Chapitre
1 : Revue de littérature
1.1. Cadre
conceptuel
1.1.1.
Concept d'agriculture urbaine et péri-urbaine
D'après Moustier et Mbaye (1999), l'agriculture
péri-urbaine -- correspondant à l'agriculture urbaine selon la
terminologie anglo-saxonne -- est considérée comme l'agriculture
localisée dans la ville et à sa périphérie, dont
les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe
une alternative entre usages agricoles d'une part et non agricoles d'autre part
des ressources ; l'alternative débouche sur des concurrences, mais
également sur des complémentarités entre ces usages :
- foncier bâti et foncier agricole ;
- eau destinée aux besoins des villes et eau
d'irrigation ;
- travail non agricole et travail agricole ;
- déchets ménagers et industriels et intrants
agricoles ;
- coexistence en ville d'une multiplicité de
savoir-faire dus à des migrations, cohabitation d'activités
agricoles et urbaines génératrices d'externalités
négatives (vols, nuisances) et positives (espaces verts).
Selon Fleury et Donnadieu (1997), l'agriculture
péri-urbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se
trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la
nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture
peut soit n'avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des
rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient
urbaine et c'est ensemble qu'espaces cultivés et espaces bâtis
participent au processus d'urbanisation et forment le territoire de la
ville.
Les interactions entre la ville et l'agriculture, en termes de
flux de ressources et de produits, sont au coeur de l'identité de
l'agriculture urbaine. Ainsi pour Doucouré et Fleury (2004), cette
agriculture contribue à plusieurs titres à la gestion de la ville
:
- en participant à l'approvisionnement, surtout en
produits frais ;
- en créant des emplois et des revenus, qui contribuent
à l'équilibre social ;
- en améliorant l'environnement par une gestion
spécifique des déchets ;
- en occupant des terrains qui font office de coupures vertes
dans le tissu urbain et en participant ainsi à l'aménagement des
espaces verts et à l'amélioration de la qualité de l'air.
Cependant, elle est également source
d'externalité négative. Nous avons à ce titre les
pollutions agricoles liées aux apports d'engrais (concentration de
nitrates), aux pesticides et aux déchets et effluents d'élevage,
à la proximité des bas-fonds cultivés, parfois
considérée par les citadins comme source d'insalubrité et
de paludisme (pullulation des moustiques). (Moustier et Salam, 2004).
Outre sa dimension strictement agronomique, l'agriculture
urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant
un rôle d'intégration (migration des ruraux, chômage
endémique). Nous emploierons dans ce document le terme agriculture
urbaine pour désigner à la fois l'agriculture intra et
péri-urbaine.
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