Memvé Elé, 330 kV, 2x431 double terne
(250 km) pour tous les scénarii (éventuellement 225 kV pour
scénario S0),
Edéa - Kikot - Yaoundé, 330 kV, 2x1140 double
terne (175 km), pour les scénarii S1 et S2,
Ligne d'exportation vers le Nigeria : Yaoundé -
Bafoussam - Mandilla, 330 kV, 2x1140 double terne (570 km), pour les
scénarii S1 et S2 ,
Nachtigal - Lom Pangar, 330 kV, 2x1140 double terne (265 km),
pour le scénario S2,
Yaoundé - Kribi, 330 kV, 2x1140 double terne pour le
scénario S2 (215 km).
2.3 Échéance
2030
Ligne d'exportation vers le sud : Bata - Memvé
Elé, 330 kV, 2x431, simple terne (165 km), pour les scénarii S1
et S2,
Ligne d'exportation vers le Nigeria (et Tchad) : Nachtigal -
Yola, 330 kV, 2x1140 double terne (870 km), pour les scénarios S1,
Ligne d'exportation vers le Nigeria (et Tchad) : Lom Pangar -
Yola, 330 kV, 2x1140 double terne (605 km), pour le scénario S2,
Éventuelles lignes supplémentaires 330 kV de
connexion au réseau des nouveaux centres de production pour le
scénario S2.
Comme nous pouvons le constater, les projets du secteur de
l'énergie électrique au Cameroun accusent pour la plupart un
grand retard. Nul doute que ce retard aura une incidence sur la
résolution de la crise dans le court terme et par ricochet sur la
croissance économique du pays.
L'approche théorique de la crise
énergétique que nous avons exposée a consisté
à faire l'état des lieux de la crise et à présenter
la politique du gouvernement préconisée pour en sortir.
L'état des lieux de la crise énergétique a permis de
ressortir les causes, les manifestations et les conséquences de cette
crise. Les causes sont à la fois humaines, c'est-à-dire
liées à l'action de l'homme d'une part, et d'autre part,
inhumaines, liées à l'action de la nature. Ses manifestations et
conséquences quant' elles s'étendent à plusieurs
niveaux : politique, économique et sociale. Cette situation
désastreuse qui plombe le développement du Cameroun, a conduit
à l'élaboration d'un plan de développement de ce secteur,
ceci pour juguler la crise. L'opérationnalisation de ce plan demeure une
préoccupation certaine. La production, le transport, la distribution et
la commercialisation de l'énergie électrique ne peut pas
être laissé au seul soin d'AES SONEL, dont la qualité de
service ne s'est pas vraiment améliorée depuis la privatisation.
Cette entreprise privée d'électricité n'est pas parvenue
depuis bientôt dix ans à anticiper sur la crise, et ne projette
pas d'y apporter une solution dans les jours qui viennent. Une des solutions
fortes du gouvernement à cette crise énergétique a donc
été la création d'une nouvelle entreprise publique qu`EDC,
c'est l'objet de la deuxième partie de notre études.
|