II.2.2. Démographie et réduction de la
pauvreté
La théorie économique est
décrite, au moyen de la statistique comparative ou des modèles
dynamiques, la relation entre la démographie et la réduction de
la pauvreté. Dans la statistique comparative, il s'agit de comparer deux
équilibres « statiques » sans se préoccuper
de la façon dont le marché passe d'un équilibre à
l'autre. (H.R. VARIAN 2006, p 15). Ici donc on montre comment, pour des niveaux
démographiques inférieurs à une population optimale
donnée, un accroissement de la population conduit à
l'élévation du revenu individuel mais que, au-delà du
niveau optimal, il réduit le revenu moyen.
D'après Pierre ROUX, « toute
société rurale tend, par exemple, sur le plan
démographique, à se conformer à un modèle bien
déterminé :
- un taux brut des naissances très élevé,
de 35 à 50 %o;
- un taux de mortalité de 30 à 40 %o;
- un taux d'accroissement de la population de 0,5 à 1%
par an ». (P. ROUX 1987, L'agriculture dans le
développement économique, p 11)
Les découvertes des nouvelles ressources,
l'accumulation du capital ou l'évolution technique peuvent
améliorer la situation et écarter le risque de connaître le
piège malthusien propre aux sociétés
préindustrielles.
Dans un modèle dynamique correcteur, formalisé
en 1958, des effets de la population de l'Inde sur le bien-être
matériel, le démographe Ensley COALE, de l'Université
Princeton, et l'économiste Edgar HOOVER, de l'Université Duke
conclurent qu'une réduction du taux de natalité dans ce pays
contribuerait à augmenter les revenus individuels de deux
manières importantes. D'abord, le ralentissement de la croissance
démographique réduirait le rapport de dépendance en
fonction de l'âge, lequel diminuerait la consommation et
élèverait l'épargne, quel que soit le montant donné
des revenus. (M. GILLIS et alii. Op. Cit. Pp 267 - 268)
II.2.3. Le financement
extérieur et la réduction de la pauvreté
Par rapport au financement extérieur
des Pays En Développement (souvent à balances de paiements
déficitaires) en général, le financement extérieur
de l'Afrique se distingue très nettement par l'importance primordiale
des apports officiels (apports publics bilatéraux et
multilatéraux) alloués à des conditions très
favorables (une partie sous forme de dons et une autre de prêts
accordés à des conditions très douces), et par la
faiblesse des apports privés, notamment l'Investissement Direct
Etranger. Réciproquement, cela signifie aussi que, dans les pays
africains, c'est l'Etat (y compris, dans ce cas, les entreprises publiques) par
qui transite la quasi-totalité des financements extérieurs. Cette
situation, nous renvoie au fait que l'Afrique a un faible accès au
marché des capitaux suite à sa perte de crédibilité
liée à la crise de la dette. En effet, selon le critère de
SIMONSEN, « la dette ne peut rester supportable que tant que le taux
d'intérêt est inférieur au taux de croissance des
exportations ». (JACQUEMOT et M. RAFFINOT 1993, pp 219-240 P).
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