C) FACTEURS DE RISQUE OBSTETRICAUX CONDUISANT AUX
FAIBLES POIDS DE NAISSANCE
C- i) Parité
La primiparité constitue dans notre série un
facteur obstétrique majeur de risque de FPN. La majorité des
mères soit 49,2% sont des primipares et la différence
observée est statistiquement significative (P=0,012). Plus la
parité augmente, plus le poids à la naissance augmente aussi
(R=0,066). Il en est de même des résultats obtenus par Camara et
al (46) et Kabore et al (47). Ceci n'est pas
étonnant dans la mesure où les mères ayant donné
naissance à des nouveau-nés de FPN sont encore très
jeunes. Cependant, l'étude menée par Ngassa et al n'avait
retrouvé aucune relation significative entre le poids de naissance et
la parité des mères inclue dans cette étude
(60). Macleod et al concluent après l'étude
menée à New York portant sur l'influence de la parité sur
le FPN que le poids de naissance augmente similairement lorsque la
parité va de 1 à 3 (75). Ceci est semblable aux
résultats obtenus par Nyaruhucha et al en Inde (76).
Contrairement aux résultats obtenus dans notre série, la
multiparité est mentionnée par certains auteurs comme facteur
prédictif du FPN (51, 68).
C- ii) Les consultations prénatales
La majorité des mères, soit 73,7% n'ont fait
aucune visite prénatale ou tout au moins 67,1% d'entre elles avaient
fait moins de 4 CPN (P<0,001).Nous constatons dans notre série que
plus le nombre de CPN augmente, plus le poids à la naissance augmente
(R= 0,374). L'OMS recommande au moins 4 CPN au cours d'une grossesse
(77). Cette carence de CPN est l'apanage des pays en
développement, où les conditions socio-économiques
défavorables ont une influence sur le suivi de la grossesse
(1). Des précédentes études menées
en Afrique ont confirmé l'influence du nombre de CPN sur le FPN.
D'après Nzingoula et al le nombre de consultations prénatales
généralement faible dans nos régions multiplie le risque
de FPN par deux ou trois à Brazzaville (66). Dans
l'étude de Ndiaye et al au Sénégal, l'accouchement d'un
nouveau-né de petit poids de naissance était significativement
plus fréquent chez les femmes qui avaient un nombre peu
élevé de CPN (78). Similairement,
l'enquête effectuée par Negi et al montre que les mères
ayant fait une seule CPN ont 6 fois plus de risque d'avoir un FPN que celles
qui ont faits 5CPN (79). Fourn et al en 1999 au Bénin
ont constaté que les gestantes qui ont eu des soins prénatals
adéquats (au moins trois visites prénatales réparties sur
les trois trimestres de grossesses) sont protégées contre les
accouchements de FPN (43). En effet le nombre de CPN
constitue un facteur prédictif du poids de naissance, car au cours de
ces consultations les facteurs de risque pouvant compromettre la vie du
nouveau-né peuvent être dépistés à temps et
pris en charge précocement.
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