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Etude d'impact des ONG sur les conditions socioéconomiques des populations de M'Baà¯ki: cas de Caritas. ( République centrafricaine)

( Télécharger le fichier original )
par Eugène Davy NGOKOBONDO DOBOZENDI
Université de Bangui ( République Centrafricaine) - Maà®trise de géographie 2010
  

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II-Le PLAN ECONOMIQUE

Le secteur économique implique les actions d'appui à l'insertion économique des familles en difficulté.

A Mbaïki, les ménages sont pour la plupart défavorisés, ils sont confrontés à des problèmes de chômage et de la famine. Alors, la CARITAS sent que cela est aussi un facteur déterminant de vulnérabilité et de frein à l'épanouissement d'une famille. Elle a entrepris un appui socioéconomique auprès d'elles dans le but d'améliorer la situation sociale des individus. A cette fin, il y a eu des aides financières et matérielles que la CARITAS/SDPH offre à la population.

1-L'Octroi de Micro Crédit

Le tableau suivant nous donne un éclaircissement sur le procédure adoptée par la CARITAS/SDPH pour la réinsertion socioéconomique des familles démunies avec une subvention accordée aux Activités Génératrices de Revenu (AGR).

Tableau n°7: Répartition spatiale des familles selon le coût de la subvention

Subdivision

En AGR en

Millier de FCA

Sites

Total

Pissa

M'baïki

V.A

V.R

V.A

V.R

V.A

V.R

10000-15000

11

38%

10

56%

21

44%

15000-25000

10

34%

5

28%

15

33%

25000-3000

7

24%

2

11%

9

19%

30000 et plus

1

3%

1

6%

2

4%

Total

29

100%

18

100%

47

100%

V.A: Valeur absolue

V.R: Valeur relative

Source : enquête de terrain, 2010

Au regard de ce tableau, il est à constater que 44% des individus ont bénéficié d'une subvention dont le coût varie entre dix mille (10.000) à quinze mille (15.000) CFA. A Pissa, cette catégorie de famille représente 38%, alors qu'à M'baïki il est de 56%. La proportion de 33% des personnes ont bénéficié d'une subvention allant de quinze mille (15.000) à vingt cinq mille (25.000) francs CFA, ce qui donne une proportion de 24% a Pissa et 28% à Mbaïki.

Parmi les 19% des individus ayant bénéficié d'une subvention variant de vingt cinq mille (25.000) franc CFA à trente mille (30.000) francs CFA, on retrouve 24% à Pissa et 11% à M'baïki.

A titre de rappel, l'octroi de ces fonds dépend du niveau de vie ou de revenu du bénéficiaire. A cet effet, si l'effort du bénéficiaire est si faible, la CARITAS ne peut subventionner une AGR aussi grande qu'il ne serait en mesure de bien géré. Si bon nombre de ces personnes n'ont bénéficié que d'une subvention de niveau plancher (minimum), cela détermine effectivement leur niveau de revenu et leur situation socioprofessionnelle. Rappelons que nombreuses d'entre elles ne vivent que de culture. Une culture limitée à l'autosuffisance alimentaire sans garantie économique.

L'octroi de crédit a eu un impact positif sur le niveau de consommation journalière de repas.

En effet, la consommation du repas est un facteur déterminant de mode de vie d'un individu ou d'une famille. Ainsi, le tableau n°8 ci-dessous donne un éclaircissement sur cette idée.

Tableau n°8: Récapitulatif des ménages selon la consommation du repas/jours

Consommation du repas/jour

Effectifs

Pourcentage

Une fois (1)

147

77,38%

Deux fois (2)

30

15,78%

Trois fois (3)

13

6,84%

Total

190

100%

Source: enquête de terrain, 2010

Le tableau ci-dessus présente l'effectif des enquêtés selon la consommation du repas par jours. Sur les 190 enquêtées, 147 sujets soit 77,36% affirment qu'aujourd'hui, grâce aux subventions de la CARITAS/SDPH au micro crédit, ils ont la chance de manger au moins une fois par jours. Cependant, 30 et 13 individus soit respectivement 15,78% et 6,84% affirment que la subvention de CARITAS/SDPH a permis aux uns de consommer deux fois le repas par jours et aux autres trois repas par jours.

2-L'Amélioration de revenus Agricoles

La CARITAS/SDPH a motivé des individus pour qu'ils se mettent en groupement dans les différentes localités de M'baïki. Ces groupements par la suite, ont fini par cultiver des hectares de manioc, de maïs, d'arachides etc. Les produits de ces groupements sont vendus à la banque de soudure alimentaire (BSA) mise en place par la CARITAS/SDPH dans les communes de M'baïki, de Pissa et de Mbata.

Lors des enquêtes sur terrain, un de ces membres de groupement à Pissa affirme

qu'après la vente des produits de leur champ de groupement, chacun gagne plus d'argent et cela leur permet de répondre aux besoins vitaux de leur foyer. Cependant, le rendement d'un champ individuel n'est pas fructueux pour ces genres de travaux.

Ce qui est remarquable à M'baïki, le groupement des femmes pygmées aidé par la CARITAS/SDPH produit du riz, du manioc, du maïs et des arachides. Cette production est vendue au centre/SDPH uniquement. Au marché et le long des routes. Les pygmées commencent à exposer divers produits agricoles aux voyageurs. Ils ne gèrent pas encore une politique au marché local. Toute fois des possibilités existent. Avec le concours de la CARITAS afin de disposer une boutique au marché central pour évacuer leurs produits agricoles.

Les bénéficiaires des actions de la CARITAS/SDPH nous ont exprimé leurs opinions concernant l'amélioration de leur condition de vie.

Une grand-mère, ménagère à M 'baïki a témoigné sa reconnaissance: « même si l'amélioration de mes conditions de vie n'a pas été effective comme je l'ai rêvée, je reconnais du moins que la prise en charge de mes petits fils et filles m'a été allégée lorsque la CARITAS/SDPH m'avait acheté une portion de champ de manioc. Je fabrique de l'alcool de traite et du chicouangue; alors ma situation sociale et économique a été améliorée (...)  elle est moins pénible qu'avant... ».

La CARITAS/SDPH a entrepris auprès des populations une véritable action humanitaire dans le but d'améliorer les conditions socioéconomiques des ménages vivant dans la Sous-préfecture de M'baïki.

Mais certaines familles ont mal choisi leur AGR et ont finalement connu un échec. Or la CARITAS/SDPH ne finance que l'AGR dont le bénéficiaire lui-même se sent capable d'exercer. Certaines ont demandé la subvention d'une culture aussi vaste qu'elles ne sont en mesure de travailler. Mais d'une manière générale ces ménages sont ravis de cette assistance et affirment que le niveau de leur vie s'est amélioré à partir du moment où la CARITAS/SDPH s'était mise à leur service.

Après avoir analysé les impacts des activités de la CARITAS/SDPH sur les conditions de vie des populations, il convient alors de déterminer les contraintes d'ordre naturel, conjoncturel etc... qui bloquent la CARITAS d'atteindre l'objectif poursuivi par le projet. C'est ce qui fera l'objet du chapitre suivant.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld