1.7.4.1. Théorie ancienne de la réponse
plaquettaire
Pendant de nombreuses années, il fut admis que
l'événement majeur initiant l'athérogenèse
consistait en une perte des cellules endothéliales de la surface des
artères (consécutives à des lésions vasculaires
mécaniques ou chimiques) suivie de l'adhésion des plaquettes puis
de la formation d'un thrombus. Ce thrombus serait ensuite incorporé dans
la paroi artérielle lors du processus de cicatrisation de la
lésion. De plus les plaquettes activées sécrètent
du platelet-derived growth factor (PDGF) qui induit
la prolifération des cellules musculaires lisses,
phénomène caractéristique des plaques
fibreuses.
Cette théorie a été proposée
par Ross dans les années soixante-dix 81.
Bien que la thrombose intervienne certainement dans la
croissance des lésions, certaines objections ont été
opposées à cette théorie :
- les thromboses sont fréquentes dans le
système veineux qui n'est pas touché par
l'athérosclérose,
- si la thrombose précède
l'athérosclérose, les sujets atteints de déficits
sévères de la coagulation devraient présenter une faible
incidence de maladies coronariennes, ce qui n'est pas le cas,
- la strie lipidique qui est antérieure
à la plaque fibreuse, se développe sur une surface
endothéliale intacte,
- les cellules spumeuses retrouvées dans la
strie lipidique correspondent, non pas à des cellules musculaires
lisses, mais dérivent des monocytes-macrophages
82,
- enfin, des facteurs de croissance (PDGF et autres)
peuvent être libérés par les cellules endothéliales,
les macrophages et les cellules musculaires lisses.
1.7.4.2. Hypothèse de !infiltration
lipidique
Dés le milieu du siècle dernier
Rokitansky propose que l'hyperlipidémie, en particulier
l'hypercholestérolémie, est une cause directe de
l'athérosclérose. D'abondantes données
expérimentales, cliniques, génétiques,
épidémiologiques, thérapeutiques sont ensuite venues
conforter cette hypothèse par la mise en évidence d'une
très forte association entre hypercholestérolémie et
athérosclérose :
- les parois artérielles
athéroscléreuses montrent une accumulation de cholestérol,
que ce soit en pathologie humaine ou dans l'athérosclérose
expérimentale,
- l'athérosclérose peut être
provoquée chez diverses espèces d'animaux par un régime
alimentaire entraînant une
hypercholestérolémie,
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 54/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
- les patients atteints
d'hypercholestérolémie familiale ont une plus forte
probabilité de développer une maladie coronarienne et de mourir
de cette maladie que les sujets dont la cholestérolémie est
normale,
- les populations dont la
cholestérolémie moyenne est basse, comme les Africains, les
Orientaux ont une beaucoup plus faible incidence de maladie
coronarienne,
- les études d'intervention ont montré
que le risque de maladie coronarienne diminue lorsque la
cholestérolémie diminue sous l'influence de mesures
diététiques ou médicamenteuses.
L'accumulation de lipides (cholestérol
principalement) dans les parois artérielles peut se produire par le
biais de différents mécanismes ou circonstances dont
:
- la présence de lipoprotéines en
concentration élevée dans le plasma comme dans
l'hypercholestérolémie pure, l'hyperlipidémie
combinée, l'accumulation de remnants,
- l'augmentation de la perméabilité
endothéliale aux lipoprotéines, lors de troubles
hémodynamiques ou suite à l'oxydation des LDL,
- un défaut d'élimination du
cholestérol des tissus périphériques par déficit en
HDL,
- la synthèse de constituants de la matrice
extracellulaire (protéoglycanes) qui lient les LDL et favorisent leur
rétention.
|