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EDC ( Electricity Developpment Corporation ) et la relance du pool énergétique camerounais: enjeux et perspectives

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par Jean- Louis NDZOUDOM
Institut de formation pour le développement Yaoundé - Diplôme d'études professionnelles approfondies niveau 2 2011
  

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SECTION II :

LES MANIFESTIONS ET CONSEQUENCES DE LA CRISE ÉNERGÉTIQUE AU CAMEROUN

La production d'énergie électrique s'adresse principalement au secteur public et aux entreprises industrielles à l'instar d'Alucam. A cet effet, ses manifestations, tant au niveau du secteur public que du secteur industriel ont de graves conséquences sur le niveau de vie des consommateurs.

I. LES MANIFESTATIONS DE LA CRISE ENERGETIQUE

A. Les manifestations au niveau du secteur public

Le secteur public de l'énergie électrique regroupe les consommateurs de basse et moyenne tension. Ces consommateurs sont d'autant plus affectés par le déficit qu'ils subissent les frasques et les désagréments de l'opérateur unique de fourniture d'énergie électrique sans aucun moyen de recours efficace.

Au cours des sept dernières années, le secteur de l'électricité a été confronté à un certain nombre de difficultés à la fois conjoncturels et structurels, qui ont eu des conséquences négatives sur les performances du secteur et sur la paix sociale avec des troubles dans certaines régions du pays (Abong-Mbang, Kumba, Kousséri, etc.). Les problèmes conjoncturels concernent l'incivisme, le vandalisme et la fraude. Les problèmes structurels, quant à eux, ont porté sur :

1) les conditions hydrologiques sévères (2001, 2002) ;

2) la saturation et la surcharge des équipements de transport et de distribution ;

3) l'insuffisance de la maintenance et de l'entretien de l'outil de production.

Face à toutes ces difficultés, plus de 5000 opérateurs économiques se sont dotés de groupes électrogènes d'une puissance cumulée de 267 MW, soit l'équivalent d'un barrage hydroélectrique de la taille de celui d'Edéa. Le Gouvernement et le Concessionnaire de Service Public ont conjugué leurs efforts pour engager des actions vigoureuses de redressement par l'élaboration et la mise en oeuvre d'un programme quinquennal de 254 milliards de FCFA financé à 67% par les partenaires extérieurs. Par ailleurs, la poursuite du processus de réforme institutionnelle du secteur électricité a abouti à la création d'une société de patrimoine dénommée EDC.

B. Les manifestations au niveau du secteur industriel 

Il ressort du dossier de presse remis aux journalistes lors de la récente visite au Cameroun de Jean Philippe PUIG (PCA d'Alucam/Socatral), qu'Alucam (Compagnie camerounaise de l'aluminium) opère aujourd'hui à un niveau très en dessous de sa capacité nominale. Ceci à cause des retards dans le développement des moyens de production, le niveau minimal contractuel d'énergie ne peut plus être fourni.

Le retard dans le lancement de la centrale thermique à gaz de Kribi, qui devrait être mise en service en 2007, est en grande partie responsable de ce déficit, souligne-t-on à Alucam. Avant d'ajouter que la conséquence très directe est la pénalisation de cette entreprise qui absorbe une partie significative de la pénurie d'énergie et évite ainsi au secteur public de trop sévères délestages. La prévision de production 2009 d'Alucam a dû être revue à la baisse, passant à 63% de taux de fonctionnement dès janvier 2009, ce qui induit un déséquilibre financier dans l'exploitation de l'usine et des conséquences sociales négatives pour les employés, les sous-traitants et les communautés environnantes.

Compte tenu de la demande croissante du secteur public et de la saturation des centrales thermiques existantes, les restrictions d'énergie en saison sèche dans les années à venir risquent, selon Alucam, de persister et les délestages que vit l'entreprise vont continuer. C'est pourquoi il est impératif que la décision de lancement de la construction de la centrale de Kribi, dont le délai de mise en service est de deux ans, soit prise maintenant pour pallier le plus rapidement possible les délestages actuels.

Alucam contribue déjà largement au développement socio-économique de sa communauté d'accueil, la Sanaga - Maritime et du Cameroun. Avec un chiffre d'affaires de 149 milliards de F CFA, il emploie plus de 700 personnes et constitue à elle seule 7% de la production industrielle au Cameroun, 5% des recettes d'exportation du Cameroun, 3% du PIB national et contribue à hauteur de 53 milliards de F CFA de manière directe et indirecte au budget de l'Etat. La construction attendue du barrage de retenue d'eau de Lom-Pangar devrait ouvrir la voie au projet de construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal, d'une capacité de 330 MW. Par conséquent, la route serait tracée pour l'extension de l'usine d'Edéa. Lom-Pangar est donc un élément essentiel pour le système de régulation de la Sanaga.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon