3.3.
Commercialisation de la tomate et du chou
La commercialisation de ces deux spéculations
maraîchères passe par plusieurs voies. En général,
les producteurs livrent leurs produits à des commerçantes qui les
convoient vers les marchés urbains. Mais, selon la zone de production,
la tomate et le chou sont, soit vendus aux commerçants et parfois aux
consommateurs directement sur les exploitations (zones intra-urbaines et
côtières), soit vendus dans les marchés régionaux
(zones de bas-fonds). Les marchés d'Azowlissè dans la
vallée de l'Ouémé, de Comè dans le Mono et de
Dantokpa à Cotonou constituent les plus importants reconnus par les
producteurs rencontrés. L'évolution du prix de la tomate de
janvier 2007 à juillet 2008 sur le marché de Comè et
d'Azowlissè se présente comme suit. L'évolution du prix de
la tomate à Dantokpa n'a pas pu être obtenue, puisqu'il n'est pas
suivi par l'ONASA, au cours de cette période.
Figure n°6 : Evolution du
prix de la tomate sur le marché de Comè et d'Azowlissè
Source : Rapports LISA-SAR/ONASA
2007 à 2008
Au niveau du producteur, diverses unités de mesure sont
utilisées pour la vente des produits maraîchers. La tomate se
commercialise généralement au Sud-Bénin en panier de
contenance variable (20 à 30 kg). Le chou se vend par planche ou par
unité. La récolte est généralement à la
charge de la commerçante qui sollicite alors les services de quelques
ouvriers pour la cueillette de la tomate et l'arrachage du chou.
Si le mode de commercialisation du chou en zone urbaine se
fait avec les petites commerçantes de Cotonou et de Porto-Novo, celui de
la tomate se fait à l'intérieur d'un réseau beaucoup plus
étendu. La tomate achetée par les grossistes aux abords des
champs est transportée par les voitures bâchées ou camions
et certaines fois par les taxis motos au lieu de ventes en gros. Le coût
de transport varie généralement entre 300 Fcfa et 500 Fcfa le
panier de tomate. Le commerçant paye également au niveau du poste
de péage d'Ahozon ou d'Epkè 1000 Fcfa de frais de
reconditionnement. Les transporteurs rencontrés sur les lieux de
collecte ont révélé qu'ils se sont
spécialisés dans le transport des produits maraîchers.
Le prix de vente de la tomate et du chou par les producteurs
fait l'objet de négociations, suivant l'aspect extérieur des
tomates et des pommes, les prix sur les marchés locaux qui ne sont
connus en général que des commerçantes et aussi les prix
pratiqués par les maraîchers de Lomé. Il faut remarquer que
les commerçantes ont en général une bonne connaissance des
calendriers de production des spéculations et des volumes d'offre des
principales zones de production, tant à l'échelle nationale
qu'à l'échelle des localités frontalières des pays
voisins. En revanche, on peut noter la relative absence de stratégies
d'écoulement de leurs productions chez la majorité des
producteurs, particulièrement les petits maraîchers.
L'offre intérieure en produits de grande consommation
(tomate) est fortement concurrencée par les productions des pays
voisins. La quantité de la production locale très moyenne dans la
période de décembre à mai en est la principale cause. Des
entretiens avec les commerçantes de tomate révèlent que le
marché de Cotonou apparaît comme le plus dépendant du
marché régional, puisque les tomates d'origine
étrangère (nigérianes et ghanéennes) sont
présentes tout au long de l'année. Celles originaires du Togo ne
sont commercialisées à Cotonou que pendant cinq mois (mai
à septembre). C'est donc durant toute l'année que les tomates
béninoises se trouvent en compétition avec les tomates
ghanéennes et nigérianes sur le marché de Cotonou. Une
analyse plus approfondie du système de commercialisation de la tomate
entre le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et le Nigéria
permettra de maîtriser les flux de tomates entre ces différents
pays. Cet aspect de l'étude n'a pas pu se réaliser, faute de
moyens et de temps.
En dehors de la quantité, il y a la qualité des
productions qui est peu valorisée. Ceci pourrait être lié
au fait de l'absence d'une culture d'organisation par les petits producteurs
maraîchers et du comportement des consommateurs. Les périodes
d'abondance de la tomate au Sud-Bénin correspondent
généralement à la période de juillet à
novembre ; celle du chou pommée à la période
d'août à décembre.
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