1.6. Rappels du métabolisme normal des
lipoprotéines
Le métabolisme des lipoprotéines est un
processus complexe impliquant de nombreuses réactions qui
contrôlent la synthèse des lipides et des apoprotéines,
l'assemblage et la sécrétion des lipoprotéines, leur
catabolisme total ou partiel dans la circulation et leur utilisation au niveau
des tissus 47 55 56
L'ensemble de ces réactions métaboliques
dépend de l'intégrité structurale et fonctionnelle des
apoprotéines, des récepteurs cellulaires des
lipoprotéines, des enzymes lipolytiques et des protéines de
transfert qui agissent de concert pour réguler l'homéostasie du
cholestérol et des triglycérides.
De nombreux tissus interagissent avec les
lipoprotéines. Les glandes surrénales et les gonades assimilent
activement le cholestérol pour la production des hormones
stéroïdes, de même les cellules des villosités
intestinales en division pour la synthèse de leurs membranes. Les tissus
métaboliquement actifs comme le muscle squelettique utilisent les
triglycérides circulants pour la production d'énergie ou les
stockent dans les adipocytes lorsqu'ils sont présents en
excès.
Le foie assure la synthèse de 90 p.cent de
l'ensemble des lipoprotéines, le restant étant
synthétisé par l'intestin. De plus, il secrète des enzymes
telles que la lipase hépatique et la "lecithin cholesterol
acyl-transferase" (LCAT), ainsi que la
"cholesterol-ester transfer protein" (CETP ou
protéine de transfert des esters de cholestérol), qui sont
indispensables au métabolisme des lipoprotéines.
Les lipides alimentaires, principalement
constitués de triglycérides sont absorbés dans les
entérocytes au sein desquels ils s'associent à des
apoprotéines pour constituer les chylomicrons natifs qui passent dans la
lymphe puis dans le sang. Dans la circulation les chylomicrons sont rapidement
épurés de 90 p.cent de leurs triglycérides par la
lipoprotéine-lipase et libèrent des constituants de surface qui
rejoignent le pool des HDL. Les particules résiduelles, appelées
remnant de chylomicrons sont rapidement fixées par le foie grâce
à un récepteur spécifique de l'apoprotéine E, puis
leur catabolisme se poursuit sous l'action de la lipase
hépatique.
En dehors des périodes digestives, les VLDL
d'origine hépatique remplacent les chylomicrons comme principal
transporteur de triglycérides et c'est alors le foie qui domine le
métabolisme des lipoprotéines.
Le transport des lipides endogènes comporte
deux circuits opposés.
- Un circuit "hépatofuge" : le transport du
cholestérol et des triglycérides synthétisés par le
foie vers les tissus est assuré par les VLDL et leurs produits de
transformation, IDL et LDL.
Les LDL transportent les deux tiers du cholestérol
circulant qu'elles délivrent aux cellules hépatiques et aux
tissus périphériques en se fixant sur un récepteur
membranaire spécifique appelé récepteur B-E. Lorsque ces
récepteurs sont saturés, une voie d'épuration dite
"scavenger" devient prédominante.
- Un circuit "hépatopète" appelé
transport reverse du cholestérol ramenant le cholestérol
excédentaire des tissus vers le foie. Ce transport est assuré par
les HDL.
Entre ces deux circuits, des échanges de lipides et
d'apoprotéines se produisent entre les lipoprotéines circulantes
grâce à la LCAT et à la CETP qui participent avec les HDL
au retour du cholestérol vers le foie, seul organe capable de le
cataboliser et de l'excréter.
Les concentrations circulantes des différentes classes
de lipoprotéines représentent la résultante des diverses
réactions d'un métabolisme tributaire d'apports alimentaires
intermittents.
1.6.1. Absorption, transport et métabolisme des
lipides alimentaires.
1.6.1.1. Lipides alimentaires
La ration journalière de lipides ne devrait pas
dépasser 75 g par jour, selon les nutritionnistes. Ces lipides sont
principalement constitués de triglycérides, le cholestérol
et les phospholipides ne représentant que 10 p.cent environ de l'apport
quotidien. La nature des acides gras ingérés est très
importante : les acides gras saturés constituent un "sur-risque" de
maladie cardiovasculaire.
Les recommandations actuelles vont dans le sens d'une
augmentation des acides gras mono-insaturés et des acides gras
poly-insaturés aux dépens des acides gras saturés, soit en
pratique, une diminution des graisses d'origine animale (sauf les poissons) au
profit des graisses d'origine végétale et des poissons 43.
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