TROISIEME PARTIE
LA GESTION DES RISQUES
« Le risque est consubstantiel à
l'exercice du métier de banquier. Il en est même en grande partie
son fondement »
Dans toute activité de crédit surtout
les crédits immobiliers le prêteur fait face à plusieurs
risques, dont celui lié au sort du crédit
lui-même.
Pour cela, le banquier dans son analyse du risque,
doit s'entourer d'outils et de méthodes d'analyse fiables lui permettant
de gérer le mieux possible le risque inhérent.
Cette gestion se fait en trois (03) phases, selon un
ordre chronologique c'est-à-dire une gestion préventive (avant de
prendre la décision de financement) et une autre qui consiste à
un suivi des engagements pris (pendant la vie du crédit) et une
dernière curative (lors de la réalisation du
risque).
Cette troisième partie sera consacrée
à la gestion des risques. Dans un premier chapitre nous exposerons les
différentes familles de risques. Le deuxième sera consacré
aux différents moyens de gestion des risques.
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Chapitre 1
TYPOLOGIE DES RISQUES
1- LES RISQUES ECONOMIQUES
1.1- Le risque de contrepartie
Ce risque, appelé aussi risque de « non
remboursement» ou encore risque de « signature », se
résume en l'impossibilité réelle ou probable, de
l'emprunteur de faire face à ses remboursements. L'utilisation de ce
terme est relativement récente car pendant longtemps les banquiers
parlaient de risque de crédit, mais avec le développement des
activités de marché, il s'est élargi à l'ensemble
des créances de la banque.
Il constitue, de nos jours, le plus important risque
supporté et l'une des principales causes de la baisse du résultat
des banques, sous l'effet de l'augmentation des défaillances
d'entreprises et des ménages. Dans ce type de risque on y trouve le
risque crédit et le risque sur les
marchés1.
1.1.1- Le risque crédit
Dans ce cas, le bénéficiaire du crédit n'est
pas en mesure de rembourser les crédits qui lui ont été
consentis. Les causes d'insolvabilité sont multiples et peuvent
être regroupés en quatre (04) catégories :
Le risque général : dans ce cas
l'insolvabilité de l'emprunteur est due à des facteurs telles que
les catastrophes naturelles ou découlant de la situation politique et
économique du pays où il exerce son activité ;
Le risque professionnel : ce risque est étroitement
lié à la conjoncture d'un secteur d'activité
économique donné (dans notre cas c'est le secteur du
bâtiment et des nouvelles technologies de la construction), qui peut
être l'objet d'une crise en cas de changement de procédés
de fabrication, de contraction de la demande, de surcapacité
structurelle de concurrence des produits à moindre
coûts2 ;
Le risque propre à l'emprunteur : l'emprunteur peut
ne pas honorer ses engagements pour des raisons multiples. Ce type de risque
est généralement le plus fréquent mais aussi le plus
difficile à cerner ;
Le risque pays : ce risque appelé aussi, risque
souverain s'est développé surtout depuis les années 80. Il
est lié à la probabilité de non paiement des
créances par les débiteurs résidents dans des pays «
jugés à risque » (comme des pays en situation politique ou
économique délicate ou victime d'une catastrophe naturelles). Ce
risque se manifeste aussi, dans le cas où l'emprunteur est solvable
alors que son pays est en état de faillite monétaire,
c'est-à-dire qu'il ne peut pas faire face au service de la dette
1- Cette définition du risque de contrepartie est
inspiré de celle de l'ouvrage de « De COUSSERGUES », « La
banque : structures, marchés, gestion ». Edition DALLOZ, Paris
1996.
2- Exemple : le secteur de la promotion immobilière peut
être concurrencée par les programmes locatifs publics
Troisième partie La gestion des
risques
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