II.2.
CONTROVERSES ET CONSENSUS : « LA PAUVRETE » DANS LA
THEORIE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT
Ce débat porte essentiellement sur les causes de la
pauvreté et sur les possibles voies de sortie qu'ont les populations
concernées par la misère. Il touche alors des notions importantes
comme celles sur les inégalités, la démographie, les IDE,
etc. Certains économistes procèdent par des études portant
sur des franges de populations données. (M. YUNUS et A. JOLIS, op.
Cit. p 81)
II.2.1. Croissance
économique, inégalités et réduction de la
pauvreté
Le premier élément sur ce point est
l'idée de Simon KUZNETS qui aboutit à sa célèbre
courbe en « U » renversé, fondant sa thèse
sur les quelques données fragmentaires dont on disposait à
l'époque pour évaluer les répartitions des revenus dans
une minorité des pays riches et pauvres, et sur les tendances à
long terme de la répartition dans un petit groupe de pays
européens.
Le schéma théorique de KUZNETS est donc
perceptible, dans certains cas, et ne l'est pas dans d'autres. Une
enquête récente a montré que ces inégalités
ont eu tendance à s'aggraver dans les PED pendant des périodes au
cours desquelles les changements étaient mesurables. (M. GILLIS et alii.
op. Cit. p 105)
Ainsi, le but n'est plus la croissance
économique pure et simple, mais la croissance équilibrée,
(FAO, 1983, p 2) et le développement socio-économique. La
croissance économique n'est pas un progrès si elle appauvrit
encore les plus démunis, pour reprendre un vieux dicton, « les
riches s'enrichissent et les pauvres font des enfants » (c'est
l'effet Matthieu). Les humains aspirent à l'amélioration de leur
santé et de leur formation.
Logiquement, la croissance économique est une
condition nécessaire, pas suffisante, de l'élévation du
niveau de vie de nombreux habitants des pays dotés d'un faible PNB
individuel. Elle est indispensable car, faute de croissance, les habitants ne
peuvent voir leur situation s'améliorer que par des transferts de
revenus et d'actifs provenant d'autrui.
Plusieurs auteurs avaient déjà avancé
que réduire les inégalités conduisait à
réduire la pauvreté. David RICARDO, dans son modèle
bisectoriel, plaidait pour une redistribution aux dépenses des
propriétaires terriens et au bénéfice des capitalistes.
Karl MARX plaidait en faveur des prolétaires. W. Arthur LEWIS, dans son
modèle du surplus de main-d'oeuvre aboutit à la conclusion
générale tirée par S. KUZNETS. (M. GILLIS et alii.
Idem. pp 88 et 114)
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