I- Le PLAN SOCIAL
-L'Éducation et la Formation
Une fois installée à M'baïki, la CARITAS
Diocésaine a procédé au recrutement de personnel; d'abord
au niveau du réseau local, ensuite au niveau des centres/SDPH et enfin
dans les centres paroissiaux. Par ailleurs, elle a organisé des sessions
de formation pour renforcer leurs capacités en la matière. Ce
recrutement de personnel contribue à une réduction du
chômage puisque, le personnel désormais sera
rémunéré chaque fin du mois et son pouvoir d'achat va
augmenter. Le salaire est un moyen déterminant d'un ménage, car
il lui permet de changer le mode de vie d'une famille.
La CARITAS/SDPH a procédé également au
recrutement des maîtres parents, comme personnel de l'éducation au
niveau local. A cet effet, elle a organisé des sessions de formation en
leur faveur. Ces derniers sont payés par la CARITAS Diocésaine.
Ce geste de la part de CARITAS a permis aux agents parents d'améliorer
leur condition de vie sociale.
Au cours de l'enquête sur terrain, un agent parent de
Fondamental I de l'école Botto (commune de M'baïki) affirme que
chaque fin du mois, la CARITAS/SDPH donne un salaire aux agents parents et cela
lui a permis d'acquérir moult bien dans son foyer à savoir un
poste récepteur un vélo, etc.
L'éducation est considérée comme un
levier du développement d'un pays. Elle permet de renforcer la
capacité et la faculté d'action c'est à dire l'aptitude
d'un individu à faire des choix tout au long de sa vie et s'y tenir. Les
activités de la CARITAS/SDPH pour la promotion de l'éducation
dans la Sous-préfecture ont rehaussé le taux de
fréquentation scolaire au Fondamental I. Ce taux est passé de 37%
en l'an 2000 à 41% en 2007, (CARITAS Diocésaine de M'baïki,
2007).
Cette croissance est due à la construction et la
réhabilitation des écoles dans les localités des communes
de M'baïki. Une longue sensibilisation de la CARITAS/SDPH auprès
des minorités pygmées a permis que ceux-ci ont envoyé
massivement leurs
enfants à l'école.
Par ailleurs, l'éducation a un impact en terme de
retombées sociales à travers les effets qu'elle exerce sur le
sujet. On avait vu précédemment que la CARITAS/SDPH à
beaucoup oeuvré pour l'intégration des minorités. Les
enfants pygmées (AKA) qui, autre fois ne fréquentaient pas les
écoles de la place, aujourd'hui, on les compte plus de sept cent (700)
inscrits au Fondamental I. Or au Fondamental I, les leçons de morale,
d'éducation civique et la notion d'hygiène ont
façonné les enfants pygmées AKA qui ont dû
bénéficier de nouvelles habitudes de vie. Aujourd'hui grâce
à la CARITAS/SDPH ceux-ci ont acquis l'habitude de faire les toilettes
matinales (laver la figure par exemple le matin), la notion de laver les mains
avant de manger, ou encore laver ses linges quand ils sont sales, etc.
En outre, l'une des actions de la CARITAS/SDPH est que,
pendant les rentrées des classes elle appui certaines écoles en
fournissant les cahiers, les bics, les crayons etc. Aux élèves
pour alléger cette lourde tâche que les parents aient l'habitude
de supporter. Le manque de fourniture scolaire constitue un obstacle aux
enfants d'aller à école.
Grâce aux activités de la CARITAS/SDPH sur
l'éducation et l'instruction, aujourd'hui les enfants pygmées AKA
ont le Certificat d' Etude Primaire Elémentaire et sont admis au
concours d'entrée au collège.
