II. Aspect économique des Jakartas au sein de la
communauté
L'activité des Jakarta a une coloration
économique très foncée chez jeunes de la localité.
D'abord l'acquisition de la moto fait appel à des capitaux propres,
à des aides familiales ou encore à des circuits de financement
généralement informel (mais aujourd'hui avec la chambre de
commerce de Kaolack les intéressés peuvent avoir leur moto en
acompte). Il s'agit alors d'un investissement gros mais très prometteur
car le prix d'une moto est fixé entre 350 000F et 400000FCFA, somme qui
peut être recouvrée en 7 mois à peine si le travail est
sérieux. Ceux qui ne peuvent pas disposer d'un tel capital travaillent
pour le compte d'un propriétaire de moto par le biais de contrats
d'affermage. Le propriétaire, généralement une
connaissance ayant d'autres activités professionnelles, confie la moto
à un conducteur. Ce dernier a pour obligation de rapporter chaque jour,
même pour les journées dures, une somme fixée de 2000F
à 3000FCFA. C'est d'ailleurs même ce qui justifie la cherté
de leur service ; le prix minimal pour les déplacer est de 200FCFA et ce
à l'intérieur du village. Quant aux courses à
l'extérieur, le tarif va de 500FCFA jusqu'à parfois plus de
5000FCFA. Les dimanches sont réservés aux conducteurs en guise de
salaire. Ainsi la maîtrise de ces engins a permis à beaucoup de
jeunes de la localité de pouvoir s'occuper d'eux même
financièrement et de conserver leur dignité dans une
région qui s'appauvrit de plus en plus. C'est ce qui fait dire
même que S'il y a un système de transport qui marche fort bien
dans la région du Saloum, c'est certainement le phénomène
des motos taxi qui a même fini de devenir un gagne pain pour la plus part
des jeunes qui sillonnent tous les village et marchés en longueur de
journée à la recherche d'une situation stable. Ensuite les
Jakarta font bien l'affaire des commerçant qui outre les gains de temps
pour rallier les marchés, y gagnent par la vente de pièces
détachées, de carburant et autres accessoires décoratifs
de moto. Enfin face à la demande de plus en plus croissante des motos,
leur commercialisation s'est développée et si en la ville nous
avons les ateliers de montage, les vulcanisateurs et mécaniciens de la
campagne ne s'en font pas moins les poches.
Cependant avec la situation informelle de cette nouvelle
activité, il est difficile d'en avoir des données statistiques et
économiques permettant de quantifier son apport dans l'économie
de la C.R, quoiqu'en fin 2012 plus de 70 motos pouvaient être
compté dans l'ensemble du réseau de la localité ; à
ce chiffre il faut exclure les jakarta à usage personnel. Vu ce nombre
de motos qui ne cesse de croître, il ne serait pas faut d'avouer que ce
système de transport constitue un moyen de lutte contre la
pauvreté, bien que modeste.
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