B) FACTEURS DE RISQUE MATERNELS CONDUISANT AUX FAIBLES
POIDS DE NAISSANCE
B-i) Age de la mère
La majorité des mères ayant donné
naissance aux nouveau-nés de faible poids ont moins de 20 ans (61,3%) et
la différence observée est statistiquement significative (P <
0,001). Une relation a été établie entre l'âge de la
mère et le poids de naissance. Plus la mère est jeune, plus le
poids de naissance est petit (R = 0,144). Cette influence de l'âge de la
mère sur le poids de naissance avait déjà
été retrouvée par plusieurs auteurs (1, 8, 32, 60,
63). Les études menées par Odroko en 1998 en Côte
d'Ivoire, Camara et al en 1992 au Sénégal, Milabyo en 2006 en
République Démocratique du Congo avaient également
trouvé des taux élevés de FPN chez les mères de
moins de 20 ans (30, 32, 46). Leke et al au Cameroun, Amine
et al à Marrakech avaient trouvé des taux de FPN plus
élevés chez les mères ayant un âge plus bas par
rapport à celui de notre série soit 16 ans (33,
48). Contrairement aux données de la littérature,
Sharma et al en Inde en 2009 ont identifié les mères d'âge
supérieur à 30 ans comme étant à risque de donner
naissance à des bébés de FPN (68). Chez
Bhatnagar en Inde, la majorité des mères ayant donné
naissance à des petits poids soit 73,10% était âgée
de 20 à 30ans (69). Cette prédominance des FPN
chez les jeunes mères serait dû au fait qu'elles ne sont pas
psychologiquement préparées à la conception, de plus
manquent d'expériences et sont encore financièrement
dépendantes.
B- ii) Statut matrimonial
La majorité des mères ayant eu des enfants de
faible poids de naissance sont célibataires (41,4%), mais sans aucune
différence significative (P = 0,190). L'étude de Leke et al n'a
pas non plus retrouvé une corrélation significative entre le
statut marital et le FPN (33). Cependant l'étude
menée par Ngassa et al a montré que le poids de naissance variait
significativement en fonction du statut marital de la mère
(60). Certains auteurs pensent que les mères cohabitant
avec leur conjoint, qu'elles soient mariées civilement ou non, pourront
mieux subvenir à leurs besoins pendant la grossesse que les autres
catégories de mères. Camara et al (43), et Fourn
et al (46) ont retrouvé dans leur série un taux
élevé de FPN chez les mères célibataires. Il
ressort de l'étude de Siza que les mères célibataires ont
deux fois plus de risque de faire des nouveau-nés de FPN que les
mères, mariées (70). Lebreton en 2009 au terme
d'une étude réalisée en Guadeloupe dans deux centres
hospitaliers universitaires, conclut que les femmes seules sont plus à
risque d'avoir un enfant de FPN et ce risque est maximal lorsqu'elles vivent
sans conjoint mais en famille (71). En effet, le fait de ne
pas être marié a longtemps été
considéré comme un facteur de risque de prématurité
et de petit poids de naissance (72), cependant les
modifications de comportements, les moeurs et la généralisation
de la cohabitation des couples non mariés légalement ont
changé la signification de ce facteur.
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