Lors des enquêtes sur terrain, le Censeur du
Lycée de M'baïki affirme que l'effectif des enfants AKA qui
fréquentent ce lycée est de dix (10). Entre autre, d'après
les renseignements au niveau du réseau local y compris les
différentes couches sociales, six (6) enfants pygmées AKA sont
admis au concours d'entrée au collège en dehors des dix (10)
cités ci haut. Ces six (6) se trouvent aujourd'hui à Bangui dans
les écoles privées à savoir: le Complexe
Pédagogique Béthanie et le Complexe Pédagogique de Saint
Kizito. Les enquêtes auprès de ces écoles privées
ont finalement confirmé la présence de deux (2) filles AKA qui
fréquentent la classe de 6ème au Complexe Pédagogique
Béthanie, et quatre (4) fréquentent le Complexe
Pédagogique Saint Kizito. La CARITAS/SDPH ne cesse de les appuyer au
frais d'écolage et les fournitures scolaire.
Dans ses actions, la CARITAS/SDPH n'a pas marginalisé
la population adulte. A cet effet, les centres d'alphabétisation et de
couture ont vu le jour dans les centres paroissiaux.
La création des centres d'alphabétisation donne
plus d'opportunité d'emploi aux adultes d'une part, leur offre la
capacité de faire une bonne lecture et compter en français
d'autre part.
Dans les centres de couture fréquentés par les
femmes villageoises et les pygmées AKA, la fin de la formation est
sanctionnées par la remise d'un certificat. Ensuite, la CARITAS/SDPH les
organise en groupement de couture. Dans chaque groupe, elle a mis à leur
disposition une machine à coudre.
L'enquête menée sur le terrain nous a conduit
dans l'un de ces groupes de couture qui se situe dans le champ d'action du
centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc; plus précisément au centre
paroissial de Pissa (commune de Pissa), l'activité principale de ce
groupement est de coudre les habits (homme femme et enfant) pour la vente.
Après la vente, l'argent est versé dans la caisse noire du
groupement. A la fin du mois, la situation de la caisse est
présentée devant les membres du groupement et l'argent est
utilisé comme le salaire de chaque membre du groupement de couture.
Parfois, chacun peut percevoir une somme de 30.000f CFA. Cela
donne l'opportunité à chaque personne de répondre aux
besoins vitaux de son foyer.
2-Le Domaine de la Santé
Le développement socioéconomique de tout pays
passe par la production des personnes en bonne santé. C'est dans cette
optique que la CARITAS/SDPH à travers ses activités,
procède au rapprochement des centres de santé vers les
populations et assure des services minima de santé à moindre
coût et de prendre en charge les populations les plus vulnérables.
A cet effet, les constructions des postes de santé, des pharmacies
villageoises et le ravitaillement régulier de l'hôpital
préfectoral et le dépôt pharmaceutique de Saint Augustin de
M'baïki permettent à la population d'avoir accès aux soins
de santé et des médicaments à moindre coût.
L'augmentation de la capacité du dépôt
pharmaceutique de M'Baïki a permis d'éviter la rupture de stock des
médicaments afin de permettre aux populations locales, l'accès
d'une manière permanente aux médicaments.
Entre autre, la CARITAS/SDPH a recruté les infirmiers
secouristes et les matrones dans chaque centre paroissial. Une session de
formation était organisée à leur profit. Ces derniers
constituent le personnel potentiel de santé dans les centres de
santé de la place.
Avant la mise en place de ce programme par la CARITAS
Diocésaine de M'baïki, la population minoritaire en l'occurrence
les pygmées (AKA) sans revenus, ne fréquentaient pas tellement
les structures sanitaires modernes.
Grâce à la politique promotionnelle mise en place
par la CARITAS/SDPH, la majorité des campements pygmées est
pourvue en postes de santé, ce qui leur ouvre la porte de la
médecine moderne.
Dans les campements dépourvus de structure sanitaire,
les marginalisés de la Sous-préfecture de M'baïki suivent
leur traitement dans les comités villageois de santé les plus
proches. Les postes de santé créés par la CARITAS/SDPH
reçoivent gratuitement les pygmées et les médicaments leur
sont donnés aussi gratuitement par la CARITAS/SDPH
Conformément au contrat signé entre le centre et
le projet.
