SECTION III. ANALYSE DES DOMAINES D'INTERVENTION, LES
ACTIVITES EXECUTEES ET LES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES ONG AU COURS DE
L'EXECUTION DE SES ACTIVITES.
La participation au processus de mise en place des projets de
développement est un ensemble d'opération dont la finalité
est l'amélioration du bien être de la population dans un cadre
local. Les étapes de ce processus sont : la prise de
décision, l'élaboration des projets, la mobilisation des
ressources, la mise en oeuvre et le suivi évaluation.
Selon les résultats des entretiens individuels, on
comprend que tout au long de ce processus que les responsables des ONG, les
communautés locales bénéficiaires et les structures
déconcentrées de l'Etat participent à la prise de
décision qui est le tout premier élément de toute action
de développement.
Parmi les personnes interrogées quelques
déclarent que « chacun participe selon sa position par
rapport à l'exécution et à la prise de
décision ». Les enquêtés dans leur
majorité affirment que les programmes exécutés par ces ONG
sont préserves et entretenues par les bénéficiaires toutes
les fois qu'ils sont suivis et entretenus et quand ils connaissent les tenants
et les aboutissant d'une action ».
Par exemple un enquêté dit « la
distribution des bourses d'AGSP, de l'APROFIG composées des cahiers,
tenues scolaires, lampes et autres allègent les charges de nous les
parents d'élèves dans la scolarisation de nos
enfants ».Un autre soutien :
« La construction d'école communautaire,
le recrutement des enseignants communautaires ; le soutien au recrutement,
à l'encadrement des élèves et la mise en place des
comités villageois de gestion des affaires de la communauté
initiée et développée par BATE SABATE a été
très salutaire et a permis d'améliorer les niveaux de vie des
communautés à la base.»
Les ONG sur lesquelles à porter notre étude ont
exécute de nombreuses activités pour le plein
épanouissement des populations de leur zone d'intervention.
Essentiellement elles ont formé des nombreux leaders pour devenir des
modèles capables de se prendre en charge et d'aider leurs populations
à la base à s'en émanciper. Elles ont crée des
structures locales qui ont bénéficié leur appui
institutionnel, organisationnel, technique et financier. Les campagnes de
sensibilisation IEC/CCCD et IST/VIH/SIDA pour un changement de comportement
durable sont plus ou moins intégrées ainsi que les
activités de gestion et de protection de l'environnement et des
ressources naturelles.
Des enquêtés ont soutenus pour la scolarisation
de leurs enfants en général et des filles en particulier est
devenu effectif comme le soutien une enquêtée qui
affirme :
« Grâce aux conseils et au soutien de
l'ONG APROFIG, j'ai pu scolariser ma fille. L'ONG a en outre mené des
sensibilisations contre les violences et les pratiques faites aux filles et
à travers elles, j'ai compris que l'on commettait du tord à nos
filles en leur faisant excisés, alors que cette pratique est
néfaste à sa santé. »
Les entretiens faits aux près des services
décentralisés et structures locales par les agents de l'ONG
indiquent que le potentiel féminin est bien valorisé. A propos
l'un d'entre eux note `'C'est grâce à APROFIG, que j'ai pu
comprendre que certaines pratiques sont néfastes à la vie future
de la femme, de me prendre en charge et être une véritable paire
éducatrice au près de mes autres copines''. L'ONG a
réussi à mettre en place une revue dans laquelle les filles
parlent de leur avenir de demain aux autres filles d'ailleurs.
