Le cadre spatial
privilégié
Finalement le cadre spatial privilégié dans les
deux corps de travaux diffère également dans une certaine mesure,
en tout cas dans leurs phases d'émergence respectives. Axée sur
le régime d'accumulation fordiste d'après-guerre, la TR a
logiquement situé son analyse dans le cadre national - américain
et français pour faire référence ici aux premiers textes
et ne s'est que plus tardivement intéressée aux autres
échelons : niveau international à une première
extrémité (Vidal, 1995), local et régional, de l'autre
(Benko, Lipietz, 1995 ; Gilly, Pecqueur, 1995).
L'approche du DD s'est, elle, d'emblée située
à l'échelon mondial, à la fois fidèle à la
vision du courant de l'écologie globale et attentive à
l'influence de problèmes transfrontières, notamment les
pollutions dites globales (réchauffement climatique, diminution de
l'ozone stratosphérique, etc.). Cependant, en s'appuyant sur d'autres
sources d'inspiration, en particulier l'écodéveloppement, elle a
suscité aussi de nombreuses contributions aux niveaux local et
régional (Vivien, Zuindeau, 2001).
Depuis plusieurs années, la TR est confrontée
à l'enjeu du renouvellement des formes variables de régulation
dans un contexte de mondialisation. À cet égard, il est
indubitable que quantité de questions pointées par les travaux
sur le DD (pollutions transfrontières, développement
économique au Sud, inégalités internationales, entre
autres) sont de nature à influer sur cette redéfinition. Les
éléments d'analyse offerts par les différentes approches
du DD pourraient ainsi enrichir les réflexions régulationnistes
en la matière (Callon et al. 2001).
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