II-Le PLAN ECONOMIQUE
Le secteur économique implique les actions d'appui
à l'insertion économique des familles en difficulté.
A Mbaïki, les ménages sont pour la plupart
défavorisés, ils sont confrontés à des
problèmes de chômage et de la famine. Alors, la CARITAS sent que
cela est aussi un facteur déterminant de vulnérabilité et
de frein à l'épanouissement d'une famille. Elle a entrepris un
appui socioéconomique auprès d'elles dans le but
d'améliorer la situation sociale des individus. A cette fin, il y a eu
des aides financières et matérielles que la CARITAS/SDPH offre
à la population.
1-L'Octroi de Micro Crédit
Le tableau suivant nous donne un éclaircissement sur le
procédure adoptée par la CARITAS/SDPH pour la réinsertion
socioéconomique des familles démunies avec une subvention
accordée aux Activités Génératrices de Revenu
(AGR).
Tableau n°7: Répartition spatiale
des familles selon le coût de la subvention
Subdivision
En AGR en
Millier de FCA
|
Sites
|
Total
|
Pissa
|
M'baïki
|
V.A
|
V.R
|
V.A
|
V.R
|
V.A
|
V.R
|
10000-15000
|
11
|
38%
|
10
|
56%
|
21
|
44%
|
15000-25000
|
10
|
34%
|
5
|
28%
|
15
|
33%
|
25000-3000
|
7
|
24%
|
2
|
11%
|
9
|
19%
|
30000 et plus
|
1
|
3%
|
1
|
6%
|
2
|
4%
|
Total
|
29
|
100%
|
18
|
100%
|
47
|
100%
|
V.A: Valeur absolue
V.R: Valeur relative
Source : enquête de terrain,
2010
Au regard de ce tableau, il est à constater que 44% des
individus ont bénéficié d'une subvention dont le
coût varie entre dix mille (10.000) à quinze mille (15.000) CFA. A
Pissa, cette catégorie de famille représente 38%, alors
qu'à M'baïki il est de 56%. La proportion de 33% des personnes ont
bénéficié d'une subvention allant de quinze mille (15.000)
à vingt cinq mille (25.000) francs CFA, ce qui donne une proportion de
24% a Pissa et 28% à Mbaïki.
Parmi les 19% des individus ayant
bénéficié d'une subvention variant de vingt cinq mille
(25.000) franc CFA à trente mille (30.000) francs CFA, on retrouve 24%
à Pissa et 11% à M'baïki.
A titre de rappel, l'octroi de ces fonds dépend du
niveau de vie ou de revenu du bénéficiaire. A cet effet, si
l'effort du bénéficiaire est si faible, la CARITAS ne peut
subventionner une AGR aussi grande qu'il ne serait en mesure de bien
géré. Si bon nombre de ces personnes n'ont
bénéficié que d'une subvention de niveau plancher
(minimum), cela détermine effectivement leur niveau de revenu et leur
situation socioprofessionnelle. Rappelons que nombreuses d'entre elles ne
vivent que de culture. Une culture limitée à l'autosuffisance
alimentaire sans garantie économique.
L'octroi de crédit a eu un impact positif sur le niveau
de consommation journalière de repas.
En effet, la consommation du repas est un facteur
déterminant de mode de vie d'un individu ou d'une famille. Ainsi, le
tableau n°8 ci-dessous donne un éclaircissement sur cette
idée.
Tableau n°8: Récapitulatif des
ménages selon la consommation du repas/jours
Consommation du repas/jour
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Une fois (1)
|
147
|
77,38%
|
Deux fois (2)
|
30
|
15,78%
|
Trois fois (3)
|
13
|
6,84%
|
Total
|
190
|
100%
|
Source: enquête de
terrain, 2010
Le tableau ci-dessus présente l'effectif des
enquêtés selon la consommation du repas par jours. Sur les 190
enquêtées, 147 sujets soit 77,36% affirment qu'aujourd'hui,
grâce aux subventions de la CARITAS/SDPH au micro crédit, ils ont
la chance de manger au moins une fois par jours. Cependant, 30 et 13 individus
soit respectivement 15,78% et 6,84% affirment que la subvention de CARITAS/SDPH
a permis aux uns de consommer deux fois le repas par jours et aux autres trois
repas par jours.
2-L'Amélioration de revenus
Agricoles
La CARITAS/SDPH a motivé des individus pour qu'ils se
mettent en groupement dans les différentes localités de
M'baïki. Ces groupements par la suite, ont fini par cultiver des hectares
de manioc, de maïs, d'arachides etc. Les produits de ces groupements sont
vendus à la banque de soudure alimentaire (BSA) mise en place par la
CARITAS/SDPH dans les communes de M'baïki, de Pissa et de Mbata.
Lors des enquêtes sur terrain, un de ces membres de
groupement à Pissa affirme
qu'après la vente des produits de leur champ de
groupement, chacun gagne plus d'argent et cela leur permet de répondre
aux besoins vitaux de leur foyer. Cependant, le rendement d'un champ individuel
n'est pas fructueux pour ces genres de travaux.
Ce qui est remarquable à M'baïki, le groupement
des femmes pygmées aidé par la CARITAS/SDPH produit du riz, du
manioc, du maïs et des arachides. Cette production est vendue au
centre/SDPH uniquement. Au marché et le long des routes. Les
pygmées commencent à exposer divers produits agricoles aux
voyageurs. Ils ne gèrent pas encore une politique au marché
local. Toute fois des possibilités existent. Avec le concours de la
CARITAS afin de disposer une boutique au marché central pour
évacuer leurs produits agricoles.
Les bénéficiaires des actions de la CARITAS/SDPH
nous ont exprimé leurs opinions concernant l'amélioration de leur
condition de vie.
Une grand-mère, ménagère à
M 'baïki a témoigné sa reconnaissance:
« même si l'amélioration de mes conditions de vie
n'a pas été effective comme je l'ai rêvée, je
reconnais du moins que la prise en charge de mes petits fils et filles m'a
été allégée lorsque la CARITAS/SDPH m'avait
acheté une portion de champ de manioc. Je fabrique de l'alcool de traite
et du chicouangue; alors ma situation sociale et économique a
été améliorée (...) elle est moins
pénible qu'avant... ».
La CARITAS/SDPH a entrepris auprès des populations une
véritable action humanitaire dans le but d'améliorer les
conditions socioéconomiques des ménages vivant dans la
Sous-préfecture de M'baïki.
Mais certaines familles ont mal choisi leur AGR et ont
finalement connu un échec. Or la CARITAS/SDPH ne finance que l'AGR dont
le bénéficiaire lui-même se sent capable d'exercer.
Certaines ont demandé la subvention d'une culture aussi vaste qu'elles
ne sont en mesure de travailler. Mais d'une manière
générale ces ménages sont ravis de cette assistance et
affirment que le niveau de leur vie s'est amélioré à
partir du moment où la CARITAS/SDPH s'était mise à leur
service.
Après avoir analysé les impacts des
activités de la CARITAS/SDPH sur les conditions de vie des populations,
il convient alors de déterminer les contraintes d'ordre naturel,
conjoncturel etc... qui bloquent la CARITAS d'atteindre l'objectif poursuivi
par le projet. C'est ce qui fera l'objet du chapitre suivant.
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