III. Impacts sociaux du jakarta dans la C.R
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L'exploitation des motos- taxi est une activité, tenue
par presque toutes les couches de la société : des personnes
âgées, des jeunes et des moins jeunes, des non scolarisés,
des chômeurs et des travailleurs même en activité. Mais la
plupart de ces conducteurs ont un âge compris généralement
entre 14 et 30 ans. Ainsi Comparativement à l'ensemble du secteur
informel, c'est faute de n'avoir pas trouvé un emploi,
économiquement rentable que de nombreux jeunes se sont retrouvés
conducteurs de moto. Il est à retenir aussi que le grand nombre de ces
jeunes n'a pas de responsabilités familiales, ce qui fait que les
loisirs consomment une part importante de son gain et poussent à
l'indiscipline dont témoignent certains d'entre eux. Ceci est d'ailleurs
à l'origine de beaucoup de conflits opposants conducteurs de jakarta aux
charretiers, aux paysans et même aux taximen.
Si la conduite de Jakarta est un gagne pain pour les jeunes en
milieu rural, elle n'en reste pas moins une activité dangereuse vu le
nombre important d'accidents qui en résulte. Chaque année le
nombre de mort par accident de jakarta grossit mais n'empêche aucunement
le nombre de jeunes s'adonnant à ce métier de croitre.
Également force reste de constater que ses conducteurs de motos sont le
plus souvent victimes d'agression et de vol. En zone rurale l'atout principal
de la moto est qu'elle peut s'engager dans les étroites pistes
traversant bois, points d'eau contrairement à la voiture qui
nécessite un plus d'espace. Cette situation favorise le vol de
bétails et le cambriolage des boutiques et magasins. Toutefois,
rapidité et accessibilité aux zones les plus reculées sont
autant d'atouts qui font de ces engins en ce moment le transport rural le plus
prisé, bien que les prix chez les chauffeurs de taxi de ville restent
plus abordables.
IV. Perspectives pour une utilisation optimale des motos
jakarta
Comme dans toute activité informelle, une bonne
organisation est nécessaire pour mieux utiliser les avantages qu'offre
le phénomène des jakarta à Ndiaffate. Ainsi les
opérateurs de motos-taxi doivent s'organiser en associations ou
syndicats afin de mieux bénéficier de l'appui de
l'autorité locale et faciliter la réglementation et son
application dans ce secteur ; en ce sens même il faut noter qu'au
Sénégal, en 2000, un communiqué commun de l'Etat, du
syndicat de taxis et de celui des motos-taxis de Kaolack, reconnaît enfin
ces derniers comme mode de transport public de personnes, mais
l'arrêté réglementant précisément les
conditions d'exploitation n'avait pas encore été publié en
2004 (Mbaye, 2004).
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