1.2.
Rentabilité des cultures maraîchères
Singbo et al., (2004) ont réalisé une
étude financière qui a porté sur l'évaluation de la
rentabilité des légumes au Sud-Bénin. L'utilisation du
taux marginal de rentabilité a montré que c'est la tomate qui
procure la meilleure rentabilité dans la vallée de
l'Ouémé et dans les villages de Gnito et Sazoué de la
Commune de Grand-Popo. Les principales cultures dans ce système sont la
tomate, le piment et la grande morelle. Dans la zone côtière
(Communes de Grand-Popo, de Sèmé-Kpodji et de Ouidah) c'est
l'oignon qui représente par contre la culture la plus rentable pour les
maraîchers à l'instar de la tomate dans la basse vallée de
l'Ouémé. Enfin, pour ce qui est des systèmes très
intensifs des zones urbaines de Cotonou et Porto- Novo, la laitue et la grande
morelle apparaissent comme étant les cultures les plus importantes et
dans une moindre mesure l'amarante. L'amarante est plus rentable que les deux
autres cultures.
Coste et al., (2004) se sont appuyés sur une analyse de
la compétitivité prix, des coûts de revient (coûts de
production et coûts de commercialisation) des filières tomate et
pomme de terre au Bénin, au Niger et au Nigéria pour montrer que
les coûts de production de tomate augmentent fortement au Bénin en
contre-saison. Dans le bassin de Lalo, la technique d'arrosage avec de l'eau
achetée à l'ex-Société Béninoise
d'Electricité et d'Eau (SBEE) est très coûteuse ; à
Natitingou, l'augmentation des coûts provient de la faiblesse des
rendements de cette période, due à l'absence d'un système
performant d'irrigation ; à Guéné, la culture de
contre-saison implique l'utilisation de la motopompe qui représente
alors 75% du coût de production et le fait augmenter de plus de 60% par
rapport à la saison pluviale. En saison des pluies, le prix de revient
de la tomate béninoise est plus bas que ceux des produits provenant des
bassins concurrents. Pour ce qui est de la pomme de terre, celles en provenance
du Nigéria sont plus compétitives que celles originaires du
Bénin.
La Matrice d'Analyse de Politique (MAP) a été
utilisée par l'IITA (2002b) pour déterminer la
compétitivité des systèmes de production de la tomate et
du chou au Bénin et au Ghana. Les résultats obtenus montrent que
le système de production de chou le plus rentable au Bénin est
celui qui utilise la motopompe pour l'irrigation et assure les traitements
phytosanitaires par un biopesticide (Dipel ou biotit). Au Bénin, la
tomate produite dans un système utilisant les pesticides chimiques et
les engrais est la plus rentable ; mais ses coûts sont aussi les plus
élevés.
Dans le cas des recherches localisées au Bénin,
Ando (1985) a effectué dans la basse vallée du fleuve
Ouémé, une étude sur le problème de l'allocation
rationnelle des facteurs de production dans les systèmes de production
maraîchère en rapport avec les autres cultures vivrières.
L'approche de programmation linéaire a été
utilisée. Ce modèle a révélé que les
productions de piment et de gombo ne sont suffisantes que pour
l'autoconsommation ; seule la tomate permettrait de réaliser un surplus
commercialisable, le gombo procurant les revenus marginaux les plus faibles. Au
même moment, la détermination des marges a montré que le
piment représentait 40% du revenu total par hectare et la tomate 36%.
D'autre part, les enquêtes ont établi que le piment avait la
préférence des paysans. Ces derniers résultats ont
été confirmés par Singbo et al., (2004).
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