La
pauvreté disqualifiante, quant à elle, est caractéristique
des situations de crise économique dans les pays riches : elle frappe
des populations nombreuses, qui font pour la première fois
l'expérience de la relation d'assistance. L'Etat providence
s'étant substitué aux solidarités traditionnelles, et
l'intégration par le travail jouant un rôle
prépondérant conformément au modèle de la
société salariale, cette pauvreté s'inscrit le plus
souvent dans une dynamique cumulative de rupture des relations sociales et
familiales. Les pauvres sont considérés à travers l'image
de la chute ou de la déchéance. (Serge PAUGAN 2005, pp.
143-144)
II.1.4. Seuil de pauvreté
Le seuil de pauvreté est un niveau de revenus
au-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre. Ce
seuil prend des valeurs radicalement différentes selon les pays
considérés : « pays développés ou
pays en développement. Le seuil de pauvreté peut être
défini de manière absolue (en fonction d'un panier de
consommation minimale) ou relative (en pourcentage du revenu médian ou
moyen) ». (www.fr.wikipedia.org lu le 22 juillet 2010)
La notion de pauvreté monétaire étant
difficile à cerner avec précision, plusieurs conventions sont
utilisées pour déterminer le seuil de pauvreté. On
distingue en général un seuil de pauvreté absolue,
utilisé pour les pays en développement et plusieurs pays
développés, et un seuil de pauvreté relative,
utilisé dans quelques pays développés.
Pour déterminer le seuil de pauvreté on cherche
généralement à établir combien coûtent au
total toutes les ressources essentielles qu'en moyenne un adulte consomme en un
an. Cette approche se fonde sur l'évaluation qui est faite de la
dépense minimale pour assurer un niveau de vie tolérable.... Le
nombre de personnes sous ce seuil dans un pays est délicat à
estimer : d'une part, les pays concernés n'ont pas les moyens de tenir
des statistiques nationales détaillées, d'autre part à ce
niveau de revenu il faut tenir compte des activités non marchandes,
comme l'autoconsommation ou l'accès possible à des services
publics. Cette méthode s'applique essentiellement dans le cadre des
comparaisons internationales entre pays.
II.1.5. Les Indicateurs de la
pauvreté
Un indicateur de pauvreté diffère de la mesure
de pauvreté ou de l'indice de pauvreté. L'indicateur de
pauvreté identifie les pauvres en étudiant les variables
mesurables qui permettent de palper approximativement la réalité
de cette pauvreté. Les mesures et les indices de pauvreté quant
à eux vont plus loin que les indicateurs de pauvreté. Ils donnent
un sens précis au niveau critique appelé seuil de
pauvreté. Ces deux concepts sont plus fréquemment utilisés
lorsque l'indicateur est une variable numérique.
L'étude sur les indicateurs de pauvreté
s'intéresse au domaine, au niveau, à la fréquence, au
groupe d'âge et au sexe. Une classification par domaine est
étroitement liée aux dimensions de la pauvreté. Il en
existe 20 à savoir :
La nutrition et la sécurité alimentaire ;
la santé et l'hygiène ; le revenu ; le contrôle
des naissances actifs; l'éducation et l'information ;
l'habitat ; la propriété terrienne et l'agriculture ;
la sécurité civile ; la dignité personnelle ;
les services et dépenses publiques ; les crédits ;
l'implication sociale ; la vulnérabilité aux crises ;
les travaux ménagers ; les infrastructures
économiques ; le travail ; les droits et
libertés ; les perceptions de la pauvreté ; et
l'habillement.
Les différents niveaux sont l'individu, le
ménage, la communauté, la région, le pays.
Il existe deux indicateurs de pauvreté humaine selon
qu'il s'agit d'un pays en développement ou d'un pays
développé :
1. Pour les pays en
développement ; il est constitué de 3
indicateurs :
Ø Indicateur de longévité :
pourcentage de décès avant 40ans ;
Ø Indicateur d'instruction : pourcentage
d'analphabètes adultes,
Ø Indicateur des conditions de vie :
lui-même composé des sous indicateurs: accès à l'eau
potable, accès aux services de santé des enfants de moins de cinq
ans, suffisance pondérale
2. Pour les pays développés, il
est constitué de 4 indicateurs :
Ø indicateur de longévité :
pourcentage de décès avant 60 ans ;
Ø indicateur d'instruction: taux d'illettrisme des
adultes ;
Ø indicateur de conditions de vie : pourcentage de
personnes vivant en dessous de la demi médiane de revenu disponible de
ménage ;
Ø indicateur d'exclusion : le taux des
chômeurs depuis plus de 12 mois.
(L'IPH est exprimé en pourcentage, plus il est
élevé, plus le pays est pauvre).
Le Nord - Kivu présente aussi ses indicateurs repris
dans le plan d'actions prioritaires 2010, de la manière suivante :
l'absence de la paix et la sécurité, la perte d'emplois, des
cheptels et des plantations, l'accès difficile aux services sociaux de
base, le logement insalubre, l'insuffisance ou la vétusté des
infrastructures scolaires et de santé, l'injustice et l'absence de
liberté ainsi que le mauvais état des infrastructures de
transport.
Ces derniers sont probablement prélevés selon la
classification ci-après :
Ø PNB /Habitant : 74$ US en 2001
Ø Espérance de vie à la
naissance2007 :45,8 ans
Ø Taux d'alphabétisation : 52,2%
Ø Taux de couverture en eau potable : 44,5%
Ø IDH1989 :0,5(population IDH moyen), IDH
1999 :0,441(population faible IDH)
Ø 80% de l'activité relève de
l'informel
Ø Au Nord - Kivu, 4 enfants sur 9 meurent de la
malnutrition chronique modérée et sévère
Ø 62% fréquentent un guérisseur
traditionnel
Ø 52% ont un centre de santé à moins de
5km de la communauté
Ø Le taux de desserte en accès à
l'électricité est de 0,49%
Ø 16% de la population accèdent à l'eau
potable selon les données SOPPROC (perception de la pauvreté
subjective au Congo) alors que MICS (Multiple indicator Cluster Survey) (2001)
estimait ce taux à 32%.
|