Les différents centres et postes de santé de la
Lobaye en général et ceux de la Sous-préfecture de
M'baïki en particulier se ravitaillent régulièrement au
centre/SDPH de Saint Augustin de M'baïki. Les centres de santé dans
les campements jouent le rôle de la médecine de proximité
au profit des pygmées. Cette stratégie leur a permis de se
soigner surplace et d'éviter de faire de longs déplacements
depuis les campements jusqu'en ville comme par le passé.
Aujourd'hui, les populations rurales qui
bénéficient de ces structures sanitaires à M'baïki
sont satisfaites quand aux prix des médicaments et à l'accueil
à plus de 80%.
Pour la prévention de la pandémie du VIH/Sida,
beaucoup de personnes vivant avec le VIH/Sida se sont rapprochées des
centres de santé pour leur suivi et prennent l'Antirétroviro. Par
ailleurs, les services de prévention de maladies et soins de
santé primaire fournis par la CARITAS permettent une amélioration
de l'état de santé général des populations,
conduisant à pour un développement national.
3-La Promotion des Droits Civiques et Civils
(AKA)
Antérieurement à l'action menée par la
CARITAS/SDPH dans la Sous-préfecture de M'baïki, les pygmées
(AKA) subissaient une discrimination dans les rémunérations des
prestations. Ici c'est la politique de « deux poids deux
mesure » qui est la règle du jeu. En effet, pour
rémunérer un travail, les « Grands Noirs »
appliquent un barème pour les pygmées et un autre pour leurs
frères qui, généralement sont intéressant. Le
premier citoyen de la commune de Balé-loko à M'baïki,
affirme que jusqu'à une période récente, les Grands Noirs
travaillant les champs de leurs frères étaient payés moins
d'un dollar par jour alors que les pygmées ne recevaient pour des
travaux identiques la moitié (Bernard SIMITI, Conférence
Internationale sur le Bassin du Congo, Montpellier, 2010).
Il en était de même pour la vente au troc, dont
les termes définis par les Grands Noirs eux mêmes sont largement
défavorables aux pygmées.
Les pygmées sont fréquemment victimes de
violences physiques, morale ou de justices populaire car non
protégés par les lois susmentionnées. Des sévices
corporels sont souvent infligés par les Grands Noirs pour non
exécution d'un travail pour lequel un acompte aurait été
consenti. Ils peuvent également être violentés pour non
remboursement d'une dette banale au non livraison d'une commande de chenilles
ou de feuilles de Gnetum (feuille de Koko).
En effet, suite aux actions menées par la CARITAS/SDPH
à M'baïki dès son implantation, au total trois cent quatre
vingt seize (396) personnalités sous préfectorales, municipales
et villageoises, sur un total de deux cent (200) initialement prévus par
le projet ont été sensibilisées sur la nécessite de
délivrer des actes d'État Civil aux pygmées (AKA).
Cependant, deux cent soixante dix neuf (279) chefs de villages et quartiers
identifiés, six (6) chef pygmées ont été
intronisés par la CARITAS/SDPH dans les villages et campements
pygmées et reconnus par les autorités locales. Au terme des six
(6) années du projet, les projets suivants ont été
réalisés dans le domaines des droits de l'homme (AKA): cent dix
huit (118) leaders pygmées formés, des groupements pygmées
de défense des droits de l'Homme ont vu le jour et sont
opérationnels. Il s'agit des groupements: droit de l'Homme
« zo kwé zo » de Moboma,
« Déki-déki » de Bogongo-Gaza,
« Massiri-ngaï » de Mbata,
« Gbéssagnele-motema » de Safa-loko et
« Zo kwé zo » de Pissa.
Par ailleurs, sept cent cinquante (750) actes de naissances
ont été délivrés aux enfants pygmées dans
les différentes communes de M'baïki. 100% de nouveau nés ont
été inscrits dans les registres municipaux en 2007, (CARITAS
Diocésaine, 2008); Saisissant cette opportunité, les
pygmées ont été sensibilisés sur l'importance de la
conservation des papiers personnels.
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