3.4.
L'organisation du maraîchage au Sud Bénin
Nous parlons essentiellement des organisations de producteurs
et de leur relation avec les structures d'intervention.
3.4.1.
Organisations de producteurs
Contrairement aux maraîchers des zones intra-urbaines et
côtières, les maraîchers des zones de bas-fonds pour qui la
production de légumes reste généralement une
activité secondaire, sont rarement constitués en groupements.
Dans les centres urbains et périurbains et même ruraux de
maraîchage visités, il y a l'existence de petits groupements de
maraîchers. Dans ces groupements, il y a souvent huit (8) à vingt
(20) maraîchers qui travaillent sur un même site. Chacun a sa
parcelle et chacun achète son petit matériel de culture et le
lien qui les relie souvent, c'est l'entente, l'échange d'idées
des problèmes fonciers et la recherche du crédit si l'occasion le
permet pour l'approvisionnement de certains intrants et semences. Ils sont en
groupements, mais en service libre. Il arrive que ces groupements aient leur
bureau exécutif interne sans législation ou non, mais en groupes
d'amis faisant la même activité. La plupart de ces groupements ont
été créés sous l'incitation des CeRPA, afin de
faciliter aux maraîchers, l'accès au crédit agricole. Ils
sont rapidement montés et installés de toutes pièces afin
de bénéficier de divers avantages liés au démarrage
de projets d'agriculture urbaine. Mieux, elles disparaissent purement et
simplement dès que leurs objectifs sont atteints ou lorsque lesdits
projets arrivent à terme.
En dehors des groupements de maraîchers à la
base, il existe des structures faîtières, à l'image de
l'UCOMAC à Cotonou et l'UCMG à Grand Popo. L'Union Communale des
Maraîchers de Cotonou (UCOMAC) créée depuis Février
2006 regroupe 21 groupements de base et près de 700 maraîchers
répartis sur les 16 sites de la ville. L'Union Communale des
Maraîchers de Grand Popo (UCMG), regroupant les maraîchers de la
commune sert d'intermédiaire entre les maraîchers et les
structures d'intervention.
3.4.2.
Encadrement technique des producteurs
Diverses structures assurent l'encadrement des
maraîchers au Sud-Bénin. Au nombre de ces structures, figurent les
Centres Régionaux de Promotion Agricoles (CeRPA). Ce sont les
principales structures chargées d'assurer l'encadrement technique des
exploitants agricoles au Bénin ; 85,4 % des producteurs
enquêtés ont déclaré avoir eu un contact avec les
agents de ces centres. Les visites mensuelles et occasionnelles sont les plus
pratiquées au sein du groupe de producteurs enquêté. En
dehors du CeRPA, les structures telles que l'lITA, l'INRAB, le SPV et plusieurs
ONG (Oxfam Quebec, Ecosanté etc.), interviennent dans l'encadrement
technique des exploitations maraîchères au Sud-Bénin.
Cependant, le degré d'encadrement varie d'une zone
à une autre. La figure N°7 ci dessous, montre par zone de
production, la répartition des exploitations maraîchères
selon le degré d'encadrement.
Figure N°7 : Répartition
des exploitations maraîchères selon le degré
d'encadrement
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
De l'analyse de ce graphe, il ressort qu'en zone de bas-fonds,
l'encadrement des maraîchers est globalement faible. La majorité
des exploitants reçoit la visite des agents de façon
occasionnelle. On y note également une forte proportion d'exploitations
ne bénéficiant pas des services du CeRPA.
En zone côtière, et intra urbaine par contre, le
degré d'encadrement des maraîchers est nettement meilleur par
rapport aux exploitations des zones de bas-fonds. Les exploitations
reçoivent pour la plupart, la visite des agents du CeRPA suivant une
périodicité mensuelle. Cependant, une proportion non
négligeable reçoit de façon hebdomadaire la visite des
agents.
Le niveau d'encadrement est donc insatisfaisant en
général. Il doit être renforcé, surtout en zone de
bas-fond, afin d'assurer un appui technique réel aux producteurs.
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