IV.2.3) FACTEURS DE MORBIDITE ET DEVENIR DES NOUVEAU-NES DE
FAIBLE POIDS DE NAISSANCE
Le pronostic à court terme des FPN est dominé
par la mortalité et à long terme par le risque de survenue de
complications sur le développement de l'enfant ainsi que sur son
état de santé à l'âge adulte (23).
Les nourrissons ayant un FPN risquent de mourir pendant les premiers mois ou
premières années de leur existence. Ceux qui survivent risquent
d'avoir un système immunitaire déficient et plus tard, de
contracter plus facilement des maladies chroniques telles que le diabète
et les cardiopathies (2). Les enfants nés avec un
faible poids de naissance présentent un plus grand risque de
décès néonatal (53). La
mortalité des nouveau-nés de petits poids reste
élevée en Afrique surtout en période néonatale
précoce (4, 5, 6, 7).
Une étude réalisée en 1984, par Cukier et
al dans un service de pédiatrie en France, montre que sur 75
nouveau-nés de FPN admis en unité de soins intensifs, 34 ont
été suivis pour une durée de 4ans et seulement 44% des
enfants survivants étaient normaux, 35% avaient des séquelles
mineures, 15% des séquelles modérées et 6% des
séquelles majeures (54).
Jacques et al se sont penchés sur les données
épidémiologiques des 10 dernières années ayant
trait au petit poids de naissance et ont constaté que le FPN constitue
un facteur de risque de survenue d'une insulinorésistance et d'un
diabète de type 2, car il se crée un déficit en masse
grasse à la naissance qui sera compensé par la suite par un
excès relatif de tissu adipeux aboutissant à une
insulinorésistance (55).
Une étude rétrospective réalisée
par Salle en 2004 dans un hôpital de niveau 3 à Lyon a
montré un taux de mortalité lié au FPN de 8%. La
morbidité néonatale a été représentée
par la détresse respiratoire idiopathique ou maladie des membranes
hyalines (56).
L'étude faite par Bobossi et al en 1999 en RCA retrouve
une mortalité de 12,68% dont 52,94% de décès
étaient survenus en moins de 48h et 23,53% en période
néonatale précoce et tardive. Ils ont également
recensé la primiparité, la multiparité (parité >
4), l'intervalle intergénésique étroit comme facteurs de
risques parentaux de mortalité, le faible poids de naissance, le score
d'Apgar < 8 et l'examen neurologique anormal comme facteurs de risques
néonataux de mortalité. La principale cause de mortalité
en période néonatale précoce a été le
très faible poids de naissance associé à l'hypothermie et
en période néonatale sémi-précoce et tardive les
infections néonatales (57). Une étude plus
récente de Bobossi, réalisée à l'unité de
néonatalogie du complexe pédiatrique de Bangui, a montré
une mortalité hospitalière de FPN de 41,3% avec comme facteurs
de risque de mortalité le transfert extra-mural, le très faible
poids de naissance et le mauvais score d'Apgar. Les principales causes de
mortalité recensées étaient les infections respiratoires,
les détresses respiratoires et les souffrances cérébrales
(7).
Le petit poids de naissance est reconnu par Kabore et al en
2004 comme l'une des causes majeures de morbidité et de
mortalité, dans la petite enfance; les enfants avec FPN
présentent un risque de décès 2 fois plus
élevé que les enfants de poids normal. Une seule variable
(CPN< 3) demeure significativement associée au risque de
décès (58).
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