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Mise en Ĺ“uvre des systèmes de vulgarisation:formation,visite et conseil à  l'exploitation agricole familiale au bénin : analyse comparée et perspectives d'intégration.

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par Youssef Yannick SARE
Université de Parakou ( Bénin ) - Ingénieur agroéconomiste 2008
  

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5.5.2. Adéquation entre aide technique ou organisationnelle reçue et besoins

Il ressort des paragraphes précédents que les besoins des producteurs en T&V sont mal identifiés et qu'en réalité très peu de leurs préoccupations réelles sont prises en compte. C'est sur la base de ce diagnostic biaisé par les intérêts des différents acteurs ayant participé à son élaboration que les besoins en formation sont définis. Cette formation se fait donc par quinzaine sur des thèmes techniques ne correspondant pas au besoin des producteurs dans la période. Ceci n'est pas la seule cause du taux d'absentéisme au cours des formations. Par exemple pendant la quinzaine où les producteurs attendent impatiemment l'engrais NPK pour la première fumure et que les distributeurs d'intrants mettaient à leur disposition les pesticides pour le deuxième traitement de leur cotonnier, le thème de formation était l'itinéraire technique du soja et du sorgho. Ce qui est paradoxal, c'est que les thèmes de formation sont les mêmes pour tous les encadreurs de la commune alors que les besoins de formation comme le savent les Techniciens Spécialisés (TS) et les encadreurs varient d'un village à un autre, d'une période de culture à l'autre et d'un producteur à l'autre. Déjà au niveau des encadreurs presque le tiers de leur effectif dans la commune est absent au cours des formations mensuelles pour des motifs comme c'est toujours les mêmes choses, les producteurs savent déjà faire tout cela. Et quand il s'agit de répondre ensuite à la question  `'quel est votre rôle alors ?'', on entend avec résignation

« On est beaucoup plus utile pour les GV que pour les producteurs ; sinon lorsqu'on va dans les champs des producteurs, ils sont toujours fiers de savoir qu'on est venu visiter leur champ et on s'en tire avec un poulet ou des ignames et ils sont conscients que nous sommes des agents de liaison entre la structure et eux où ils peuvent faire passer leurs plaintes. D'ailleurs, nous sommes plus sollicités pour résoudre les problèmes relatifs aux conflits agriculteurs - éleveurs ou pour savoir la disponibilité en intrants que pour la résolution de problèmes techniques comme les attaques des ravageurs par exemple. Voilà pourquoi nous donnons toujours les mêmes formations et conseils. »

Il ressort donc de ces propos que les encadreurs eux-mêmes sont conscients que l'aide technique qu'ils apportent aux producteurs est déjà connue par la plupart d'entre eux et qu'en réalité les besoins des producteurs sont tout autres. Ces formations reçues par les producteurs ne sont pas à leur demande ou si c'est le cas la cause de cette hypocrisie est mal connue de nous autres. L'aide organisationnelle n'est pas apportée par l'encadreur au groupe de contact mais aux responsables des différentes organisations de producteurs.

Pour les producteurs CEF le problème soulevé plus haut ne se pose pas dans la mesure où les besoins et problèmes réels des producteurs sont identifiés après un diagnostic partagé entre le producteur et le conseiller. Les autres thèmes de formation sont dégagés au cours des discussions de groupe en salle. Le choix des thèmes traités en salle se fait donc en fonction du calendrier de remplissage des différents cahiers qui ne suit pas forcément l'ordre des pages, et du déroulement de la campagne. Les séances incluent régulièrement

- des éléments de formation où sont apprises les notions nécessaires à l'expression et l'analyse des résultats économiques de l'exploitation (concepts, terminologies, méthodes de calcul) ;

- des éléments d'information sur les techniques pratiquées par les producteurs ou sur des innovations ;

- des discussions permettant d'établir un diagnostic sur des situations concrètes pouvant intéresser aussi bien les exploitations retenues en exemple que toutes les autres qui connaissent des problèmes similaires (intérêt de l'innovation, évaluation technico-économique de l'innovation) ;

- des discussions pratiques sur la mise en oeuvre des actions techniques (aspects logistiques).

Une conclusion partielle s'impose donc quant à l'adéquation des formations reçues avec les besoins effectifs. Dans le cas des producteurs en T&V, il n'y a pas adéquation, car les producteurs ne sont pas associés ; par contre, pour les producteurs (CEF), ce sont eux- mêmes qui identifient leurs besoins et donc les thèmes de formation, ce qui est très important en matière de renforcement des capacités.

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