« Aicha'' m'a permise de connaître
d'autres filles dans autres localités de mon pays, à savoir
comment elles travaillent pour réussir à l'école''...
elle poursuit, la revue Aicha m'a permise de comprendre que les femmes ne
sont pas faites seulement pour faire des enfants, elle peut faire autre chose
tout en entretenant son foyer et participer au développement de sa
famille et sa localité. En initiant les filles et responsables de l'ONG
à l'informatique et à la navigation Internet, l'ONG
pérennise l'outil informatique. »
Les expériences en matière de
développement montrent que la réussite de toute initiative
communautaire est fonction de la façon dont les décisions ont
été prises ou de la façon dont les actions ont
été initiées. Ce constat avait été
évoqué par SOUMARE (2001), qui dit que « Pour
prendre part, pour participer, il est essentiel d'avoir conscience de
l'objectif visé, de l'importance de cet objectif et du rôle qui
lui est assigné. »
Ce qui voudra dire que l'implication de tous les acteurs dans
une prise de décision permet d'obtenir une vision de l'ensemble de la
problématique de développement. Ceci permet de conclure que les
conditions d'une prise de décision sont en général
respectées à l'APROFIG, comme cela apparaît dans les
déclarations relatives à la prise de décision par contre
cela faisait défaut dans l'autre cas d'étude.
Le partenariat avec d'autres institutions a également
permis l'exécution de nombreux projets avec USAID, AFD, l'UE. A travers
cette activité, elles ont formé et appuyé les OCB dans le
cadre de la qualité de l'éducation, le développement
institutionnel, la mobilisation des ressources, la gestion financière,
la bonne gouvernance, l'élaboration des PAO et des PAI, la
citoyenneté à l'école et dans d'autres structures locales
comme les associations, la construction des infrastructures, la protection des
filles/ femmes et de l'environnement.
Un responsable d'une OCB explique « L'ONG a
doté ma structure en des outils tels : la gestion
financière, élaboration de documents de
plaidoyer... ». Un élu local renchérit en ces
termes `'grâce aux activités de l'ONG, nous pouvons
désormais élaborer un PAO, un PAI, faire un DPC et de
procéder à la recherche de fonds''.
Cependant lors de nos différents entretiens, il est
apparu que des contraintes demeurent en ce qui concerne le manque de ressources
propres au niveau de l'ONG, c'est toujours le bailleur de fonds qui
détient le monopole en finance, logistique pour la continuation des
activités c'est pour quoi un enquêté dira
« ce monopole fait que les acquis sont difficiles à
pérenniser.
LE MANQUE DE PROFESSIONNALISME CHEZ LA PLUPART DES ONG
LOCALES
La naissance des ONG en Europe est liée à des
mouvements sociaux des années 60. Elles constituent une forme de
réponse à la demande des acteurs opérationnels de l'Union
Européenne et des bailleurs de fonds bi et multilatéraux. C'est
en fait la traduction de la démocratie aboutie, voir vieillissante. De
nos jours, elles jouent le rôle à mobiliser des ressources
locales, humaines, financières et techniques pour consolider le
développement dans des pays du sud. Par contre en Amérique, leur
naissance est fonction de la lutte pour l'abolition de l'esclavage, à la
fin du XVIIIème siècle.
En Afrique au sud du Sahara, cette émergence d'ONG
structurées n'a vu jour qu'à la fin des années 80 à
travers l'arrivée des ONG du nord. En Guinée, il fallu attendre
la période allant de 1990 à 1993 pour voir leur avènement.
Si celles du nord ont connu un long parcourt pour aboutir à certain
professionnalisme, les notre tarde encore à voir le bout du tunnel.
Ainsi un ancien responsable de BATE SABATI dira :
« Les objectifs ambigus des ONG, le rayon
d'intervention trop large, la mauvaise gouvernance et le manque de
professionnalisme, d'analyse et de réflexion font qu'elles obtiennent
peu de résultats. Et elles n'arrivent à peine de
pérenniser les quelques uns dans leurs zones d'intervention. Dès
fois même elles dérangent tout sur le terrain et peuvent parfois
aggraver la situation locale c'est le cas du projet coton (bien que ayant
désenclavé les milieux ruraux de la Haute Guinée en
général et la préfecture de Kankan en particulier mais
à créer une véritable dépendance par la destruction
des plantations, le désintéressement aux cultures
vivrières et en créant l'insécurité alimentaire)...
Il poursuit son analyse en citant le cas de l'arche de Zoé en 2007
où on a tenté d'enlever des enfants au nom de
l'humanitaire »
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