SECTION II :
PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT EN MATIERE DE RELANCE ENERGETIQUE
Le programme du Cameroun en matière de relance du pool
énergétique est clairement exposé dans le Plan de
développement du secteur de l'électricité (PDSE). Ce plan
s'appui sur celui du développement du secteur de l'énergie
soutenu par la Banque Mondiale. A cet effet, le PDSE se présente comme
la boussole du secteur de l'électricité au Cameroun (I) en
matière de projets à mettre en oeuvre pour juguler la crise de
manière durable (II).
I. LE PDSE COMME BOUSSOLE DU
SECTEUR DE L'ENERGIE ELECTRIQUE AU CAMEROUN
L'évaluation du besoin actuel et futur d'énergie
électrique, aussi bien dans le réseau interconnecté sud
que dans les deux autres ne se limite pas au déficit actuel.
L'étude de la demande, telle qu'élaboré dans le
Rapport Final37(*) Volume 1 : Présentation et conclusions du PDSE
de juillet 2006, tient compte de cinq paramètres :
1) La démographie, en cherchant à en
dégager les tendances fondamentales ;
2) Le développement économique, sous forme de
cadrage à moyen terme ;
3) Les grands projets industriels, en insistant sur les
opportunités à venir ;
4) Les potentialités d'exportation
d'électricité vers les pays voisins ;
5) L'aménagement du territoire.
Les projections démographiques du Cameroun sont
caractéristiques des pays en transition, dans lesquels la proportion de
la population urbaine commence à dépasser la population rurale.
Elles tablent sur une population totale de l'ordre de 25 millions d'habitants
en 2030.
Le développement économique, dont le niveau
dépendra fortement du succès des réformes structurelles
internes et du niveau des investissements (notamment étrangers), suit 3
scénarii de croissance réelle du PIB. Le plus faible se stabilise
à 4,5 % l'an, le médian est à 7 % et le plus
élevé, dit « des grandes ambitions », inclut en plus
les grands projets industriels et structurants. Les grands projets industriels
fortement consommateurs d'énergie électrique (notamment
l'aluminium) ont été traités au cas par cas, grâce
à une analyse détaillée des capacités et des «
process » prévus par les industriels eux-mêmes.
L'étude des exportations d'électricité
conduit à l'identification d'un potentiel de 500 MW à long terme,
principalement exporté vers le Nigeria. Cette perspective reste
toutefois à affiner par des études appropriées.
Enfin, les schémas d'aménagement du territoire
renforcent les principaux pôles urbains du pays et les axes de
communication structurants, permettant d'esquisser l'ossature du réseau
interconnecté de demain entre les principaux foyers de demande.
Les consommations unitaires sont supposées augmenter
avec le niveau de vie de la population. Compte tenu du déficit actuel de
l'offre par rapport à la demande et de la faiblesse des consommations
unitaires, aucune élasticité de prix n'a été
introduite38(*). Enfin,
pour les mêmes raisons, aucun scénario d'économies
d'énergie n'a été pris en compte. Plusieurs
scénarios ont été développés :
En conclusion, les besoins en puissance à installer
s'évaluent à 1842 MW d'ici 2015 et à 5500 MW environ
à l'horizon 2030 avec cette fois, des possibilités d'exportation
d'énergie dès 2015. Promouvoir l'émergence d'une telle
demande reviendrait à multiplier par 2 d'ici 2015 les efforts
déployés durant les 40 dernières années en
matière d'infrastructures énergétiques, et par 6, ces
mêmes efforts d'ici 2030.
* 37 Assistance au
Ministère de l'Énergie et de l'Eau dans l'élaboration du
Plan de Développement à long terme du Secteur de
l'Électricité Horizon 2030 (PDSE 2030) Rapport Final Volume 1 :
Présentation et conclusions du PDSE. Juillet 2006
* 38 D'autre part,
l'opérateur n'est pas dans une logique de forte augmentation de ses
tarifs, ni aujourd'hui ni à moyen terme, qui pourrait avoir un effet
incitatif à la fraude, ceux-ci ont connu une augmentation de 50% en
trois ans entre 2001, à l'arrivée du nouvel opérateur, et
2004.
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