II. UNE CRISE AUX
CONSÉQUENCES DÉVASTATRICES ET ÉTENDUES
Le projet de budget actuellement défendu par le
gouvernement devant les députés de la nation, fait la part belle
en ce qui concerne la proportion destinée à l'investissement, aux
projets énergétiques. L'on a noté au cours de
l'année 2010 qui s'achève un net ralentissement de
l'activité économique, ayant pour conséquence la baisse
des recettes fiscales et douanières. Pour le groupement inter patronal
du Cameroun (GICAM), cette situation est imputable à la crise
énergétique qui affecte durablement la production des entreprises
camerounaises. Le recul des prévisions annoncés et les
indicateurs économiques témoignent des conséquences de
cette crise sur le plan social, économique et même politique.
A. Les conséquences
sur le plan social
L'énergie est au centre de nos activités et de
notre vie. Au stade actuel de l'évolution, l'on ne peut plus s'en
passé de cette ressource. L'énergie est la principale ressource
dans le transport des biens et des personnes et dans la production de ces
biens. Le développement technologique est aujourd'hui tributaire de
l'énergie. Si l'on ne prend que le cas de l'électricité
pour l'éclairage et les échanges à travers la
communication qu'elle favorise. Son absence est une cause du retard du
développement social qui impacte l'indice de développement humain
dans les pays africains en particulier et les pays pauvres en
général.
1- Développement
social retardé
La crise énergétique que traverse notre pays a
contribué fortement au recul du progrès social. Cette affirmation
se justifie à deux niveaux au moins :
Le phénomène d'exode urbain jadis exceptionnel a
pris des proportions inquiétantes depuis quelques années. Les
chiffres du dernier recensement général de la population ont
montré que les villes de Douala et de Yaoundé sont les plus
peuplées. La population de ces deux villes s'accroît de jours en
jours des jeunes qui y vont chercher ce qu'ils ne trouvent pas dans les
villages et les campagnes. La raison principale est l'absence de
l'énergie électrique qui éloigne des campagnes les
entreprises. Ils y vont également à la recherche des
commodités que procurent les technologies de l'information et de la
communication tributaire également de l'électricité.
En ville, la situation n'est pas guère reluisante. Le
délestage, les pénuries de gaz domestique et du carburant
contribuent au mal être social. Qui ne se souvient pas des trois enfants
calcinés dans leur maison dans la ville de Limbé à cause
d'une bougie qui a pris feu ? Des cas pareils, on en a vécu et
continue d'en vivre à cause du délestage. Le raz de bol de la
population privée d'électricité pendant plus d'une semaine
avait conduit à une émeute dans la ville d'ABONG BANG, causant la
mort d'une personne et de nombreux dégâts matériels.
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