2.8.1.3. Artériopathie des membres
inférieurs
C'est une affection prédominant largement chez
l'homme aux alentours de la cinquantaine, mais parfois plus précocement.
Elle est volontiers associée aux autres localisations de la maladie
athéromateuse puisque les sujets atteints ont une probabilité de
développer une maladie coronarienne 4 fois plus importante que les
sujets normaux et environ la moitié décèdent d'un
infarctus du myocarde. Réciproquement, les coronariens ont une
probabilité 5 fois plus élevée de développer une
artériopathie oblitérante des membres inférieurs que les
sujets normaux . Ceci est en accord avec le caractère diffus de la
maladie athéromateuse.
Toutefois, l'association des différents
facteurs de risque varie nettement selon la localisation coronarienne,
cérébrale ou périphérique.
Ainsi le tabagisme (90 p.cent des patients sont ou
étaient des fumeurs) et le diabète sont d'importants facteurs de
risque d'ischémie des membres inférieurs.
Parmi les dyslipoprotéinémies, les
patients atteints de type Ill semblent développer plus volontiers une
artériopathie périphérique alors que
l'hypercholestérolémie pure ne semble pas particulièrement
impliquée. Les artériopathies périphériques sont
par contre étroitement associées aux taux bas de
cholestérol - HDL.
En ce qui concerne la place de la Lp(a) dans cette
pathologie, les résultats des études sont
contradictoires.
Nogués ne montre qu'une tendance non
significative à des concentrations plus élevées chez les
patients que chez les témoins 350
Dans une série de 84 patients dont la
moitié présentent aussi une coronaropathie, les 2 groupes de
patients ont une concentration de Lp(a) environ 3 fois supérieure
à celle des témoins et l'analyse multivariée incluant les
autres facteurs montre une association du taux de Lp(a) avec la maladie
351
Pedro-Botet compare les concentrations de Lp(a) et le
phénotype de l'apo(a) entre 89 hommes atteints et 129 témoins
normaux. Les concentrations de Lp(a) sont significativement plus
élevées chez les malades, mais ne sont pas associées
à la sévérité de la maladie. Les différentes
isoformes d'apo(a) ont une distribution similaire dans les 2 groupes, par
contre les concentrations de Lp(a) sont significativement supérieures
à celles de témoins de même phénotype chez les
patients S4, S3/S4 et S2 352
Pour Prior, le tabagisme et le diabète restent
les principaux facteurs de risque mais le fibrinogène et la Lp(a) sont
également à prendre en considération 353
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 165/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Sutton étudie une population plus âgée et
évalue à 4,5 le risque relatif de présenter une
artérite des membres inférieurs lorsque la concentration de Lp(a)
dépasse le seuil de 0,20 g/I. A la différence d'autres
études n'ayant pas mis en évidence d'effet de la Lp(a) chez les
sujets âgés 145, cette étude recherchait les
signes infra-cliniques de la maladie 354 On évite ainsi le
biais possible lié au décès des cas ayant les taux les
plus élevés de Lp(a). Les résultats sont de plus en accord
avec ceux d'une étude montrant une association entre Lp(a) et signes
infra-cliniques d'athérosclérose chez des sujets jeunes 317.
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