Capitalisme et développement durable : une lecture
régulationniste
La partie qui précède indique un certain nombre
de raisons qui conduisent à rapprocher une approche analytique en termes
régulationnistes et une problématique en termes de DD. Nous
poursuivons ici en proposant une illustration particulière d'un tel
exercice, mais une illustration de taille : compte tenu de l'analyse
particulière qu'effectue la TR du capitalisme, nous nous demandons dans
quelle mesure ce système économique et social particulier est de
nature à être compatible avec la logique sous-jacente au DD.
Nous progressons en deux temps. Étant donné
l'importance conférée par la TR aux catégories fordiste et
postfordiste, nous envisageons la possible compatibilité entre ces
formes particulières du capitalisme et le DD. Puis, gagnant en
généralité, on interrogera les caractéristiques les
plus fondamentales, propres au capitalisme, indépendamment des formes
prises, tant du point de vue du régime d'accumulation que du point de
vue du mode de régulation.
L'enjeu est essentiel : si certaines formes du
capitalisme, notamment s'inscrivant dans ce qu'il est convenu d'appeler le
post-fordisme, paraissent s'inscrire dans une logique, sinon conforme, en tout
cas non antagonique avec le DD, alors le rôle des pouvoirs publics, et
plus généralement de l'ensemble des acteurs, serait d'appuyer ce
type d'évolution en cours. Si, à l'inverse, c'est le coeur du
système capitaliste qui entretient des contradictions avec la logique de
durabilité, alors la recherche d'un développement plus durable
imposerait de s'affranchir du capitalisme Pigou (1920).
2.4. Théorie de
l'économie du développement participatif
En effet, dans les théories de l'économie de
développement, les ONG sont l'évolution des politiques d'aide au
développement, à travers l'histoire de la coopération
internationale entre le Nord et le Sud et la reformulation des théories
des besoins fondamentaux par les organisations multilatérales. Les ONG
se référent au développement comme modèle
connoté dans l'histoire de l'aide au développement à des
modèles de pensés basés aussi sur les théories de
changement social en sociologie.
Dans son ouvrage, intitulé `'Introduction à la
critique de la sociologie du développement'', G Bagoit, présente
une vision ethnocentriste, normative et linéaire du
développement, à travers cinq modèles qui peuvent
constituer le fondement théorique des ONG. C'est après la
deuxième guerre mondiale que toutes les théories de la
modernisation, de la révolution, de la compétition, celle de
conflit et de l'identité ont émergés (Guy Bagoit,
1990).
Selon le modèle de compétition fondé sur
le contrat social entre des acteurs libres et rationnels ; les ONG font
parti des acteurs privilégiés de ce modèle du
développement `'les élites innovatrices privées'', mais
dans le modèle du conflit ou `'des mouvements sociaux'' que les ONG vont
devenir des acteurs à part entier comme mouvement de base abrite tous
les composants de la société est porteur de projet de changement
social.
Cependant, Bagoit, finira par le modèle de
`'l'identitaire'' qui va se poser à d'autres modèles basés
sur des acteurs sociaux pour prendre le changement de la société.
Ce modèle avancera le peuple comme acteur de son propre destin et le
centre de tout changement social. Les ONG veulent alors
« inconsciemment ou ouvertement » à une
évolution sur le modèle occidental (Bagoit G., 1990).
Latouche S, (1987) et Verhelste T (1987), font partie des
auteurs qui ont proposé une lecture sur la grille d'analyse
tiers-mondiste et populaire, les `'expériences volontaristes'', le
sous-développement est une `'déculturation'' de
périphérique, les organisations humanitaires ne trouvent pas son
origine dans l'économie. Le sous-développement apparaît
alors, jusque dans ses signes les plus économiques, comme une forme et
une conséquence d'un processus de déculturation.
Un autre auteur va les rejoindre à travers la
même analyse et dans le cadre d'un procès de certaines
idées reçues sur le développement, et l'aide
multilatérale et bilatérale. B.Richard, (1992), dégage une
réflexion qui s'avère choquante pour les pros
développement, des jugements qui attaquant les ONG et même le
principe de leur fondement `'le développement'', dans son ouvrage (Anti-
développement).
Richard, s'interroge sur le fonctionnement et l'intervention
des ONG de développement `'les ONG constituent une panoplie confuse de
tous les pseudos approches développementales imaginables... des boites
à gogo, qui crève les yeux au Tiers-monde''. Les ONG selon
l'auteur, fonctionnent à travers des préjugés liés
au développement et à la supériorité de la
civilisation technicienne occidentale qui se veut tutelle des peuples
`'attardés'' (B.Richard, 1992).
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